Damas : une bombe à retardement

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DAMAS, 19 Janvier (AFP, Reuter). — La presse syrienne a estimé dimanche que la présence de 400 colons juifs au centre de Hébron constituait «une bombe à retardement» à la suite de la conclusion de l’accord israélo-palestinien.
«Les habitants de Hébron vivent dans une crainte permanente en raison de la présence parmi eux de 400 colons juifs extrémistes, qui ont des sentiments très haineux envers les Arabes», écrit le quotidien Techrine.
Selon le journal, les incidents qui ont éclaté vendredi à Hébron entre Israéliens et Palestiniens incitent «les Arabes de Hébron à s’interroger sur l’avenir, car tant que ces colonies seront maintenues, elles constitueront des bombes à retardement pouvant exploser à tout moment».
Pour le quotidien As-Saoura, qui cite des milieux politiques, l’accord sur Hébron «comporte des dangers réels qui menacent l’ensemble du processus de paix au Proche-Orient».
Pour le journal du parti au pouvoir, Al-Baas, «une action arabe rapide est nécessaire face à Netanyahu qui entend exploiter l’accord de Hébron pour redorer son image de marque et apparaître comme un dirigeant épris de paix».
Le vice-président syrien Abdel-Halim Khaddam et le ministre des Affaires étrangères Farouk el-Chareh ont achevé samedi une visite au Caire consacrée à la «situation dans le monde arabe et aux efforts de paix» à la suite de l’entrée en vigueur de l’accord sur le redéploiement israélien à Hébron.

L’intransigeance
de Netanyahu

Al-Baas a par ailleurs dénoncé l’attitude «intransigeante» du premier ministre israélien concernant la restitution aux Arabes des territoires occupés, en soulignant qu’elle suscitait l’inquiétude des pays de la région.
«L’attitude de Netanyahu ferme la porte aux efforts de paix qui devraient se poursuivre avec le second mandat du président américain Bill Clinton, et suscite l’inquiétude des parties concernées par la paix au Proche-Orient car elle annonce une nouvelle période de provocations et de pressions», écrit le journal.
«En affirmant la poursuite de l’occupation de Jérusalem et du Golan alors que l’encre de l’accord sur Hébron n’a pas encore séché, Netanyahu veut dire en quelque sorte que son gouvernement a offert le maximum au processus de paix», estime Al-Baas.
Pour sa part, le quotidien Techrine fustige «les prétextes stratégiques, historiques et économiques avancés par Netanyahu qui ne méritent même pas d’être discutés».
«Ces prétextes visent notamment à annuler le processus de paix, car il est notoire qu’Israël ne recherche ni paix ni sécurité mais entend voler les eaux et les ressources du Golan» poursuit Techrine qui dénonce «les convoitises du Likoud (parti de droite de M. Netanyahu) concernant les terres syriennes».