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Actualités - REPORTAGE

Que d'eau, que d'eau Redécouverte de la rivière souterraine d'Antelias (photos)

La rivière souterraine d’Antélias, baptisée «grotte des carrières», a été exploitée de nouveau fin janvier dernier par le Spéléo-club du Liban. Et cela après des forages entrepris durant un an. A l’origine de cette action, une initiative du ministère des Ressources hydroéléctriques qui avait demandé au Bureau technique de développement (BTD) de retrouver la source et de lui présenter une étude sur l’utilisation de l’eau pour alimenter le Metn-Nord par pompage.
La rivière souterraine d’Antélias a été découverte pour la première fois en 1969. Le SCL était déjà sur le coup. Mais malheureusement, sitôt trouvée sitôt disparue... Victime des éboulements provoqués par les carrières et de bouleversements géologiques, le tronçon souterrain de la rivière est resté inaccessible pendant près de trente ans. «Le BTD a donc effectué des forages dans le secteur, raconte le spéléologue Sami Karkabi. Nous avions déjà effectué une douzaine de tentatives infructueuses. C’est le treizième «trou» qui a été le bon. Au bout de 24 mètres, le forage a traversé le sol. Le vide que nous supposions a été confirmé par un fort courant d’air. Le trou a été élargi à 80 centimètres afin qu’un homme puisse passer». La découverte est importante à plus d’un titre: s’assurer que le cours d’eau n’a pas disparu mais était simplement enfoui; alimenter le Metn Nord en eau.

Les spéléologues s’engagent dans l’ouverture et arrivent dans une galerie sèche. «Il y avait un vacarme impressionnant», raconte encore Karkabi. Et pour cause: le débit de l’eau en cette période de l’année est de 300.000 m3/jour. Au mois de juillet, il est trois fois moins important. «Le débit à l’étiage est égal à celui de la grotte de Jeita, fait remarquer le spéléologue. On peut pomper jusqu’à 30.000 m3 par jour. Cette source est très importante pour la région».

C’est une des premières fois qu’on utilise le forage pour arriver à débusquer une rivière souterraine. D’habitude, des spéléologues découvrent une entrée naturelle et s’y engouffrent. Il est rare qu’on recoure à des moyens comme ceux qui ont été mis en œuvre à Antélias».
Le 22 février 1969, les membres du Spéléo-club du Liban pénètrent pour la première fois dans la grotte des Kassarat. «C’est grâce à l’effondrement de la voûte en deux endroits que l’accès en devenait possible», note Sami Karkabi dans le N°3 (1988) de la revue «Al Ouat’ouate». Le dossier publié dans ce même numéro comporte une description de la grotte, un traçage du cours, des mesures de débit et des observations sur le développement du karst souterrain entre Dara et Antélias. Une coloration effectuée en juillet 1969 prouve la liaison étroite de la rivière avec toutes les sources du Faouar.
«Le bassin d’alimentation du Faouar Antélias s’étend donc de la côte jusqu’au gouffre du Faouar Dara et plus loin encore jusqu’à Dahr el Tillajé-Sannine qui fait partie du bassin versant du Ouadi al Manzoul et la dépression de Dara», indique la revue.
Lors de la rencontre nationale de spéléologie qui a eu lieu les 12 et 13 janvier dernier, M. Bahzat Hakim, hydrogéologue, avait relevé que «sondages et forages ont retrouvé des rivières souterraines toutes faites. Ces découvertes dans les régions calcaires-clés du pays ouvrent la voie à une spéléologie nouvelle où l’incursion à l’intérieur du karst sera effectuée par des ouvertures artificielles forées à la machine». Et Karkabi de conclure: «C’est une remarque prémonitoire puisque deux semaines plus tard, nous avons eu la preuve de l’importance des forages».
Aujourd’hui, l’essentiel est que grâce à la nouvelle découverte, on pourra sans doute améliorer l’exploitation des ressources hydrauliques dans le Metn...

A.G.
La rivière souterraine d’Antélias, baptisée «grotte des carrières», a été exploitée de nouveau fin janvier dernier par le Spéléo-club du Liban. Et cela après des forages entrepris durant un an. A l’origine de cette action, une initiative du ministère des Ressources hydroéléctriques qui avait demandé au Bureau technique de développement (BTD) de retrouver la source...