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Rendons-nous plutôt en «Asie lointaine» (1) cette semaine. L’Asie, un détour dû à l’accablante défaite de Benazir Bhutto cette semaine, et qui nous ramène aux grandes dames du tiers-monde. La première, par ordre chronologique, Mme Bandaranaïke qui prit la relève de son mari à Ceylan (à son époque, le nom demeurait) et se révéla aussi bonne «homme d’Etat» que lui. Il y eut évidemment la grande et terrible Indira Gandhi, fille de son père, Nehru, pour diriger la «plus grande démocratie du monde», et j’en passe pour arriver à Benazir Bhutto, qui disparaît maintenant. Pour longtemps? Ce dont nous aurions besoin pour expliquer le phénomène de ces reines d’Asie, ce n’est pas d’un simple politologue mais d’un sociologue ayant planché sur les structures traditionnelles, et les structures de parenté notamment, de ces sociétés et de leurs aristocraties. En tant que femmes, il faut en tout cas les applaudir sans réserve (malgré l’autocratie de Bhutto, la propension de Gandhi pour les voyants et autres sorciers clandestins, le bilan économique de Ceylan, et mille autres défauts), ne serait-ce que parce qu’elles furent les premières à occuper brillamment des postes jusque-là réservés aux hommes, et parce qu’elles nous ont fait beaucoup rêver.
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A propos de ces dames qui étaient toutes des «non-alignées»,comment va-t-on remplacer le terme de «non-alignement», maintenant qu’il ne reste à s’aligner que sur la grande puissance américaine, ni la Chine ni Cuba ne faisant l’affaire? Les terminologues et lexicologues de l’ONU doivent être en train d’y penser...
Amal NACCACHE
(1) Il y avait en Asie lointaine
Le nageur d’un seul amour
(George Schéhadé)
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