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Actualités - CHRONOLOGIE

Tapie en prison

Bernard Tapie, l’ex-star de la politique et des affaires, a passé hier sa première nuit dans une prison à Paris, en attendant l’avis aujourd’hui de la plus haute instance judiciaire française sur un jugement le condamnant à huit mois de prison ferme pour un match de football truqué.
Bernard Tapie s’est constitué prisonnier de manière discrète — malgré la présence aux alentours de nombreux journalistes — lundi à 19h45 (18h45 GMT) à la prison de la Santé à Paris, a-t-on appris auprès de sa famille.
Il avait confirmé lui-même quelques heures plus tôt qu’il se constituerait prisonnier comme le prévoit la loi, mettant ainsi fin au suspense qu’entretenait depuis quelques jours la presse populaire. Il s’agit de «se conformer à la procédure appliquée à tout citoyen français, ni plus, ni moins», a-t-il dit.

M. Tapie, 54 ans, a déclaré qu’il avait déjà dit «au revoir» à ses enfants, en particulier à sa fille cadette Sophie, 9 ans, en début d’après-midi à son domicile parisien au cœur du quartier chic de Saint-Germain-des-Prés.
Il y a quelques jours, il avait tenté en vain de faire interdire la publication d’un magazine populaire affichant en couverture une photo le montrant en promenade avec Sophie sous le titre: «L’homme-scandale vit ses derniers instants de liberté en famille».
Bernard Tapie avait été l’incarnation de la réussite dans les années 1980, jonglant avec les affaires, le sport et la politique. Mais son apothéose, concrétisée par son entrée au gouvernement sous la présidence de François Mitterrand en 1992, avait été brève. Son étoile avait commencé à sérieusement pâlir l’année suivante avec les premiers d’une série de procès contre lui, touchant à la gestion de ses affaires.

«J’ai menti... de
bonne foi»

Le coup de grâce lui sera donné avec les révélations sur le trucage d’un match de football entre le club de l’Olympique de Marseille (sud) qu’il présidait alors et celui de Valenciennes (nord). C’est cette affaire qui lui a valu de la cour d’appel de Douai (nord) fin 1995 une peine de deux ans de prison, dont huit mois ferme et seize avec sursis. Il avait eu alors cette réplique devant les juges: «J’ai menti mais de bonne foi...»
Pendant des mois, Bernard Tapie, déchu de son mandat de député français en juillet dernier, mais qui conserve encore celui de député européen, avait utilisé tous les recours possibles de la justice pour tenter de retarder son incarcération, dont il a eu longtemps la hantise.
Il aurait eu la possibilité de gagner encore quelques semaines de liberté en renonçant à la dernière seconde à son pourvoi devant la Cour de cassation.
L’un de ses avocats, Me Jean-Yves Liénard, s’est rendu hier à la prison de la Santé, située dans un quartier du sud de la capitale, pour «régler les derniers problèmes de procédure» liés à la mise en détention de son client.
Bernard Tapie, l’ex-star de la politique et des affaires, a passé hier sa première nuit dans une prison à Paris, en attendant l’avis aujourd’hui de la plus haute instance judiciaire française sur un jugement le condamnant à huit mois de prison ferme pour un match de football truqué.Bernard Tapie s’est constitué prisonnier de manière discrète — malgré la présence...