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Actualités - CHRONOLOGIE

Premières échauffourées après la prière du vendredi Le spectre de la violence fragilise l'accord sur Hébron (photos)

Les Palestiniens ont pris hier le contrôle d’une grande partie de Hébron, mais de premières échauffourées, dans le quartier resté sous occupation israélienne, ont montré les dangers qui menacent et qui, finalement, fragilisent l’accord sur Hébron obtenu après de laborieuses tractations. Quelque 400 policiers palestiniens s’étaient auparavant déployés sans tambour, ni trompette dans la ville, la huitième ville de la Cisjordanie à accéder à l’autonomie, mais la seule à n’en jouir que partiellement .
Les incidents ont éclaté au moment où les fidèles ont quitté la grande prière du deuxième vendredi du mois de jeûne musulman de Ramadan. Devant la mosquée Ibrahimi, dans le quartier quadrillé par l’armée israélienne, des militaires ont chargé la foule après des jets de pierre, qui ont apparemment fait suite à des provocations de colons. Un garde-frontière a été très légèrement blessé à la tête, selon l’armée.
L’armée a fait évacuer le marché arabe tout proche, se faisant alors bombarder de pommes de terre, oranges et citrons. Bravant le couvre-feu que les militaires ont tenté d’imposer, plusieurs centaines de manifestants palestiniens sont revenus, scandant «Par notre âme et notre sang, nous vengerons les martyrs».
«Ezzedine», criaient-ils, pour montrer leur soutien à la branche armée clandestine du Mouvement de la résistance islamique (Hamas), le groupe Ezzedine al-Kassam.
Hébron est un bastion du Hamas, un mouvement opposé à l’autonomie et partisan de la poursuite de la lutte armée contre Israël. Du côté des colons aussi, beaucoup de ceux qui se sont installés à Hébron sont des extrémistes qui ne rêvent que d’en découdre avec les Arabes. La cohabitation peut être explosive.

Le redéploiement achevé

Alors que l’aube pointait, l’armée israélienne avait évacué le bâtiment qui lui servait de quartier général depuis le début de l’occupation en 1967. Un Palestinien a grimpé en haut d’une grande antenne fixée sur le toit et y a hissé le drapeau national noir-vert-rouge-blanc.
HEBRON
Des feux d’artifice ont été tirés et des dizaines de badauds ont applaudi à l’entrée des troupes palestiniennes, faisant le «V» de la victoire.
Mais la joie populaire est restée discrète, sinon désabusée, contrastant avec la liesse et l’enthousiasme qui avaient salué, fin 1995, la libération d’autres villes de Cisjordanie comme Naplouse ou Ramallah.
Le président Yasser Arafat, qui a promis de se rendre à Hébron «dans les jours qui viennent», s’est contenté de déclarer sobrement que l’évacuation israélienne «correspond à ce que nous avions promis au peuple».

Sacrilège

C’est que l’armée israélienne contrôle toujours un cinquième du territoire municipal, conformément à l’accord conclu mercredi par M. Arafat et le premier ministre israélien Benjamin Netanyahu.
Sept heures à peine après la ratification de l’accord par la Knesset, qui a voté à une écrasante majorité jeudi soir à Jérusalem, l’armée avait achevé son redéploiement autour des maisons des quelque 400 colons juifs et devant le Caveau des patriarches, le tombeau présumé d’Abraham.
Environ 15.000 Palestiniens, sur un total de 120.000 habitants de la ville, continuent ainsi à vivre sous occupation.

Quelques dizaines de colons ont organisé une cérémonie de deuil pour protester contre le retrait «sacrilège» de l’armée israélienne, déchirant leurs vêtements et se lamentant.

Le ministre de la Défense Yitzhak Mordehaï, qui est venu visiter l’enclave où vivent les colons, a lancé un avertissement: «J’espère que nous serons tous capables désormais d’œuvrer ensemble contre le terrorisme et la violence», a-t-il dit.

L’histoire récente de Hébron est précisément entachée de violences. Un colon avait massacré 29 musulmans en prière en février 1994 et le 1er janvier dernier, un soldat a ouvert le feu à l’arme automatique dans le marché central, blessant six Palestiniens. Par la suite, le militaire a affirmé qu’il avait voulu tuer des Arabes pour torpiller le projet d’accord sur Hébron.
Les Palestiniens ont pris hier le contrôle d’une grande partie de Hébron, mais de premières échauffourées, dans le quartier resté sous occupation israélienne, ont montré les dangers qui menacent et qui, finalement, fragilisent l’accord sur Hébron obtenu après de laborieuses tractations. Quelque 400 policiers palestiniens s’étaient auparavant déployés sans tambour, ni...