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Actualités - REPORTAGE

Le port de Beyrouth veut retrouver sa vocation régionale

Une réunion a groupé hier le directeur général de l’organisme de gestion et d’exploitation du port de Beyrouth, M. Antoine Rayess, et une délégation de la Chambre internationale de navigation, conduite par le président de cet organisme, M. Faouzi Ghandour. Au cours de cette réunion, durant laquelle M. Rayess a exposé le projet de réhabilitation et de développement du port, la délégation de la Chambre internationale de navigation a souhaité que les travaux d’élargissement du cinquième bassin aient lieu le plus rapidement possible afin que le port puisse recevoir les navires de gros tonnage, ce qui facilitera le transbordement, opération jugée d’une extrême importance dans l’étape du développement technique.
Par ailleurs, les compagnies de navigation espèrent voir le mouvement du port porter, dans une première étape, sur 400.000 containers/an, chiffre qui devrait quadrupler par la suite. De même qu’elles souhaitent que soient ménagées les superficies nécessaires à la consignation de tous les containers, pleins et vides, afin que le port de Beyrouth ne le cède en rien aux autres ports voisins.
A l’issue de la réunion, les personnes présentes ont convenu de tenir une autre le mercredi 29 janvier, à laquelle prendront part également les personnes et établissements intéressés par le développement du port. Au cours de celle-ci sera fait le point des études et adjudications qui ont eu lieu jusqu’à présent, de même que seront évoqués les projets d’avenir.

Des chiffres

Le port de Beyrouth, note à ce sujet l’AFP, a entamé avec un an de retard une modernisation devant lui permettre de desservir à nouveau les pays arabes de la région.
Conséquence de ce retard, ajoute l’agence, le renouveau s’annonce difficile. En 1996, les recettes — 92 M USD — n’ont pas augmenté par rapport à 1995, alors qu’elles avaient atteint 930 M USD en 1974, soit un an avant le début de la guerre.
Autre signe préoccupant: le transit de marchandises vers l’Irak, la Jordanie et les pays du Golfe, qui représentait avant guerre plus de la moitié des activités du port, a représenté moins de 10% l’an dernier, a précisé à l’AFP son directeur Antoine Rayess.
Baromètre fiable, le nombre de cargos et celui de conteneurs déchargés à Beyrouth ont stagné en 1996 par rapport à 1995: 3.400 navires, 120.000 conteneurs, au total 6.000 millions de tonnes, indique M. Rayess.
Les enjeux sont vitaux car près de 75% des importations libanaises, 6 mds USD en 1996, sont entrées par le port de Beyrouth.

Montée en
flèche

«L’activité du port, quasi nulle à la fin de la guerre, est montée en flèche avec la forte reprise des importations pour les besoins de la reconstruction. Sa progression dépend désormais de son extension», selon M. Rayess.
La direction du port, assistée techniquement par le Port de Marseille, n’a ordonné de commencer les travaux qu’à la mi-janvier. Une entreprise espagnole, Entrecanales y Tavora y Cubiertas, a été chargée de construire un terminal de 400.000 conteneurs/an.
Ce projet de 102 M USD — dont 57 sont avancés par la Banque Européenne d’Investissement (BEI) — devait être lancé début 1996.
Une compagnie britannique, Sarmowlem, qui devait également commencer, il y a plus d’un an, à enlever les quelque 130 épaves et objets divers qui engorgent les quatre bassins du port, ne va commencer les travaux qu’à la fin du mois. Ce contrat s’élève à 4,5 M USD.
Pour assurer au port un rôle régional, la direction envisage depuis octobre 1995 la construction d’un cinquième bassin pour un terminal d’une capacité d’un million de conteneurs/ an avec une gare de transbordement pour des navires de gros tonnage. Mais le projet, de plus de 300 M USD, est toujours à l’étude.

Une gare
maritime
touristique

Pour M. Rayess, «le port doit également retrouver sa place de gare maritime touristique, comme avant la guerre. Il accueillait alors 240.000 visiteurs en 1974, soit le dixième des touristes venus au Liban». «Aujourd’hui, à peine 500 touristes débarquent toutes les deux semaines et sont accueillis dans un hangar de fortune».
«A la fin de la guerre, le port était dans un état lamentable: entrepôts incendiés, matériels pillés, quais et chaussées défoncés. Une facture de 90 M USD. Les quais et entrepôts sont aujourd’hui restaurés, de même que la zone franche, dont nous prévoyons l’agrandissement (10,5 M USD) en raison d’une forte demande», précise M. Rayess.
Le port sera entièrement rééquipé en matériel, en portiques, notamment selon une étude en voie de préparation par de Port de Rotterdam;
Selon le ministre du Transport, Omar Meskaoui, «le port de Beyrouth retrouvera son rôle d’antan en raison de sa position géographique stratégique».
«Je suis convaincu que le principal port libanais concurrence ceux d’Israël notamment quand la paix sera instaurée», dit-il à l’AFP.
Géré par un service autonome de l’Etat, le premier bassin du port de Beyrouth a été construit en 1896 sous les Ottomans, et modernisé une première fois sous le mandat français (1920-1943).
Une réunion a groupé hier le directeur général de l’organisme de gestion et d’exploitation du port de Beyrouth, M. Antoine Rayess, et une délégation de la Chambre internationale de navigation, conduite par le président de cet organisme, M. Faouzi Ghandour. Au cours de cette réunion, durant laquelle M. Rayess a exposé le projet de réhabilitation et de développement du...