Assassinat de Raafat Sleiman : rejet de la demande d'annulation de l'enquête

Le juge d’instruction Fawzi Dagher a rejté la demande d’annulation de l’enquête menée après la disparition de Raafat Sleiman, un fonctionnaire du ministère des Finances, accusé de détournements de fonds dans ce département.
Un de ses collègues, Antoine Michel Tayyar, est accusé du même crime. La demande qui avait été présentée par les avocats des parents de Sleiman, a été également rejetée par le procureur général du Mont-Liban, M. Tarabay Rahmé.
Les parents de Raafat Sleiman avaient lancé à plusieurs reprises des critiques contre les autorités judiciaires et politiques qu’elles avaient notamment accusées d’avoir appris le meurtre du fonctionnaire et de l’avoir passé sous silence.
A la suite de la décision du Parquet, la demande d’annulation de l’enquête a été transmise pour étude à la Chambre des mises en accusation que préside le juge Michel Abou Arraje.
Entre-temps, M. Dagher a poursuivi hier son enquête dans l’affaire du meurtre de Raafat Sleiman. Il a entendu de nouveaux témoins qu’il a confrontés ensuite à Fouad Moussalli et à Roger Daniel. Rappelons que Fouad Moussalli est le fils de Farid Moussalli, le Palestinien accusé d’avoir tué Sleiman et fait fondre son cadavre dans de l’acide. Mousalli avait été abattu par une unité des forces de l’ordre, venue l’arrêter. Quant à Roger Daniel, il avait loué un appartement à Achkout pour Moussalli qui s’y était caché lorsque le scandale aux Finances avait éclaté. Il devait ensuite le dénoncer aux forces de l’ordre.
Sur un autre plan, le premier juge d’instruction de Beyrouth, M. Saïd Mirza, en charge de l’enquête sur le détournement de fonds aux Finances, a décerné hier deux mandats d’arrêt par contumace à l’encontre de Imad Ali Rachid et de son épouse, Rabiha Salah Sabra. Le couple est accusé de complicité avec Antoine Tayyar.
C’est Tayyar qui avait dénoncé ses complices, affirmant qu’ils déposaient l’argent qu’il subtilisait des coffres du ministère dans des comptes en banque ouverts en leur nom. Les forces de l’ordre ont perquisitionné l’appartement des Rachid sans les trouver. Le couple a vraisemblablement pris la fuite. La police les soupçonne d’avoir quitté le Liban, peut-être à l’aide de faux passeports, après avoir clôturé leurs comptes et pris l’argent volé, estimé à 5 millions de livres. Mais elle ignore toujours dans quelles banques les fonds subtilisés avaient été déposés.