Damas exhorte les arabes à faire face à l'intransigeance d'Israël

Le vice-président syrien Abdel-Halim Khaddam a exhorté hier à Abou Dhabi les pays arabes à faire face à l’«intransigeance» d’Israël, dans une déclaration à l’agence officielle des Emirats WAM
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«Nous souhaitons aboutir à une position arabe commune pour faire face à l’attitude intransigeante d’Israël, qui cherche à dominer le monde arabe», a déclaré M. Khaddam, qui est arrivé dans la soirée à Abou Dhabi, en compagnie du chef de la diplomatie syrienne Farouk el-Chareh.

«Israël veut continuer à occuper les territoires arabes tout en bénéficiant de la paix, et ceci est impossible», a-t-il estimé.
L’émissaire syrien a indiqué en outre être porteur d’un message du président syrien Hafez el-Assad à son homologue émirati cheikh Zayed Ben Sultan al-Nahyane portant sur la coopération bilatérale et le processus de paix au Proche-Orient.
MM. Khaddam et el-Chareh, avant d’entamer leur départ de Damas, avaient été reçus par le président el-Assad qui accordait ainsi sa première audience officielle depuis son opération de la prostate au début du mois de janvier.
«La visite dans les Emirats de MM. Khaddam et el-Chareh s’inscrit dans le cadre d’une tournée dans les monarchies du Golfe destinée à informer les dirigeants de ces pays de la position syrienne et de la volonté de Damas d’aboutir à une paix globale au Proche-Orient», a indiqué un diplomate syrien.
Avant Abou Dhabi, les deux émissaires syriens s’étaient rendus le week-end dernier en Arabie Séoudite et au Koweit, où ils ont remis des messages du président syrien Hafez el-Assad aux dirigeants de ces pays, portant sur «les efforts visant à faire progresser le processus de paix» au Proche-Orient.
Ils sont attendus mercredi à Oman avant de se rendre à Bahrein, au Koweit et au Yémen.
M. el-Chareh avait déclaré, à l’issue de son séjour en Arabie Séoudite, que les Séoudiens «ont réitéré leur appui à la position de la Syrie, qui s’en tient à reprendre les négociations (avec Israël) au point où elles avaient abouti, en l’occurrence un engagement sur un retrait du (plateau du) Golan» syrien.
Les négociations de paix israélo-syriennes sont gelées depuis un an. Damas réclame la restitution totale du plateau du Golan occupé par Israël depuis 1967 et veut reprendre les négociations au point où elles s’étaient arrêtées en février 1996. Mais M. Netanyahu veut reprendre les pourparlers «sans condition préalable».

Moratinos

A ce propos, l’envoyé spécial européen pour le Proche-Orient Miguel Angel Moratinos qui se trouve depuis lundi à Damas a estimé hier qu’il fallait encore «travailler dur» pour une reprise des négociations de paix syro-israéliennes, gelées depuis près d’un an.
«J’espère que les négociations reprendront, mais il est difficile de dire quand. Nous devons travailler dur», a déclaré M. Moratinos à la presse après un entretien avec le chef de la diplomatie syrienne Farouk el-Chareh avant le départ de ce dernier pour Abou-Dhabi.
Pour M. Moratinos, «les deux parties doivent prendre en considération le fait qu’elles devront se voir, et nous devons déployer davantage d’efforts à cette fin».
M. Moratinos était arrivé lundi à Damas venant d’Israël où il s’était entretenu avec le ministre des Affaires étrangères David Lévy et avec Dore Gold, conseiller du premier ministre Benjamin Netanyahu.
L’émissaire européen avait déclaré à son arrivée qu’il était porteur d’«un message israélien de confiance et de volonté pour relancer le processus de paix et reprendre les négociations» entre la Syrie et Israël.
Le quotidien gouvernemental Syria Times a estimé mardi que «M. Moratinos a la capacité et la volonté de former une position européenne unie, qui aiderait les Américains par des idées réalistes et clairvoyantes».
Les Etats-Unis sont réticents à une implication directe de l’Europe dans le processus de paix au Proche-Orient, parrainé par Washington et Moscou.
Le journal a souhaité que l’Union européennes (UE), les Etats-Unis et la Russie «usent de leur influence pour maîtriser les intentions belliqueuses d’Israël et pousser le gouvernement (de ce pays) à reprendre les négociations au point où elles s’étaient arrêtées il y a un an».
M. Moratinos, en visite de trois jours en Syrie, doit quitter Damas jeudi matin pour l’Europe, selon un membre de sa délégation.