Son rêve: réaliser un opéra arabe. Elle caresse une autre ambition qu’elle garde secrète mais que l’on devine aisément: devenir une super-star. Pour y arriver, Kawas n’épargne aucun effort. Et y met tous les ingrédients: une grâce toute féline, un zeste de préciosité, beaucoup d’exubérance, pas mal de talent aussi.
Son visage impassible de sphinx se fend de temps à autre d’un sourire charmeur. Elle parle doucement, lentement, pèse ses mots, avec une façon bien particulière de faire chanter les phrases. Elle souhaite, dit-elle, «exprimer sa gratitude à Bahia Hariri», sa marraine de carrière.
C’est que Hiba Kawas est née à Saida. Elle obtient en 94 un diplôme en psychologie clinique de l’Université libanaise. Côté musique, ce n’est qu’en 1989 qu’elle s’inscrit au Conservatoire, décroche un «master diploma» en art lyrique sous la direction de Toufic Kerbaje et de Garo Tchadarian.
S’envole pour l’Italie où elle suit des cours intensifs de musique (composition et chant) à l’Académie Chigiana de Sienne. Puis revient en 95 à Beyrouth où elle décroche un «master diploma» en composition musicale, mention très bien, sous la supervision de Walid Gholmieh. Aujourd’hui, elle enseigne au Conservatoire où elle est également membre du comité d’administration. Son premier CD. «Oughannika habibi» (Je te chante mon amour) contient cinq pièces instrumentales et cinq chansons, paroles d’Ounsi el Hage, Adonis, Mohammed Soueidi, Houda Naamani et Gisèle Zard. La composition et le chant sont évidemment peaufinés par les propres soins de Kawas. La musique a été enregistrée en partie à Kiev en collaboration avec l’Orchestre Symphonique Dnepropetrovsky, et en partie au studio Ziad Rahbani à Beyrouth. «Il n’y avait pas d’autre façon de procéder», explique la jeune musicienne. «Je suis arrivée à introduire le oud dans l’orchestre symphonique, de même qu’à faire chanter une chorale ukrainienne en arabe, mais il était impossible de faire jouer le daf, le kanoun et le piano par l’orchestre. C’est pour cela qu’ils ont été enregistrés séparément à Beyrouth».
Hiba Kawas s’est également trouvée obligée d’enregistrer sa voix ici parce qu’à Kiev elle a attrapé un méchant rhume.
Des projets, elle en a à la pelle. Un vidéo clip, d’abord, pour sa chanson «Tachkou zalam al leyl» (Tu te plains: noire est la nuit) qui sera tourné dans les Emirats arabes unis par le cinéaste syrien Najdat Ismail. Hiba Kawas compte également donner des concerts au Liban, en Syrie, en Egypte et à Abou Dhabi.
Et, bien sûr, son opéra en arabe, ce rêve qu’elle vous présente comme une promesse…
M.G.
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