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Actualités - CHRONOLOGIE

Abou Sleiman et Haraké plaident pour unhe véritable séparation des pouvoirs

Pour MM. Chaker Abou Sleiman et Salah Haraké, tous deux députés du Metn, la polémique qui oppose depuis quelques jours le président de la République, M. Elias Hraoui, et le chef du Parlement, M. Nabih Berry, ne peut être qualifiée que de «regrettable». Les deux parlementaires ont plaidé pour une «véritable» séparation des Pouvoirs, considérant que la «troïka» paralyse le rôle des institutions.
Hôtes d’un programme radiodiffusé samedi, MM. Abou Sleiman et Haraké ont, à quelques nuances près, prôné les mêmes idées. Tous deux ont, à titre d’exemple, considéré que l’entente nationale n’a pas encore été réalisée, «contrairement à ce que les responsables affirment à ce propos» et se sont engagés à œuvrer en vue d’une réconciliation à l’échelle nationale.
Les deux parlementaires se sont toutefois étendus le plus sur la crise politique de la semaine dernière. M. Haraké, député de Baabda, et proche du chef du Législatif, a indiqué que la diatribe de M. Berry contre le chef de l’Etat doit être considérée «comme une réaction et non pas comme une action».
«Le président Berry souligne qu’il ne fait que répondre ou réagir à quelque chose qui s’effectue ou qui se dit. Il insiste aussi sur le respect qu’il voue à la présidence de la République et précise que lorsque le président Hraoui refuse de signer des projets de loi déterminés et les renvoit au Parlement, il prend soin de cacher les textes et de ne pas les soumettre de nouveau à l’Assemblée. Tant que l’Exécutif n’insiste pas pour faire voter ces textes, il a le droit de les garder dans ses tiroirs pour maintenir ses bonnes relations» avec le chef de l’Etat, selon les explications de M. Haraké.

«Nuire au
Pouvoir»

Si le député de Baabda a tenté ainsi de justifier les critiques formulées par M. Berry contre le président Hraoui, pour M. Abou Sleiman rien ne justifie «que la polémique (entre les deux responsables) atteigne ce niveau». Il a notamment exprimé «ses regrets devant certaines accusations lancées et certains propos utilisés, dans la mesure où ils nuisent au Pouvoir dans son ensemble».
Jeudi, rappelle-t-on, les milieux proches du chef du Parlement avaient indiqué que «le président Berry a annoncé la fin de la «troïka» lorsqu’il a réalisé que cette formule servait de couverture pour imposer une hégémonie sur les institutions, pour camoufler des détournements de fonds, violer les lois et marginaliser les institutions».
M. Abou Sleiman a tenté de minimiser l’importance de ces propos attribués au chef du Législatif, les situant dans le cadre d’une «réaction impulsive». «Sous l’impulsion d’une forte émotion, toute personne peut lancer des accusations infondées et exagérer ses propos», a-t-il déclaré, soulignant que «s’il y avait effectivement des détournements de fonds, le Parquet financier devrait réagir».
Quant à M. Haraké, il a pris soin de souligner que ces accusations n’ont pas été lancées directement par le chef du Législatif «mais ont été portées par des sources de Aïn el-Tiné», le siège de la présidence de la Chambre. «Dans ce cas, le président Berry ne se prononce pas au nom du Parlement», a-t-il ajouté.

La séparation
des Pouvoirs

Tout en déclarant qu’ils sont en faveur d’une coordination et d’une entente entre les chefs de l’Etat, du Parlement et du gouvernement, MM. Haraké et Abou Sleiman ont mis l’accent sur la nécessité de respecter le principe de la séparation des Pouvoirs. Pour M. Abou Sleiman, «la «troïka» va à l’encontre de l’exercice démocratique du Pouvoir dans la mesure où elle se substitue aux institutions et valorise les personnes au lieu de favoriser l’édification de l’état des institutions». Dans ce même contexte, le député du Metn a considéré que le Conseil des ministres «bien qu’il existe est inefficace». Pour son collègue de Baabda, cette institution «comporterait des lacunes, tout comme la Constitution». Et d’exprimer au passage son opposition à la nomination de ministres parmi les députés. «Si je suis nommé ministre, comment pourrai-je contrôler l’action de l’Exécutif»? s’est-il interrogé.
En ce qui concerne les raisons qui ont poussé M. Berry à tirer à boulets rouges sur le chef de l’Etat, les deux députés ont apporté des explications qui se recoupent bien qu’un peu différentes. M. Abou Sleiman a parlé d’«un cumul» et de «revendications qui n’ont pas été satisfaites et qui concernent des personnes proches» de M. Berry.
Dans ce cadre, M. Abou Sleiman a cité le chef du Législatif «qui a une fois souligné que la «troïka» n’existe pas et que chaque président utilise ses prérogatives». «Le pays repose sur des bases confessionnelles. Lorsque je tiens une réunion (avec MM. Hraoui et Hariri) je représente les chiites et non seulement la présidence de la Chambre», a indiqué M. Berry cité par le député du Metn.
Quant à M. Haraké, il a indiqué que «les trois pôles du Pouvoir avaient l’habitude de se concerter au sujet de points précis jusqu’au jour où des projets ont été avancés sans consultations préalables». Parmi ces sujets, les élections municipales dont la date a été fixée par le gouvernement et qui doivent se dérouler en juin prochain en principe et le projet d’amendements constitutionnels proposé par le chef de l’Etat et qui menace, de l’avis du chef du Législatif, de court-circuiter le rôle de la Chambre.
Pour MM. Chaker Abou Sleiman et Salah Haraké, tous deux députés du Metn, la polémique qui oppose depuis quelques jours le président de la République, M. Elias Hraoui, et le chef du Parlement, M. Nabih Berry, ne peut être qualifiée que de «regrettable». Les deux parlementaires ont plaidé pour une «véritable» séparation des Pouvoirs, considérant que la «troïka»...