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Actualités - CHRONOLOGIE

Irak : français et américains continuent de se chamailler à l'ONU

NEW YORK (Nation Unies), 17 Janvier (AFP). — Français et Américains continuent de se chamailler à l’ONU à propos de l’application de l’accord «pétrole contre nourriture» avec l’Irak et divergent, d’une manière générale, sur l’utilisation des sanctions internationales, selon des responsables aux Nations Unies.
Plus de cinq semaines après l’entrée en vigueur de l’arrangement «humanitaire» avec Bagdad, de «nouvelles difficultés» de mise en œuvre sont signalées par des diplomates européens.
Certes, 26 contrats pétroliers ont été approuvés par l’ONU depuis le 10 décembre. Mais les 151 observateurs internationaux chargés de surveiller la distribution «équitable» des vivres et médicaments ne sont toujours pas sur place.
Washington, qui accuse Bagdad de tous les péchés, exige qu’un nombre substantiel de ces contrôleurs soit déployé avant le démarrage de l’opération humanitaire. Les Français s’insurgent contre cette tentative de «renforcer les verrous» et de «compliquer les choses» avec de «nouvelles exigences».
Côté américain, on s’étonne de ces «rumeurs» et on rejette la responsabilité d’éventuels retards sur le département des Affaires humanitaires de l’ONU et «la bureaucratie» qui ne garantit que 60 observateurs déployés d’ici à fin février, sans même apparemment avoir établi les termes de référence de l’emploi.
«Ce n’est pas vraiment le cas, a répondu un porte-parole de l’ONU. Tout dépendra des rentrées d’argent. Le département des Affaires humanitaires a déjà plus ou moins identifié les candidats mais nous attendons l’argent pour pouvoir les recruter», a-t-il dit.
«Les sommes générées par la vente du pétrole commencent à rentrer et, dans le meilleur des cas, les 151 observateurs seront déployés d’ici à fin février. Si on voit les choses de manière pessimiste, l’ensemble du processus devra être retardé», a ajouté le porte-parole.
Depuis le mois dernier, l’Irak, soumis à un sévère embargo économique de l’ONU depuis l’invasion du Koweit en 1990, bénéficie d’un régime de faveurs avec l’arrangement humanitaire «pétrole contre nourriture».
Le régime de Saddam Hussein peut exporter du brut en quantités limitées (pour l’équivalent de deux milliards de dollars tous les six mois) afin de payer — dans l’ordre — les compensations de la guerre du Golfe, les inspecteurs de l’ONU en matière de désarmement, l’achat de nourriture et de médicaments et l’ensemble du fonctionnement de la formule «pétrole contre nourriture».

Des approches
totalement différentes

«Tout le monde se sert sur la bête», a noté un diplomate européen.
Lors d’une visite à Paris, le vice-premier ministre irakien Tarek Aziz a indiqué mercredi que la France était en tête des pays avec lesquels Bagdad avait signé des contrats pour l’achat de vivres et de médicaments. Cependant, a-t-il ajouté, les Etats-Unis ont eu la part du lion, avant la Russie et la France, en ce qui concerne le pétrole. La Turquie a également été un acheteur important.
Bagdad espère secrètement un changement radical de la politique américaine à son égard avec l’avènement d’une nouvelle équipe gouvernementale à Washington, l’administration Clinton II devant prendre ses fonctions la semaine prochaine. Mais les diplomates à l’ONU sont très sceptiques quant à un éventuel virage américain, Madeleine Albright, secrétaire d’Etat désigné, ayant été inflexible sur les sanctions lorsqu’elle était représentante au Conseil de Sécurité.
Outre l’Irak, la Libye et le Soudan font l’objet de sanctions aux Nations Unies. Le régime de Khartoum est actuellement menacé d’un embargo aérien.
Français et Américains ont des approches totalement différentes devant l’utilisation de l’arme redoutable des sanctions. Paris et Moscou sont sur la même longueur d’onde et s’inquiètent d’embargos onusiens imposés «indéfiniment» contre tel ou tel pays.
Côté américain, on répond que si les sanctions étaient décrétées pour des périodes déterminées, cela risquerait de ne plus constituer un moyen de pression décisif sur le régime visé.
NEW YORK (Nation Unies), 17 Janvier (AFP). — Français et Américains continuent de se chamailler à l’ONU à propos de l’application de l’accord «pétrole contre nourriture» avec l’Irak et divergent, d’une manière générale, sur l’utilisation des sanctions internationales, selon des responsables aux Nations Unies.Plus de cinq semaines après l’entrée en vigueur de...