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Actualités - REPORTAGE

Premier prix de Studio El Fan Une jeune imitateur que le succès ne grise pas (photos)

A 19 ans Bassem Feghali est en passe de devenir un des talents les plus prometteurs dans l’art de l’imitation. A le voir timide et peu causant on a du mal à l’imaginer sur une scène, à moins justement, qu’il ne lui réserve toute sa loquacité... Quand il monte sur les planches, le charme opère quasi instantanément. C’est que Bassem Feghali est un perfectionniste doté d’un sens aigu de l’observation. Outre la voix, il reproduit dans les moindres détails les tenues vestimentaires — qu’il crée et exécute lui-même — et le maintien de son sujet. Et par dessus tout, les textes dont il est l’auteur, mélangent avec finesse des détails de la vie privée à des morceaux choisis dans l’œuvre de «la victime».
Si au gré de vos zappings télé, il vous est arrivé de vous étonner d’une Feyrouz différente et pourtant tellement semblable. Si vous avez reconnu ses inflexions chantantes, son attitude un peu figée, vous êtes tombé sur Bassem Feghali.
Bassem Feghali est apparu pour la première fois à «Studio el Fan», il y a, à peine, deux mois. A l’origine, une erreur. «Je m’étais présenté aux sélections de «Studio el Fan» en tant que styliste, avec mes croquis et quelques modèles de robe exécutés» raconte le jeune homme. «Surpris d’apprendre que cette catégorie ne concourait pas, j’ai décidé de me présenter comme imitateur». Avant ce hasard, Bassem animait de ses «pitreries» les soirées familiales.
Adopté par l’émission télé, il suscite l’enthousiasme du public dès sa première apparition. Il remporte, haut la main, le premier prix toutes catégories confondues. Une révélation!
«Je n’arrive à travailler que sur des gens que j’aime et que j’admire ou qui ont des manières qui me dérangent» souligne-t-il.
Du talent, il en a certainement. Mais Bassam souligne que c’est en grande partie le travail qui permet d’obtenir des résultats. «D’abord j’écris les textes. Pour Feyrouz, j’ai repris des morceaux des opérettes des Rahbani que j’ai collé bout à bout. J’y ai rajouté des réflexions que pourrait faire la grande chanteuse» détaille Feghali.
Pour trouver le timbre, les inflexions et le ton propres à chacun, Bassem Feghali s’enferme dans une chambre noire et répète le texte jusqu’à entendre la voix de l’imité. Une fois la voix trouvée, le reste suit. «Feyrouz est quelqu’un que j’écoute et que je regarde depuis ma plus tendre enfance. Quand elle parle, elle passe souvent de l’ironie à la tendresse, comme par inadvertance, avant de se reprendre. C’est ce qui était le plus dur à reproduire. J’avoue que ce sketch n’est pas trop mal réussi, autant au niveau de l’écriture que de la prestation. Elias Rahbani qui est membre du jury en avait les larmes aux yeux la première fois qu’il m’a entendu». Bassem Feghali ne manque pas de modestie, son jugement il le porte en toute objectivité.
La voix et l’attitude fixés, reste à donner l’illusion physique. Longue chevelure brune, silhouette menue, Bassem qui apparaît en Feyrouz est vêtu d’une ample tunique bleu turquoise et perché sur de hauts talons... En plan large, l’illusion est totale. «Je conçois et j’exécute également mes vêtements car j’ai peur de ne pas obtenir ce que je veux exactement» dit-il.
Les personnages ainsi décortiqués n’ont pas réagi pareil: «il m’a été rapporté que Feyrouz a beaucoup ri en écoutant mon imitation, la trouvant réussie. Sabah a beaucoup aimé, elle me l’a dit personnellement. Madona dont je montre surtout le côté excentrique et maniéré n’a fait aucun commentaire».
Des angoisses avant de fouler les planches, Bassem en note deux: «j’ai une trouille folle de m’emmêler les pieds en avançant sur les hauts talons dont s’accoutrent ces dames». Quant à la deuxième, c’est une inquiétude qui est communément ressentie par les comédiens et les chanteurs: l’aphonie.
Heureux que le public ait su apprécier son travail, il se dit quand même gêné par les changements de comportement à son égard. «Je suis le seul à n’avoir encore pas changé. Si je devais ne faire que de l’imitation dans des soirées ou des restaurants, je préfère m’arrêter tout de suite. Je veux faire du théâtre qui aura pour base le comique» dit-il très sérieux. Preuve en est sa récente inscription aux Beaux-Arts de l’UL. Les études sont le meilleur rempart qu’il a trouvé contre la folle spirale du «succès» qui le happe depuis deux mois.
Aline GEMAYEL
A 19 ans Bassem Feghali est en passe de devenir un des talents les plus prometteurs dans l’art de l’imitation. A le voir timide et peu causant on a du mal à l’imaginer sur une scène, à moins justement, qu’il ne lui réserve toute sa loquacité... Quand il monte sur les planches, le charme opère quasi instantanément. C’est que Bassem Feghali est un perfectionniste doté...