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Actualités - CHRONOLOGIE

Arafat proclame la libération de Hébron et les colons rejettent ses appels à la conciliation Mains Netanyahu juge positif le ton différent du chef palestinien (photo)

Yasser Arafat, ovationné par des dizaines de milliers de Palestiniens hier à Hébron, a proclamé la libération de la ville et a lancé un appel conciliant aux colons juifs qui l’ont aussitôt rejeté, affirmant ne pas croire à ses intentions de paix. M. Arafat rayonnait de joie lors de la première visite qu’il effectuait dans la ville, au troisième jour de sa nouvelle autonomie .
«Je proclame que Hébron est maintenant une ville libérée» après trente ans d’occupation, a martelé M. Arafat depuis le balcon de l’ex-quartier général israélien de la ville, devenu le commissariat central palestinien.
Plus de 30.000 Palestiniens enthousiastes sont venus faire fête à M. Arafat, dans une ville littéralement tapissée aux couleurs nationales, noir, vert, rouge et blanc.
«Pendant que je suis ici à Hébron, je dis aux colons que nous ne voulons pas de confrontation», a déclaré M. Arafat. «Je leur dis que nous aussi, nous voulons une paix juste».
Mais les quelque 400 colons de la ville ont rejeté cet appel à la conciliation, affirmant qu’ils ne pouvaient pas croire aux intentions de paix du président palestinien. Un porte-parole des colons, M. Noam Arnon, a qualifié de «désastre» sa venue dans la cité d’Abraham. «Ce jour marque le triomphe du terrorisme», a-t-il déclaré sur Radio-Israël.
Le même jour, M. Arnon a été mis en accusation par la police israélienne pour avoir «attaqué en novembre un officier des gardes-frontières et entravé les opérations de sécurité dans le Caveau des Patriarches».
Selon un autre porte-parole des colons de Hébron, M. David Wilder, la présence de M. Arafat à Hébron est un sacrilège «envers le second site le plus saint du judaïsme» après Jérusalem.
Les colons se sont déclarés révoltés par les affirmations du responsable de la sécurité palestinienne en Cisjordanie, le colonel Jibril Rajoub, qui leur a demandé samedi d’évacuer la ville. Israël a élevé une protestation en assimilant cette déclaration à une «incitation à la violence».

Il n’empêche que le premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a salué hier le changement de ton adopté selon lui dimanche à Hébron par le président palestinien Yasser Arafat.

«J’ai été frappé par le fait que son ton était différent», a-t-il déclaré dans un entretien accordé dimanche à la chaîne de télévision CNN. «Il a parlé à Hébron, en quelque sorte, d’une association avec les résidents juifs» et «je pense que c’est un geste très positif», a déclaré le premier ministre israélien.

Happé par une
foule en délire

M. Arafat était arrivé en hélicoptère, venant de Ramallah, à quelque 50 km plus au nord en Cisjordanie. Dès sa descente d’hélicoptère, un lourd appareil vert et blanc de fabrication russe, le président palestinien a été littéralement happé par la foule en délire.

Dans une cohue indescriptible, il a serré les mains de ses partisans et salué en souriant, avant de se rendre au balcon du commissariat où il a fait le «V« de la victoire.

M. Arafat a lancé un appel à l’unité palestinienne, dans une ville où l’opposition intégriste est influente. «Nous devons nous rassembler et construire ensemble l’Etat palestinien», a-t-il lancé.

Un peu plus tard, dans une interview à la chaîne américaine CNN, M. Arafat s’est déclaré «convaincu» que les Palestiniens auront leur Etat indépendant à l’issue de la période d’autonomie.
Il a estimé que le premier ministre israélien Benjamin Netanyahu était désormais son «ami et son partenaire dans le processus de paix».
Dans la soirée, Israéliens et Palestiniens devaient se retrouver à Jérusalem pour dresser l’ordre du jour de leurs pourparlers. L’accord sur Hébron prévoit notamment des pourparlers sur la mise en service de l’aéroport palestinien de Gaza, la construction d’un port maritime dans cette ville, et les possibilités de déplacement des Palestiniens entre la Cisjordanie et la bande de Gaza.

Les prisonniers
palestiniens

Mardi, un premier accord doit être signé pour accroître les effectifs des observateurs internationaux déployés à Hébron, en adjoignant à la trentaine d’observateurs norvégiens qui se trouvent sur place depuis près d’un an, des contingents venus du Danemark, d’Italie, de Turquie, Suède et Suisse.
S’adressant aux Israéliens, M. Arafat a déclaré: «Ensemble, nous construirons une paix juste au Moyen-Orient«. «Vous devez respecter vos engagements et quant à nous, je vous assure que nous respecterons les nôtres», a-t-il poursuivi.
Il a affirmé que les prisonniers palestiniens détenus par Israël seraient «bientôt» libérés, déclenchant les ovations de la foule, notamment lorsqu’il a mentionné le guide spirituel du Mouvement de la résistance islamique (Hamas), cheikh Ahmad Yassine, également incarcéré.
Yasser Arafat, ovationné par des dizaines de milliers de Palestiniens hier à Hébron, a proclamé la libération de la ville et a lancé un appel conciliant aux colons juifs qui l’ont aussitôt rejeté, affirmant ne pas croire à ses intentions de paix. M. Arafat rayonnait de joie lors de la première visite qu’il effectuait dans la ville, au troisième jour de sa nouvelle...