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Actualités - CHRONOLOGIE

Le double attentat de Tel-Aviv accroit l'intransigeance d'Israël Arafat accuse Netanyahu de saboter le processus de paix(photo)

Le double attentat dans la nuit de jeudi à vendredi à Tel-Aviv a renforcé l’intransigeance d’Israël dans les négociations avec les Palestiniens sur Hébron, déjà difficiles avant cet incident que les services de sécurité israéliens hésitaient encore hier à qualifier de terroriste.
«Les attentats renforcent encore notre détermination d’exiger des garanties de sécurité» avant un redéploiement de l’armée israélienne à Hébron, avait déclaré aux journalistes le premier ministre Benjamin Netanyahu après l’explosion de deux bombes de faible puissance jeudi soir dans un quartier chaud de Tel-Aviv.
Convaincu qu’il s’agit bien d’une attaque palestinienne, il a promis de «poursuivre les terroristes qui ont perpétré cet attentat spécifique».
Toutefois, aucune mesure concrète n’a été annoncée. Israël, qui, après chaque attentat, bouclait automatiquement les territoires occupés, s’est abstenu de le faire, du moins jusqu’à hier soir.
Selon des responsables de la sécurité, le renforcement du bouclage des territoires occupés, qui mettrait au chômage les 50.000 ouvriers palestiniens autorisés à travailler en Israël, serait une mesure inefficace.
Surtout, un doute subsistait hier sur l’origine de l’attentat. Tout en privilégiant la piste palestinienne, la police n’en excluait pas d’autres, en particulier celle d’un crime du milieu.
Le chef de la police de Tel-Aviv, le commissaire Shlomo Aharonisky, a annoncé à la presse qu’un «premier portrait-robot» d’un suspect avait été distribué aux seuls policiers mais qu’aucun suspect n’avait été incarcéré.
Deux bombes de faible puissance, contenant quelque, centaines de grammes d’explosif, avaient explosé jeudi soir l’une après l’autre à quelques dizaines de mètres de distance.
Trois personnes, dont un Arabe israélien, interpellées près du lieu de l’attentat, ont été relâchées après interrogatoire.
La première détonation a eu lieu à 20h20 (18h20 GMT). Deux policiers accourus pour évacuer les victimes et éloigner les curieux ont été atteints par une seconde explosion, provenant d’un engin caché dans une poubelle, 30 mètres plus loin.
Il s’agissait de la première attaque à la bombe perpétrée en Israël depuis l’élection de M. Netanyahu il y a près de huit mois.
M. Netanyahu avait axé sa campagne électorale sur le thème de la «paix dans la sécurité» après une série d’attaques-suicides perpétrées par des intégristes palestiniens en février-mars 1996, qui avaient fait 58 morts et contribué à la défaite du premier ministre travailliste de l’époque, M. Shimon Pérès.
Les explosions de jeudi soir ont causé un grand émoi, notamment parce qu’elles se sont produites au moment où le chef du gouvernement était en réunion avec le médiateur américain Dennis Ross à Tel-Aviv pour faire le point sur les difficiles négociations avec les Palestiniens au sujet du retrait partiel de Hébron en Cisjordanie.

Les accusations
de Arafat

A Paris entre-temps, le président de l’Autorité palestinienne Yasser Arafat a accusé hier le premier ministre israélien de «saboter le processus de paix» en demandant le report de deux ans du retrait total de l’armée israélienne de Cisjordanie.
A l’issue d’un entretien de plus d’une heure à l’Elysée avec le président Jacques Chirac, qu’une fois de plus il a appelé «le docteur Chirac», le leader palestinien a affirmé que les Palestiniens n’avaient «aucune relation avec l’attentat» de Tel-Aviv. «C’est un attentat qui concerne des événements internes à Israël», a-t-il dit.

Selon M. Arafat, dont les propos en arabe étaient traduits par la représentante de l’OLP en France, Leila Shahid, «la demande de M. Netanyahu, littéralement, sabote tout l’accord de paix. Le fait de faire de nouvelles colonies et de confisquer de nouvelles terres aussi sabote le processus de paix».

«Nous ne demandons pas l’impossible. Nous demandons l’application de l’accord que nous avons signé à la Maison-Blanche et au Caire sous l’égide du président Clinton et du président Moubarak, et une mise en œuvre sincère et précise de l’accord signé», a-t-il poursuivi.
M. Arafat, qui a exprimé sa «reconnaissance sincère» pour «toute l’aide que la France et l’Europe apportent à la Palestine», a indiqué avoir «demandé une initiative du président Chirac» pour que l’Europe et la France jouent «un rôle» dans le soutien au processus de paix.
«L’Europe a un rôle important à jouer pour protéger le processus de paix et pour le pousser en avant», a-t-il dit. «Comment peut-on demander à l’Europe et à la France de jouer une carte économique et financière alors que certains continuent à leur refuser un rôle politique?», a-t-il demandé.
Le double attentat dans la nuit de jeudi à vendredi à Tel-Aviv a renforcé l’intransigeance d’Israël dans les négociations avec les Palestiniens sur Hébron, déjà difficiles avant cet incident que les services de sécurité israéliens hésitaient encore hier à qualifier de terroriste. «Les attentats renforcent encore notre détermination d’exiger des garanties de...