La ligue arabe s'inquiète de la situation au Liban-sud

La Ligue arabe a fait part hier de sa «profonde inquiétude» devant la situation au Liban-Sud, a déclaré le porte-parole de l’organisation M. Talaat Hamed.
«La Ligue arabe suit avec une profonde inquiétude le développement de la situation au Liban-Sud, notamment la poursuite des bombardements israéliens», a affirmé M. Hamed à la presse au Caire.
Il a mis en garde contre «la poursuite de l’escalade militaire israélienne au Liban-Sud et la politique exercée par le gouvernement extrémiste du Likoud sous la direction de Benjamin Netanyahu».
Selon lui, cette politique «reflète les intentions agressives d’Israël à l’égard du processus de paix en général et du Liban en particulier».
«Le secrétaire général de la Ligue Esmat Abdel Méguid effectue des contacts avec les parties concernées, notamment le comité de surveillance, afin de l’aviser du danger de la situation après la violation par Israël de l’accord de cessez-le-feu signé en avril 1996», a-t-il souligné.

Roquettes contre Zimmaraya

Des membres du Hezbollah ont tiré hier cinq roquettes contre le barrage de Zimmaraya tenu par l’ALS dans la zone occupée par Israël au Liban-Sud, ont indiqué des sources de sécurité dans la région.
Les roquettes ont visé le point de passage situé aux confins de la «zone de sécurité» contrôlée par l’armée israélienne et l’ALS, ont ajouté les mêmes sources.
Selon la radio de l’ALS, «la Voix du Sud», l’attaque n’a fait ni victime ni dégâts.
En représailles, les troupes israéliennes ont ouvert le feu en direction de plusieurs objectifs de la région de Jabal Dahr, dans la partie ouest de la Békaa, selon les sources de sécurité.
Par ailleurs, un membre de l’ALS a été blessé samedi par le Hezbollah alors que les autorités libanaises poursuivaient leurs efforts pour contenir la montée de la violence au Liban-Sud.
Selon la radio de l’ALS, une bombe a explosé au passage du milicien sur une route menant au village d’al-Arz dans la zone occupée par Israël.
Un porte-parole du Hezbollah a revendiqué l’attaque contre un véhicule militaire de l’ALS, menée par un de ses commandos, «qui a tué ou blessé tous ses occupants».
En représailles, l’artillerie israélienne et de l’ALS ont bombardé des fiefs du parti intégriste chiite situées au nord de la zone occupée, selon la police libanaise.
L’attaque du Hezbollah est intervenue alors que Beyrouth déployait des efforts intenses pour atténuer l’escalade militaire dans le sud du pays.
Le Liban tente d’empêcher Israël de mettre à exécution ses menaces de bombarder les villages libanais utilisés par les miliciens intégristes pour lancer des attaques, a-t-on appris auprès du ministère des Affaires étrangères à Beyrouth.
Depuis le 24 décembre, trois soldats israéliens ont été tués et 13 blessés, tandis que quatre miliciens de l’ALS ont été blessés. Du côté libanais, trois miliciens d’Amal ont été tués et deux combattants du Hezbollah ont été blessés.
Jeudi, les autorités libanaises avaient entamé des concertations avec les responsables syriens pour «parer aux menaces israéliennes», lancées par le commandant de la région nord d’Israël, le général Amiram Lévine.
Le général Lévine avait rendu responsable le Liban du tir mercredi d’une roquette Katioucha sur le nord d’Israël, qui n’a fait ni victime, ni dégât.
Les autorités libanaises ont arrêté vendredi deux responsables palestiniens dans le cadre d’une enquête pour déterminer les auteurs de ces tirs.
Le président du parlement, Nabih Berry, a accusé des «parties non libanaises» d’avoir tiré des roquettes Katioucha.
De leur côté, les organisations palestiniennes ont assuré publiquement qu’elles n’étaient pas impliquées dans ces tirs.
Le Hezbollah avait nié catégoriquement tout lien le soir même avec ces tirs.
Pour sa part, le comité de surveillance du cessez-le-feu au Liban-Sud, réuni vendredi, a estimé que ces tirs constituaient «une violation» de l’accord d’avril, mais a toutefois mis en relief les efforts libanais d’apaisement.