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Actualités - CHRONOLOGIE

Hébron : la patience des palestiniens est à bout

Pendant que les travaux entrepris par les colons juifs au cœur de Hébron s’effectuaient sous haute surveillance, les Palestiniens ont averti hier que leur patience était à bout après trois mois de négociations infructueuses, sous l’égide des Etats-Unis, sur les modalités d’un redéploiement militaire israélien dans la ville.
«Le président Yasser Arafat a attendu autant qu’il le pouvait, dans l’espoir que les Etats-Unis allaient convaincre Israël de respecter l’accord qui avait été cautionné par les Américains», a déclaré à la presse le ministre du Plan et de la Coopération internationale, Nabil Chaath.
Malgré le découragement qui gagne, le médiateur américain Dennis Ross a poursuivi sa médiation en s’entretenant à Jérusalem avec le numéro deux palestinien, Mahmoud Abbas. En soirée, M. Ross s’est rendu à Tel-Aviv et devait rencontrer le premier ministre israélien Benjamin Netanyahu.
Selon la presse israélienne, M. Ross, qui se trouve au Proche-Orient depuis plus de deux semaines, envisage de retourner à Washington sans accord. Illustrant le piétinement des pourparlers, le quotidien Yédiot Aharonot a publié hier une caricature où l’on peut voir M. Ross, épuisé, allongé sur un brancard tenu d’un côté par M. Netanyahu et de l’autre par M. Arafat.
D’après des responsables palestiniens, aucun accord ne pourra être signé sur Hébron tant que M. Netanyahu n’aura pas retiré sa proposition de retarder de deux ans le retrait de son armée de la majeure partie de la Cisjordanie, qui aurait dû avoir lieu cette année.
«La situation est très difficile. Les Israéliens essayent de vider les accords de leur substance. C’est un signe dangereux pour l’avenir», a déclaré le négociateur palestinien Hassan Asfour.
«Ce que nous attendons de la communauté internationale, et en particulier de l’administration américaine, c’est qu’elle arrive à convaincre Israël de respecter les accords et de les appliquer car sinon, il n’y aura ni paix ni stabilité», a poursuivi M. Asfour.

Crise de confiance

M. Ross aurait dû rencontrer M. Arafat mercredi soir à Gaza, mais l’entretien a été annulé au dernier moment et sans explication, après une rencontre du médiateur américain avec M. Netanyahu à Jérusalem, qui n’a apparemment donné aucun résultat.
Dans des déclarations faites mercredi soir, M. Netanyahu a laissé entendre qu’il n’avait pas l’intention de retirer sa proposition sur l’après-Hébron.
«Les négociations sur Hébron sont, pour l’essentiel, achevées. Ce que nous discutons maintenant, c’est l’après-Hébron. Mais nous n’avons pas l’intention d’entrer dans une discussion détaillée à ce sujet», a-t-il dit.
«La partie adverse (M. Arafat) a apparemment décidé de ne pas conclure les négociations», a déclaré le premier ministre. «Si les Palestiniens veulent conclure les négociations, nous les conclurons. S’ils ne le veulent pas, nous serons patients», a-t-il dit.
M. Arafat, pour sa part, a déclaré à une délégation de pacifistes israéliens venus le voir jeudi à Gaza qu’il y avait une «crise de confiance» entre lui-même et M. Netanyahu. Néanmoins, les pourparlers se poursuivent, a-t-il insisté.
«M. Netanyahu est notre partenaire et c’est avec le gouvernement que les Israéliens ont élu que nous devons faire la paix», a-t-il dit à la délégation, selon des participants.

Les travaux de
construction

A Hébron entre-temps, les travaux de construction entrepris par les colons se poursuivent sous la surveillance des garde-frontières sur les toits et des militaires.
De nouveaux logements s’ajoutant aux anciens en réfection doivent y accueillir, d’ici un an et demi, une dizaine de familles, selon David Wilder, porte-parole des quelque 400 colons installés parmi 120.000 Palestiniens.
La nouvelle «résidence», pour laquelle les colons ont commencé mercredi à préparer le terrain, sera baptisée des noms de Nahum Hoss et Yéhuda Partouche, deux colons tués il y a deux ans par des Palestiniens.
A quelques mètres du chantier, un message placardé sur la façade de la synagogue adjacente rappelle au visiteur que «ce site a été construit sur une propriété juive volée par les Arabes lors des émeutes de 1929», qui avaient conduit la communauté juive à fuir la ville à l’époque.
Le mouvement pacifiste israélien «La Paix maintenant» a dénoncé le projet, motivé à son avis par «une volonté délibérée de saboter tout règlement pacifique dans la ville».
Les Palestiniens ont également réagi avec indignation. «Nous pouvons accepter les gens qui vivaient là avant 1929, mais certainement pas ces colons, qui sont des occupants», a déclaré M. Rafik Natché, un député de Hébron, selon lequel «l’occupation et la paix ne se conjuguent pas ensemble».
Pendant que les travaux entrepris par les colons juifs au cœur de Hébron s’effectuaient sous haute surveillance, les Palestiniens ont averti hier que leur patience était à bout après trois mois de négociations infructueuses, sous l’égide des Etats-Unis, sur les modalités d’un redéploiement militaire israélien dans la ville.«Le président Yasser Arafat a attendu autant...