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Actualités - CHRONOLOGIE

Berry a boycotté l'Iftar de Baabda pour éviter un affrontement avec Hraoui Le président de l'assemblée nationale n'assistera pas non plus à la messe de la saint-Maron

On s’attendait à ce que la polémique entre les chefs de l’Etat et du Parlement reprenne de plus belle après les critiques indirectes formulées mardi soir par le président Elias Hraoui à l’encontre du chef du Législatif et des députés de l’opposition. Mais il n’en a rien été. M. Nabih Berry s’est contenté hier de réaffirmer devant les députés que, sur le plan personnel, «rien n’empêche que ses relations demeurent excellentes» avec le chef de l’Etat.
Toutefois, selon ses proches, c’est surtout pour éviter un affrontement avec le président Elias Hraoui et par conséquent une aggravation de la crise entre Baabda et Aïn el-Tiné qu’il a préféré ne pas se rendre à Baabda à l’iftar donné par le président de la République.
Dans certains milieux parlementaires, on insiste sur le fait que M. Berry envisageait de se rendre à l’iftar pour «prouver» que ses relations avec le président Hraoui «demeurent normales sur le plan personnel». Il devait toutefois renoncer à son projet après avoir pris connaissance de la teneur du discours du chef de l’Etat. Le texte avait été rendu public mardi vers 16h. Il avait été distribué par l’Agence nationale d’information.
Selon les mêmes sources, M. Berry a vu dans cette allocution une provocation d’autant plus que c’est la première fois, a-t-il relevé, que le texte du discours de l’iftar est rendu public à l’avance. Et s’il n’est pas rendu en définitive à Baabda, c’est pour éviter d’«envenimer la situation» soit en répondant au moment même aux critiques du chef de l’Etat, soit en se retirant de la salle de réception, apprend-on de mêmes sources.
Selon ces sources, c’était là la seule alternative qui se serait présentée devant le président de la Chambre. Et c’est pour éviter aussi que la tension entre Baabda et Aïn el-Tiné ne s’exacerbe qu’il a encouragé les membres du bloc parlementaire qu’il préside à se rendre à l’iftar du chef de l’Etat. Rappelons que le président Hraoui s’était élevé contre «les responsables qui sapent l’Etat», soulignant que «les accusations lancées arbitrairement sont pires que la corruption», en allusion notamment aux propos de M. Berry selon lesquels la «troïka» du pouvoir servait de «couverture à des détournements de fonds et à la mainmise sur les institutions de l’Etat». Il avait aussi égratigné au passage les députés qui avaient tiré à boulets rouges sur le gouvernement lors du débat budgétaire, soulignant que «le Liban aurait été l’un des pays les plus prospères si la parole contribuait à la prospérité».

Un deuxième boycott:
la messe de la
St-Maron

Devant les députés qu’il a reçus, M. Berry a laissé entendre que, «de toute façon», sa visite à Baabda mardi aurait été «prématurée» dans la mesure où «elle n’avait pas été préparée».
Il n’en demeure pas moins que le chef du Législatif semble vouloir aller jusqu’au bout de son «divorce» avec la présidence de la République. Après avoir bocyotté l’iftar de la présidence, il a annoncé hier qu’il n’envisage pas d’assister dimanche à la messe traditionnelle de la St-Maron. Il y sera seulement représenté. M. Berry a toutefois justifié son absence par la fête du Fitr dont le premier jour coïnciderait avec la fête du patron de l’Eglise maronite. Mais de nombreux observateurs se montrent sceptiques devant cette excuse d’autant plus que la messe ne retiendrait le chef du Législatif que deux heures dans la matinée. Selon ses proches, M. Berry s’est excusé auprès de l’archevêque maronite de Beyrouth, Mgr Boulos Matar, affirmant qu’il sera durant le week-end à Msayleh (Liban-Sud) pour le Fitr. Ce sera bien la première fois depuis cinq ans que M. Berry n’assistera pas à l’office divin aux côtés de M. Elias Hraoui.
Et à la question de savoir quand il compte rendre visite au chef de l’Etat, il a répondu: «A Pâques».

Relations
«normales» avec
Hariri

Le président de la Chambre a par ailleurs nié tout différend avec le chef du gouvernement, qualifiant ses relations avec M. Hariri comme étant «normales même si nous ne partageons pas toujours les mêmes vues». «La preuve, a-t-il ajouté, c’est que le président Hariri m’a appelé au téléphone à 23h» mardi. Il n’a pas toutefois voulu préciser la teneur de la conversation. Mais il a visiblement tenté de minimiser l’importance de ses attaques durant le débat budgétaire contre le chef et les membres du gouvernement. Il a ainsi rappelé que lorsque M. Hariri avait menacé de poser la question de confiance, il avait levé la séance «pour détendre l’atmosphère», apprend-on de mêmes sources. Il n’a toutefois rien dit au sujet de la réaction irritée qu’il avait eue au moment même. M. Berry a aussi indiqué devant ses visiteurs que son attitude à l’égard du gouvernement durant le même débat était «très positive», soulignant qu’il était comme le chef du gouvernement «contre un report de la réunion». Un groupe de l’opposition parlementaire avait réclamé l’ajournement du débat budgétaire pour avoir le temps d’étudier le projet de budget que les parlementaires avaient reçu moins de 24 heures à l’avance.
Le président de la Chambre a par ailleurs annoncé une réunion parlementaire à la mi-février, probablement le 17, en vue de l’examen et de l’approbation d’une quinzaine de projets et de propositions de loi.
On s’attendait à ce que la polémique entre les chefs de l’Etat et du Parlement reprenne de plus belle après les critiques indirectes formulées mardi soir par le président Elias Hraoui à l’encontre du chef du Législatif et des députés de l’opposition. Mais il n’en a rien été. M. Nabih Berry s’est contenté hier de réaffirmer devant les députés que, sur le plan...