Le problème des déplacés au centre de la réunion Sfeir-Joumblatt (photo)

Le ministre des Déplacés, M. Walid Joumblatt, s’est rendu hier à Bkerké à la tête d’une délégation parlementaire formée des députés Antoine Andraos, Wadih Akl, Georges Dib Nehmé et de son conseiller, M. Ghazi Aridi.
Le patriarche maronite, le cardinal Nasrallah Sfeir, a reçu la délégation en présence notamment du vicaire patriarcal, Mgr Roland Abou Jaoudé, et de son secrétaire, le père Michel Awit.
Au prélat maronite qui lui faisait part de son prochain départ pour le Vatican et de son voyage au Brésil où il est invité par la colonie libanaise du pays, M. Joumblatt a répondu: «Je compte moi aussi voyager la semaine prochaine à Cuba où il reste encore quelques émigrés».
Après un entretien d’une demi-heure dans le grand salon du patriarcat, M. Joumblatt a exprimé l’espoir d’être en mesure de renflouer la Caisse centrale des déplacés sous la supervision de M. Antoine Andraos «de manière à clore ce dossier au plus tôt», a-t-il ajouté.
Affirmant d’autre part qu’il n’avait aucun problème dans sa relation avec le chef du gouvernement, M. Rafic Hariri, le ministre des Déplacés a poursuivi: «Pour le moment, en accord avec le président Hariri, M. Andraos continuera à superviser la Caisse des déplacés. Il connaît très bien ce dossier et je pense qu’avec lui, nous n’aurons aucun problème à poursuivre notre tâche».

Puis, le patriarche Sfeir a retenu ses hôtes à déjeuner. Des sources citées par l’Agence nationale d’information (officielle) ont indiqué, qu’à cette occasion, le député Wadih Akl a invité le prélat
maronite à visiter la région du Harf dans le Chouf. M. Joumblatt, qui a applaudi à l’idée, a toutefois estimé que le cardinal Sfeir «n’a pas besoin d’une invitation. C’est à lui d’inviter qui il veut là où il veut», a-t-il dit.
Par ailleurs, à l’un des députés qui lui demandait dans quelle mesure sont fondées les informations selon lesquelles une médiation serait entreprise entre lui et les responsables syriens, Mgr Sfeir a répondu: «Je n’ai délégué personne à cette fin, mais j’ai affirmé à plusieurs reprises que je cherchais à avoir les meilleures relations avec les Syriens».
La source citée par l’ANI a, en outre, indiqué que l’entretien au cours du déjeuner a essentiellement porté sur le retour des déplacés que Mgr Sfeir et M. Joumblatt jugent comme une question prioritaire. Dans ce cadre, le problème du financement de ce processus a été évoqué. Le patriarche a souligné à ce sujet la nécessité de mettre un terme au gaspillage de milliards de L.L. qui grèvent lourdement le Trésor. Selon lui, ces milliards devraient être dépensés à des fins utiles, entre autres, dans l’intérêt des déplacés.
Enfin, la conversation aurait porté également sur les sujets de l’heure et sur les élections municipales. A cette occasion, le patriarche a réitéré ses critiques concernant le principe de la nomination par le gouvernement d’un certain nombre de membres des conseils municipaux.

La réconciliation
Khazen-Boueiz

L’après-midi, le patriarche Sfeir a reçu le député Rouchaid el-Khazen qui lui a notamment exposé les circonstances de sa réconciliation avec le ministre des Affaires étrangères et député du Kesrouan, M. Farès Boueiz, suite à une série de réunions tenues entre eux depuis jeudi dernier.
Indiquant à sa sortie de Bkerké que cette réconciliation présageait de rencontres plus élargies avec les autres députés du Kesrouan, M. el-Khazen a voulu tourner la page de la polémique qui l’avait opposé à M. Boueiz lors des dernières législatives. «Nous nous sommes tous les deux traités de tous les noms et chacun d’entre nous assume sa part de responsabilité à cet égard. Nous devons aujour’hui nous préoccuper uniquement des intérêts de notre peuple (...). Nous espérons donc que le dialogue englobera les autres régions, en particulier tous les chrétiens, car ceux-là se sentent toujours frustrés», a-t-il dit.
D’autre part, M. el-Khazen n’a pas exclu la formation d’un bloc maronite. «Mais nous n’œuvrons pas seulement dans une optique confessionnelle», a-t-il dit.
Enfin, en réponse à une question concernant son appui à une éventuelle candidature du ministre Boueiz à la présidence de la République, le député du Kesrouan a déclaré qu’une telle question était encore prématurée.