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Actualités - CHRONOLOGIE

Ankara menace d'installer des bases militaires à Chypre


La Turquie a menacé hier de prendre des mesures à caractère politique et militaire, incluant la construction de bases navale et aérienne dans le nord de Chypre, si le statu quo prévalant dans l’île depuis 22 ans était alerté par Athènes ou par Nicosie.
«Devant le fait que la Grèce, avec des bases aérienne et navale, crée des retranchement dans la partie sud de Chypre, et dans le cas où cette activité continuerait, les travaux commenceront pour établir des installations similaires sur le sol de la République turque de Chypre du nord» (RTCN), ont annoncé la Turquie et les Chypriotes-turcs dans une déclaration commune.
«Toute attaque contre la RTCN sera considérée comme une attaque contre la Turquie», ajoute le texte, adopté lors d’entretiens du président turc Suleiman Demirel avec le chef de la communauté turque de Chypre Rauf Denktash.
Accusant la Grèce et le gouvernement chypriote-grec de «tenter de modifier l’équilibre entre la Turquie et la Grèce ou dans la région», le texte avertit que si ces tentatives continuent, «des mesures réciproques militaires et politiques» seront prises «sans hésitation».
«Il sera fait face conjointement à toute agression ou fait accompli contre la Tursquie ou la RTCN (...) une doctrine militaire commune sera élaborée entre la Turquie et la RTCN», ajoute la déclaration.
Le communiqué apparaît comme une riposte à la coopération militaire entre la république de Chypre, (partie sud, grecque) et Athènes, liées depuis 1993 par un«dogme de défense commune».
Aux termes de ce pacte, la Grèce et les Chypriotes-grecs prévoient l’ouverture d’une base aérienne commune à Baphos (sud-ouest) et d’une base navale.
Par ailleurs, la déclaration Demirel-Denktash rappelle l’attachement de la Turquie à son statut de garant (avec la Grande-Bretagne et la Grèce) de l’indépendance de Chypre aux termes des traités de 1960 et avertit qu’elle s’opposera à toute tentative de le lui dénier.
Le texte accuse Athènes et Nicosie de s’être livrées à «des provocations pour faire monter la tension à Chypre, dans le but d’obtenir l’intervention d’une force multinationale, ce qui ôterait son statut de garant à la Turquie».
«Cela ne sera pas permis», affirme la déclaration. Si une tentative est faite de modifier le système des garanties, la Turquie la considérera «comme une violation flagrante des traités de 1960 et prendra les mesures et décisions politiques nécessaires».
La Turquie a toujours répété que son intervention militaire de 1974 dans le nord de Chypre — suite à un coup d’Etat nationaliste à Nicosie soutenu par la junte alors au pouvoir à Athènes et qui visait à rattacher l’île à la Grèce — avait apporté la paix et la sécurité aux Chypriotes-turcs, selon elle victime avant cette date de discriminations et d’exactions répétées de la part des Chypriotes-grecs.
Selon Ankara, le maintien jusqu’à ce jour de plus de 30.000 de ses soldats dans le nord, bien que condamné par l’ONU, permet aux Chypriotes-turcs de vivre en sécurité.
M. Denktash, président de la RTCN, autoproclamée en 1983 et reconnue uniquement par la Turquie, est en Turquie pour trois jours pour s’entendre réitérer l’engagement d’Ankara aux côtés des siens, suite au regain de tension dans l’île après l’annonce le 4 janvier de l’achat par le gouvernement chypriote-grec de missiles sol-air S-300 russes.
La Turquie a dénoncé cette décision chypriote-grecque, affirmant que les missiles, de 150 km de portée, pourraient menacer les Chypriotes-turcs et sa propre aviation dans le sud de la Turquie.
La Turquie a menacé hier de prendre des mesures à caractère politique et militaire, incluant la construction de bases navale et aérienne dans le nord de Chypre, si le statu quo prévalant dans l’île depuis 22 ans était alerté par Athènes ou par Nicosie.«Devant le fait que la Grèce, avec des bases aérienne et navale, crée des retranchement dans la partie sud de Chypre,...