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Actualités - REPORTAGE

Au TDB, un film en mémoire de Seurat

Le Théâtre de Beyrouth a présenté pour un soir le film d’Omar Amiralay «Par un jour de violence ordinaire, mon ami Michel Seurat...», réalisé pour la chaîne de télévision européenne Arte qui l’a diffusé en novembre dernier.
Pas exactement un documentaire, mais un choix de témoignages à travers lesquels Omar Amiralay évoque l’ami chercheur qui s’était tellement impliqué en Orient qu’il avait fini par s’y identifier.
Il y a d’abord la voix off de Jean-Paul Kauffman, le compagnon de captivité. Dépouillée de toute émotion, elle narre ses terribles journées d’emprisonnement. Avec précision, elle passe les événements, leurs tenants et leurs aboutissants au scalpel d’une critique qui se veut objective. La voix monocorde de Kauffman, comme un électrochoc, provoque chez le spectateur une prise de conscience dont il ne sort pas indemne. Et ces ombres de barreaux, afin qu’à aucun moment l’on n’oublie la prison...
Il y a également Jean Hannoyer, l’ami français et Roger Nabaa, l’ami libanais. Le premier, compagnon de longue date, était comme Seurat, diplômé de Langues O, passionné d’Orient; le deuxième avait côtoyé Seurat pendant son travail dans la région.
Mais au-delà de l’intérêt de chacun, les témoignages présentés parlent d’homme. Et même si l’ensemble peut paraître froid, figé — comme la mort d’un ami? — le film est saturé d’émotion.
Et il y a enfin, bien sûr, Marie, l’amie, l’épouse, la mère. Cette femme qui s’est révoltée dès le premier instant de l’enlèvement, semble ne devoir jamais épuiser cette révolte. Même son calme qui peut passer pour de la résignation n’est en fait qu’une révolte à froid. Elle parle de cette dernière image: Michel Seurat conduit par ses geôliers à sa maison pour voir sa famille. De cette vision de rêve —ou de cauchemar —; de cette insoutenable épreuve, la dernière...
Omar Amiralay est un cinéaste syrien. Empêcheur de tourner en rond, ses documentaires sont toujours empreints d’une bonne dose d’ironie. Dans «Par un jour de violence ordinaire, mon ami Michel Seurat...», Amiralay écarte toute causticité pour parler d’un ami disparu. Son film aborde un sujet tabou au Liban. Les otages, qu’ils soient étrangers ou libanais, retrouvés ou encore disparus, restent les grands perdants d’un conflit qui n’en finit plus de vouloir s’oublier...

A.G.
Le Théâtre de Beyrouth a présenté pour un soir le film d’Omar Amiralay «Par un jour de violence ordinaire, mon ami Michel Seurat...», réalisé pour la chaîne de télévision européenne Arte qui l’a diffusé en novembre dernier.Pas exactement un documentaire, mais un choix de témoignages à travers lesquels Omar Amiralay évoque l’ami chercheur qui s’était tellement...