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Actualités - ANALYSE

Quelles conditions pour un dialogue fructueux syro-chrétien?

Une source spirituelle estime que le succès d’un dialogue entre les chrétiens et la Syrie est tributaire du rétablissement de l’équilibre politique et national qu’une mauvaise application de l’accord de Taëf a rendu encore plus précaire.
Selon cette source, pour qu’une tel dialogue soit fructueux il incombe de rétablir l’équilibre au sein de la société libanaise et de confirmer les constantes sur lesquelles celle-ci est bâtie, en l’occurrence: la souveraineté, l’indépendance et la libre décision nationale. Comment rétablir l’équilibre en question?
— En procédant à l’amendement de la Constitution de manière à garantir l’équilibre des pouvoirs et à préserver la collaboration entre eux. Les lacunes qui se sont manifestées dans la pratique pourraient être ainsi comblées; chose qui n’a pu être réalisée à Taëf étant donné que l’objectif essentiel à cette époque était de mettre fin aux combats qui ravageaient le pays. En revanche, rien n’empêche aujourd’hui de s’atteler à l’examen des réformes adéquates dans un climat calme et serein.
— En amendant la loi électorale de sorte que toutes les factions du peuple soient représentées à l’Assemblée nationale. Or l’éxpérience a prouvé jusqu’à présent que le découpage sur base des mohafazats n’a abouti ni à une véritable représentation ni à l’intégration nationale. Seul le caza est susceptible de garantir une véritable représentativité. Quant à l’intégration, ce ne sont pas des alliances occasionnelles et intéressées qui en seront à l’origine. Par contre, la formation de l’instance nationale prévue par l’accord de Taëf pour étudier les moyens d’abolir le confessionnalisme par étapes pourrait, elle, constituer une base solide au processus d’intégration nationale.
— En procédant à l’amendement de la loi sur la naturalisation de manière à sauvegarder l’identité du Liban et sa spécificité. En effet, la nationalité libanaise ne devrait pas être octroyée arbitrairement comme elle l’a déjà été. De nouveaux décrets de naturalisation devraient donc être publiés pour rétablir l’équilibre confessionnel.
— En achevant l’application de l’accord de Taëf de manière équitable. En d’autres termes, il s’agit de dissoudre les milices libanaises et étrangères qui restent. Celles-ci doivent remettre leurs armes à l’Etat, et les forces de l’ordre doivent se déployer dans toutes les régions à l’exclusion de celles qui sont encore occupées par Israël.

Le retrait des
forces syriennes

Quant aux troupes syriennes établies au Liban, elles auraient dû se redéployer dans la Békaa, conformément à l’accord de Taëf. Or les années ont passé et le redéploiement n’a pas eu lieu pour diverses raisons. Il convient aujourd’hui d’aboutir à un nouvel accord qui fixerait un nouveau délai non pas en vue d’un redéploiement des forces syriennes dans telle ou telle autre région libanaise, mais en vue d’un retrait définitif. C’est ainsi que sera appliquée la clause de l’accord de Taëf qui stipule le rétablissement de l’autorité de l’Etat libanais sur l’ensemble du territoire par ses propres forces, et avec l’aide des troupes syriennes qui en seront remerciées.
S’il est impossible de fixer un délai déterminé pour le retrait de l’armée syrienne du Liban en raison des circonstances régionales, et de l’occupation israélienne en particulier, on peut toutefois convenir d’un retrait syrien après avoir obtenu l’évacuation des forces israéliennes d’une partie du Sud et de la Békaa-Ouest. C’est alors que la paix régnera au Liban car l’essentiel est de parvenir à une entente à ce sujet entre toutes les parties libanaises.
— Il incombe d’accélérer le processus du retour des déplacés dans un délai ne dépassant pas les deux ans, et de permettre aux leaders chrétiens exilés de revenir au Liban sans leur poser des conditions rédhibitoires et sans les menacer de l’ouverture de «dossiers» qui compromettent leurs activités politiques.
Dans ce cadre, le patriarche maronite, le cardinal Nasrallah Sfeir, estime qu’il est impossible aux chrétiens de jouer aujourd’hui un rôle politique dans le pays du moment que leurs leaders sont soit en prison soit exilés.
Telles sont donc les conditions d’un dialogue réussi entre les chrétiens et Damas, conclut la source religieuses susmentionnée. C’est ainsi qu’une véritable entente régnera enfin au Liban. De ce fait, aussi, les relations avec la Syrie ne pourraient que s’améliorer.
E.K.
Une source spirituelle estime que le succès d’un dialogue entre les chrétiens et la Syrie est tributaire du rétablissement de l’équilibre politique et national qu’une mauvaise application de l’accord de Taëf a rendu encore plus précaire.Selon cette source, pour qu’une tel dialogue soit fructueux il incombe de rétablir l’équilibre au sein de la société libanaise et de...