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Actualités - CHRONOLOGIE

Négociations avec la Syrie dans quelques semaines, prévoit Netanyahu Le premier ministre israélien dément les déclarations qui lui ont été attribuées sur le Golan (photo)

Après l’accord sur Hébron, le premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a exprimé hier le souhait d’embrayer rapidement sur le dossier syrien gelé depuis bientôt un an. M. Netanyahu s’est, en effet, déclaré prêt à reprendre «dans les prochaines semaines» les négociations avec l’aide de Washington dès que la nouvelle administration Clinton sera en place. Même son de cloche de la part de Uri Lubrani, coordinateur des activités israéliennes au Liban, qui prévoit même des «progrès sur les volets syrien et libanais à l’instar du volet palestinien».
Cependant, un porte-parole de la diplomatie américaine Nicholas Burns avait toutefois fait preuve de pessimisme. «La conclusion d’un accord israélo-palestinien sur Hébron ne devrait pas avoir de conséquences immédiates sur une relance des négociations entre Israël et la Syrie», avait estimé jeudi M. Burns.
«Ces négociations n’ont pas beaucoup avancé en 1996 et rien n’indique pour le moment qu’elles doivent reprendre prochainement», avait affirmé M. Burns.
Les négociations entre Israël et la Syrie sont gelées depuis le mois de février 1996. Avant leur suspension, les discussions, qui avaient eu lieu à Wye Plantation près de Washington, n’avaient abouti à aucun résultat concret.
Pour tenter de relancer les pourparlers, M. Netanyahu a tenu à souligner lundi lors de deux interventions à la radio publique et militaire qu’il n’avait pas l’intention d’imposer un veto sur toute discussion à propos du plateau du Golan, conquis en 1967 par Israël. La Syrie exige la restitution totale de cette région stratégique.
M. Netanyahu a ainsi démenti des propos très durs cités samedi dans une interview au quotidien français Le Figaro dans laquelle il proclamait que «le Golan n’est absolument pas négociable». «Il faut garder le Golan pour des raisons stratégiques, historiques et économiques», avait-il ajouté, selon le journal.

Démenti sur le Golan

«Je n’ai jamais fait ces déclarations», a affirmé M. Netanyahu, en soulignant que les deux pays pourraient présenter durant les pourparlers «leurs exigences notamment sur le plateau du Golan, même si elles sont contradictoires».
Damas a réitéré hier, par la voix de sa presse officielle, son attachement à un retrait d’Israël de l’ensemble du Golan «jusqu’à la ligne de front du 4 juin 1967» et à l’application (par Israël) de la résolution 425 du Conseil de Sécurité de l’ONU demandant un retrait israélien inconditionnel du Liban-Sud.
M. Netanyahu, qui a conclu mercredi dernier un accord sur Hébron avec le président palestinien Yasser Arafat, a cependant refusé de préciser s’il était favorable à des concessions territoriales sur le Golan comme l’était le précédent gouvernement
travailliste de Yitzhak Rabin et Shimon Pérès.
«Je ne veux pas parler de retrait sur ou du plateau du Golan, je n’ai aucune raison d’assouplir mes positions alors que le président syrien Hafez el-Assad ne l’a pas fait», a-t-il souligné.
M. Netanyahu a toutefois souligné que le Golan avait une importance essentielle pour la sécurité d’Israël.
Le quotidien Haaretz a indiqué en citant le bureau du premier ministre que M. Netanyahu voulait relancer sa proposition de «Liban d’abord», qui consisterait à entamer les négociations avec la Syrie en commençant par le Liban.
M. Netanyahu proposerait, selon le journal, un retrait de l’armée israélienne du Liban-Sud où elle occupe une zone de 850 km2. L’armée libanaise se redéploierait dans cette zone, désarmerait la milice chiite du Hezbollah, responsable de la plupart des attaques anti-israéliennes, et intégrerait l’Armée du Liban-Sud, une milice pro-israélienne, dans ses rangs.
Des négociations sur le Liban permettraient de créer une «atmosphère de confiance» avec la Syrie, a-t-on ajouté de même source.
M. Netanyahu a lui-même fait une allusion dimanche à cette proposition en affirmant: «nous avons beaucoup de travail à faire au Liban (avec la Syrie), nous avons un intérêt commun à réduire les tensions».
Le premier ministre israélien est rejoint dans ses souhait par Uri Lubrani, coordinateur des activités israéliennes au Liban. «Les négociations syro-israéliennes vont reprendre sous le parrainage des Etats-Unis (...) Après le redéploiement des forces israéliennes à Hébron et les progrès sur le volet palestinien, il y aura des progrès semblables sur les volets syrien et libanais», a affirmé M. Lubrani, dans une interview au journal al-Raï al-Aam.
M. Lubrani a assuré qu’Israël n’avait «aucune intention de mener une guerre. Je ne crois pas que quelqu’un en Israël, en Syrie ou au Liban veuille faire la guerre en dépit des récentes déclarations sur une telle possibilité».
Il a de nouveau démenti les accusations de la Syrie mettant Israël en cause dans l’attentat contre un autobus à Damas, qui a fait 13 morts le 31 décembre.
«Il est naturel que la Syrie accuse Israël, qui d’autre pourrait-elle accuser?», a-t-il dit, tout en réitérant que l’Etat juif «n’est pas impliqué dans cet incident».
M. Lubrani a réitéré qu’Israël ne se retirerait pas du plateau syrien du Golan, occupé en 1967, affirmant que l’Etat hébreu en gardait le contrôle «pour des raisons de sécurité».
Il a également indiqué qu’Israël ne se retirerait pas du Liban-Sud «avant un arrangement de sécurité» garantissant la sécurité de ses frontières nord.
Il a comparé les relations entre le Liban et la Syrie à «un mariage catholique qui interdit le divorce», soulignant que le Liban ne pouvait pas avoir de politique étrangère indépendante.
«J’aurais souhaité que le Liban soit le troisième pays arabe à faire la paix avec Israël (...) mais malheureusement je crois qu’il sera le dernier», a poursuivi M. Lubrani.
Après l’accord sur Hébron, le premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a exprimé hier le souhait d’embrayer rapidement sur le dossier syrien gelé depuis bientôt un an. M. Netanyahu s’est, en effet, déclaré prêt à reprendre «dans les prochaines semaines» les négociations avec l’aide de Washington dès que la nouvelle administration Clinton sera en place. Même...