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Actualités - DISCOURS

Chamseddine déplore les dissensions au sommet du pouvoir

Le patriarche maronite, le cardinal Nasrallah Sfeir, a critiqué hier le décret sur la censure préalable qui sera imposée dès le 1er février prochain aux télévisions émettant par satellite.
Dans son homélie dominicale prononcée à Bkerké après la lecture de l’Evangile, Mgr Sfeir a déclaré à ce propos: «Que le message s’adresse aux étrangers par satellite ou aux citoyens eux-mêmes, quelle liberté restera-t-il au journaliste s’il doit être surveillé par un censeur qui lui dicte ce qu’il doit dire ou ne pas dire, ce qu’il doit diffuser ou ne pas diffuser? Quelle responsabilité aura-t-il alors? Son rôle ne se limitera-t-il pas à celui d’un porte-parole?» Et le prélat de se demander encore: «Les lois auront-elles encore une quelconque utilité ou signification du moment qu’il n’y a plus de liberté?»
Le cardinal Sfeir a conclu à ce sujet: «Nous ne pensons pas qu’un Libanais accepterait de renoncer à sa liberté, et donc à sa responsabilité à l’égard de ses propos et de ses actes. En effet, il devrait être châtié s’il agit mal et récompensé s’il agit bien. C’est là tout le sens de sa dignité».
Après la messe, le patriarche maronite a notamment reçu le député Nabil Boustani qui a déclaré au sujet des émissions par satellite: «L’information est un tout et la liberté dans ce cadre doit être inconditionnelle. Elle doit être toutefois limitée par une loi très stricte en vertu de laquelle le contrevenant serait poursuivi et châtié. De cette façon, les autorités seraient en mesure de contrôler l’information et les abus qui offusqueraient les Etats amis».

Le point de vue
d’un juriste

De son côté, le secrétaire général du conseil juridique britannique pour le Moyen-Orient, Me Ibrahim Kanaan, a commenté, sous un angle juridique, l’affaire de la censure préalable imposée aux programmes politiques diffusés par satellite.
Me Kanaan a notamment souligné sur ce plan que les bulletins d’information destinés à l’étranger devraient être soumis non pas à la censure préalable, mais plutôt à des normes juridiques précises que les pays concernés imposent aux chaînes qui émettent à partir de leur territoire. «Ces chaînes pratiquent par la suite une autocensure à caractère professionnel qui leur permet d’assurer une couverture rapide des événements dans le cadre des émissions par satellite, souligne Me Kanaan. Une telle couverture rapide ne saurait être tributaire du jugement d’un censeur dont l’action est incompatible avec les impératifs de rapidité rendus nécessaires par la concurrence internationale».
Après avoir estimé que les chaînes de télévision qui émettent par satellite sont amenées à pratiquer elles-mêmes une autocensure afin de préserver leurs intérêts et leur audience dans les pays d’accueil, Me Kanaan a souligné qu’il est inconcevable de préjuger de l’action des chaînes de télévision. «Il faudrait réclamer des comptes à ces chaînes de télévision au cas où elles violeraient les normes juridiques et les lois en vigueur, lors de la diffusion d’émissions par satellite, plutôt que de décider à l’avance que ces normes seront nécessairement violées, précise Me Kanaan. Nul n’ le droit de douter, comme point de départ, de la conscience professionnelle des journalistes et de se baser sur un tel postulat pour limiter leur liberté d’expression sans aucun fondement juridique. Il s’agit là d’une violation des lois en vigueur et de la constitution libanaise», a conclu Me Kanaan.
Le patriarche maronite, le cardinal Nasrallah Sfeir, a critiqué hier le décret sur la censure préalable qui sera imposée dès le 1er février prochain aux télévisions émettant par satellite.Dans son homélie dominicale prononcée à Bkerké après la lecture de l’Evangile, Mgr Sfeir a déclaré à ce propos: «Que le message s’adresse aux étrangers par satellite ou aux...