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Actualités - CHRONOLOGIE

Bien que sur le fond les divergences persistent Hraoui et Berry vont mettre fin à leurs joutes verbales Le Liban et la Syrie parapheront aujourd'hui les accords économiques conclus la semaine dernière

Les contacts entrepris par le président du Conseil, M. Rafic Hariri, pour circonscrire la polémique entre le chef de l’Etat, M. Elias Hraoui, et le président de l’Assemblée nationale, M. Nabih Berry, ont finalement porté leurs fruits. Le chef du gouvernement, qui a rencontré les deux hommes une première fois samedi, puis une seconde fois hier, semble être parvenu à les convaincre de mettre un terme à leur guerre verbale, campagnes et indiscrétions publiques. Cette décision doit assainir un climat interne tout rempli d’une acrimonieuse polémique sur la vie des institutions, notamment la «troïka» du pouvoir et l’opportunité d’amendements constitutionnels
Sur le fond, le problème reste entier, souligne-t-on dans les milieux proches de M. Berry. Ce dernier, ajoute-t-on de même source, est toujours décidé à soutenir son point de vue au sujet des amendements prévus, ou de rôle de la «troïka», dont il avait annoncé le «décès». Mais dans la forme, et au nom de l’«intérêt supérieur» du Liban, les joutes par médias interposés vont s’arrêter. Première conséquence de cette décision: une conférence de presse que devait tenir aujourd’hui le président de l’Assemblée a été annulée.
Pour ménager la dignité de tout le monde, M. Hariri avait annoncé samedi que ses démarches ne sont pas une «médiation», c’est-à-dire qu’ils ne sont pas une tentative de conciliation entre des points de vue. M. Hariri, souligne-t-on dans ces milieux, n’entre pas dans les détails des points de divergences, mais est simplement hostile à ce qu’ils s’étalent en tête des bulletins de nouvelles et à la une journaux.
Le chef du gouvernement pense en effet qu’au vu des développement qui se produisent dans la région, il est imprudent de polémiquer, alors qu’Israël tente d’exploiter les moindres failles du régime, pour en affaiblir les assises et le soumettre à ses conditions. «La page (de la polémiques) est tournée» a-t-il pu déclarer hier, après avoir rencontré successivement M. Berry et le chef de l’Etat.

Le comité libano-syrien

La semaine qui commence s’ouvrira par une réunion, à Damas, du «comité de coordination» interministériel libano-syrien qui s’était retrouvé une première fois à Damas les 9 et 10 janvier. Outre le chef du gouvernement, sept ministres y participent côté libanais MM. Omar Meskaoui (Transports), Yassine Jaber (Economie), Fouad Siniora (Finances), Nadim Salem (Affaires industrielles), Chaouki Fakhoury (Agriculture), Elie Hobeika (Ressources hydrauliques et électriques) et Chahé Barsoumian (Industrie et Pétrole).
MM. Jaber et Siniora ont explicité hier le sens de cette réunion. Le ministre de l’Economie en a souligné le côté «officiel» et juridique. Il a déclaré que la réunion serait «courte» et servira essentiellement à parapher des accords déjà négociés, «afin de leur donner valeur juridique».
M. Jaber a souligné toutefois qu’un temps plus long pourrait être consacré au développement des échanges commerciaux, qui se heurte à divers obstacles. «Notre objectif à long terme, a-t-il ajouté, est de créer une zone franche entre les deux pays, en attendant l’instauration d’un marché commun arabe».
Pour sa part, M. Siniora a déclaré que la réunion doit également servir à tracer certaines perspectives d’avenir, et à agir en fonction d’un marché potentiel de quelque 20 millions de personnes. «Il nous faut réaliser que ce qui a été conclu jusqu’à présent n’est qu’un petit pas dans une très longue marche», a-t-il noté.
M. Siniora a souligné de nouveau que la différence de systèmes économiques entre le Liban et la Syrie ne devrait pas les empêcher de fixer les yeux sur l’avenir. Il a donné en exemple, à cet égard, le marché commun européen, qui se forme petit à petit, malgré un lourd contentieux historique et des différences notables entre les Etats qui y participent. «Ces pays jouissent quand même des bienfaits de l’unité qui s’est faite», a-t-il noté.
Le ministre d’Etat aux Finances a conclu en énumérant les étapes de l’action à entreprendre, et notamment la nature des liens à nouer avec les divers blocs économiques en cours de formation, sur le plan international.
Il avait été question d’un sommet élargi libano-syrien qui pourait se tenir cette semaine. Dans les milieux du chef du gouvernement, on affirmait hier que la date d’un éventuel sommet dépendrait de la rapidité de la convalescence du chef de l’Etat syrien, qui s’est fait récemment opérer de la prostate. En définitive, ce sommet se tiendrait à la faveur de la réunion du Conseil supérieur libano-syrien, prévue pour février.
Les contacts entrepris par le président du Conseil, M. Rafic Hariri, pour circonscrire la polémique entre le chef de l’Etat, M. Elias Hraoui, et le président de l’Assemblée nationale, M. Nabih Berry, ont finalement porté leurs fruits. Le chef du gouvernement, qui a rencontré les deux hommes une première fois samedi, puis une seconde fois hier, semble être parvenu à les...