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Actualités - CHRONOLOGIE

Après la lettre adressée par Christopher à Netanyahu Les palestiniens rejettent l'interpellation américaine sur les retraits de Cisjordanie (photos)

Les Palestiniens ont rejeté hier soir l’interprétation américaine concernant le redéploiement des troupes israéliennes en Cisjordanie, affirmant qu’ils négocieraient avec l’Etat hébreu les retraits à venir des forces d’occupation de la rive occidentale du Jourdain, que Washington le veuille ou non. M. Saëb Erakat, négociateur en chef avec Israël, a dénoncé la position des Etats-Unis selon lesquels Israël peut, seul, déterminer l’ampleur de ses retraits de Cisjordanie, d’ici à la fin de la période d’autonomie en 1999.
M. Erakat a indiqué qu’il allait écrire au médiateur américain Dennis Ross, pour protester contre une lettre d’assurances envoyée par le chef de la diplomatie américaine Warren Christopher au premier ministre israélien Benjamin Netanyahu.
Dans sa missive, M. Christopher donne à Israël le droit de «redéployer ses forces, désigner des sites militaires précis et transférer des pouvoirs et responsabilités supplémentaires à l’Autorité palestinienne».
Les Palestiniens «ne sont pas concernés par ce que M. Christopher écrit à M. Netanyahu», a fait valoir M. Erakat. «Je vais lui écrire une lettre ce soir pour exprimer notre détermination que l’ampleur des retraits doit être décidée d’un commun accord», a-t-il dit.
Selon M. Erakat, les assurances données par M. Christopher à M. Netanyahu contredisent les termes de l’accord intérimaire sur l’autonomie palestinienne, conclu en 1995 par Israël et l’OLP (accord dit «Oslo II»).
En s’entendant sur les modalités du retrait partiel israélien de Hébron, mercredi, Palestiniens et Israéliens sont convenus de retarder les trois retraits israéliens des zones rurales de Cisjordanie prévus par Oslo II. Ces retraits doivent maintenant s’échelonner de mars 1997 à août 1998, alors qu’ils auraient dû avoir lieu de septembre 1996 à septembre 1997.

Divergences importantes

Mais si le calendrier est agréé, les divergences restent très importantes sur l’ampleur des retraits. Du point de vue des Palestiniens, qui contrôlent uniquement les grandes villes de Cisjordanie, soit à peine 3 % de l’ensemble, ces retraits successifs doivent leur donner le contrôle d’environ 90 % du territoire.
En revanche, M. Netanyahu veut limiter au maximum l’ampleur des retraits, afin de garder les meilleures cartes en main pour les négociations sur le statut final des territoires, qui doivent reprendre dans les deux mois et s’achever en principe avant mai 1999.
Les assurances données par les Etats-Unis ont grandement aidé M. Netanyahu, confronté à une révolte d’une partie de son camp nationaliste contre l’accord sur Hébron,
à faire admettre le texte à son gouvernement mercredi soir.
Onze ministres ont voté pour et sept contre après que l’ambassadeur américain en Israël, M. Martin Indyk, eut assuré qu’Israël pourrait bien décider seul de l’ampleur de ses retraits, pendant la période intérimaire d’autonomie.
Selon M. Indyk, qui a dit parler au nom de M. Christopher, ces redéploiements «sont des questions qu’Israël doit appliquer, et non pas des questions qui doivent être négociées avec les Palestiniens».
Toujours est-il que le premier ministre israélien a annoncé hier que le retrait partiel de son armée de Hébron en Cisjordanie serait achevé dès vendredi.
«Le redéploiement sera achevé avant le début du Shabbat», le repos hebdomadaire juif qui doit commencer à 16h22 locales (14h22 GMT) vendredi, a déclaré le premier ministre, ajoutant cependant: «S’il reste un petit quelque chose, nous le ferons samedi soir».

L’évacuation de
Hébron

L’armée a commencé jeudi, sous une pluie battante, à évacuer ses positions dans les quartiers de Hébron qui doivent passer sous contrôle palestinien, aux termes de l’accord israélo-palestinien conclu mercredi.
Le secteur a été décrété «zone militaire fermée», ce qui n’a pas empêché des dizaines de Palestiniens de venir applaudir le départ des camions militaires, évacuant le matériel de l’ex-quartier général israélien, symbole de 30 ans d’occupation.
M. Netanyahu, qui donnait une conférence de presse radiotélévisée à Jérusalem, a tenté une nouvelle fois d’expliquer que l’accord qu’il avait négocié avec l’OLP était «meilleur» que celui dont il avait hérité de l’administration travailliste précédente.
«Je suis convaincu que cet accord est meilleur. Les améliorations minimisent les risques», a-t-il dit.
«Nous ne quittons pas Hébron, nous restons dans toutes les parties de la ville où se trouvent des juifs», a affirmé M. Netanyahu. «Il n’y aura pas de policiers palestiniens en armes près du secteur juif sans notre assentiment», a-t-il ajouté.
M. Netanyahu a relevé que l’accord sur Hébron mentionnait le critère de «réciprocité»: «L’Autorité palestinienne est désormais obligée de respecter ses engagements», a-t-il dit.
Interrogé enfin sur le point de savoir si son parti de droite Likoud avait abandonné l’idéologie du «Grand Israël», il a rétorqué: «Ce n’est pas le Likoud qui a changé d’idéologie, c’est la réalité qui a changé».
Les Palestiniens ont rejeté hier soir l’interprétation américaine concernant le redéploiement des troupes israéliennes en Cisjordanie, affirmant qu’ils négocieraient avec l’Etat hébreu les retraits à venir des forces d’occupation de la rive occidentale du Jourdain, que Washington le veuille ou non. M. Saëb Erakat, négociateur en chef avec Israël, a dénoncé la...