«Les travailleurs ne devraient recourir à la grève générale qu’en dernier ressort et devraient d’abord rechercher les voies du dialogue et du compromis... Le patronat, aussi, devrait supporter une partie du fardeau et revoir sa dure attitude envers les travailleurs», selon Mgr Chang.
Les leaders grévistes de la Confédération coréenne des syndicats campent depuis le début du conflit dans des tentes de fortune érigées dans les jardins de la cathédrale, avec l’autorisation tacite de l’évêché.
La cathédrale de Myongdong, une bâtisse sans grâce de briques rouges est un des hauts lieux du mouvement démocratique coréen. Le gouvernement a toutefois affirmé qu’il ne la considérait pas comme un sanctuaire et n’hésiterait pas, le cas échéant, à y envoyer les forces de l’ordre.
L’évêque a ajouté que l’Eglise n’avait pas «la force physique» de s’opposer à une irruption des forces de l’ordre dans la cathédrale.
Mais il s’est dit certain que le gouvernement ne rééditerait pas «l’erreur commise en 1995». Pour la première fois de l’histoire du pays, les forces de l’ordre avaient alors été envoyées pour déloger des grévistes réfugiés dans la cathédrale (et dans un temple bouddhiste). Le tollé avait été tel que le premier ministre de l’époque avait dû s’excuser publiquement.
L’influence
de l’Eglise
La Corée du Sud ne compte que 2 millions de catholiques sur une population totale de 43 millions d’habitants, mais l’Eglise dispose d’une influence sans commune mesure avec sa taille, notamment dans les milieux intellectuels.
Mgr Chang a précisé que les efforts d’apaisement de l’Eglise catholique avaient reçu la bénédiction du très respecté cardinal Stephen Kim, le patriarche de Corée, préoccupé devant l’évolution du conflit social, qui est en passe de devenir le plus long de l’histoire du pays.
Mandats
d’amener
Après l’appel de l’évêque, le leader des gréviste Kwon Young-Kil a souligné que son organisation avait fait de nombreuses offres de dialogue au gouvernement, mais que celui-ci «ne s’était pas même donné la peine de répondre». La Confédération coréenne des syndicats n’est pas homologuée par le ministère du Travail, qui la considère comme illégale. La nouvelle réglementation du travail la maintient dans l’illégalité jusqu’en l’an 2000.
Le tribunal de première instance de Séoul a entre-temps délivré vendredi des mandats d’amener à l’encontre de sept leaders syndicaux.
«Les mandats ont été émis parce que la grève est une affaire importante et qu’ils (les sept responsables syndicaux) n’avaient pas de raisons sérieuses de ne pas répondre aux convocations», a affirmé le juge Lee Sang-Chul.
Le juge a précisé que la mesure avait également été prise pour empêcher les sept responsables syndicaux de fuir le pays.
Le mandat d’amener a été délivré à l’encontre du président de la Confédération coréenne des syndicats Kwon Young-Kil, son adjoint Huh Young-Koo, le chef du syndicat de l’automobile Yang Bum-Shik et quatre autres militants.
Les sept militants sont réfugiés depuis le début du conflit dans les jardins de la cathédrale catholique de Myongdong. Dans la matinée, ils avaient refusé une convocation du tribunal, affirmant que la nouvelle loi sur le travail avait été passée «illégalement» le 26 décembre dernier.
Le bureau du procureur de la République avait indiqué la veille que les sept militants s’étaient rendus coupables «d’obstruction», un délit punissable d’une peine allant jusqu’à cinq années d’emprisonnement.
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