Cinq ans avec un foulard de chirurgien dans le ventre

Les préparatifs de la conférence ministérielle mixte libano-syrienne qui doit se tenir samedi prochain à Damas ont été examinés hier au palais de Baabda au cours d’une réunion de travail présidée par le chef de l’Etat, le président Elias Hraoui. Ont participé à cette réunion, le chef du gouvernement Rafic Hariri, le ministre de l’Agriculture Chawki Fakhoury, le ministre d’Etat chargé des Affaires financières Fouad Siniora, le ministre d’Etat chargé des Affaires industrielles Nadim Salem, le ministre de l’Economie Yassine Jaber, le ministre de l’Industrie Chahé Barsoumian, le ministre du Transport Omar Meskaoui, le ministre des Ressources hydrauliques et électriques Elie Hobeika ainsi que le secrétaire général de la présidence du Conseil Hicham Chaar.
Les discussions ont porté au cours de cette rencontre sur les dossiers économiques qui devront être évoqués samedi avec la partie syrienne en vue de renforcer les relations économiques bilatérales. A sa sortie du palais présidentiel, M. Hariri a rappelé que le Liban a signé avec plusieurs pays amis des accords de coopération économique portant, notamment, sur la promotion des investissements et sur l’abolition de la double imposition fiscale.

Les eaux
de l’Oronte

«Il est possible que des accords semblables soient signés avec les Syriens si ces derniers sont prêts à s’engager sur une telle voie», a déclaré le premier ministre qui a ajouté sur ce plan: «Certains problèmes en rapport avec le partage des eaux (de l’Oronte) demeurent encore en suspens. Il en est de même des échanges commerciaux, notamment au niveau des produits agricoles et industriels, ainsi que l’ouverture du marché syrien aux produits libanais. Nous discuterons également de problèmes en rapport avec le transport et le pétrole». Interrogé sur la conclusion éventuelle d’un nouvel accord sur le partage des eaux de l’Oronte, M. Hariri a déclaré: «Cette question sera discutée. Il existe certains détails techniques en suspens, mais l’accord de principe est déjà acquis, de manière à préserver les intérêts des agriculteurs».
En réponse à une question sur la date de la réunion du Haut comité libano-syrien, présidé par les présidents Elias Hraoui et Hafez el-Assad, le chef du gouvernement a souligné que cette date doit être déterminée par les deux chefs d’Etat. «Au stade actuel, a précisé le premier ministre, nous planchons sur ces questions fondamentales (à caractère économique). Les relations politiques avec la Syrie sont excellentes. Il en est de même des rapports sécuritaires. Quant aux rapports économiques, nous estimons, tout comme les frères syriens, qu’ils sont en deçà du niveau requis». M. Hariri a relevé sur ce plan que le Liban et la Syrie forment un marché de près de 20 millions d’habitants, ce qui devrait stimuler, a-t-il déclaré, l’ouverture de ces deux marchés face aux hommes d’affaires libanais et syriens.

La situation
au Sud

Interrogé, par ailleurs, sur l’évolution de la situation au Liban-Sud, le chef du gouvernement a estimé que les Israéliens se sont engagés sur la voie de l’escalade militaire «en dépit du fait que la Syrie et le Liban ne cessent de réaffirmer leur attachement au processus de paix». M. Hariri a cependant exclu une guerre totale avec Israël. «Je pense que la guerre n’est pas envisagée, a-t-il affirmé. La guerre porte préjudice à toutes les parties».
En conclusion, M. Hariri a déclaré que les expériences passées ont apporté la preuve que l’escalade militaire ne saurait aboutir aux résultats escomptés. «A chaque escalade, a-t-il souligné, le Liban sort renforcé et Israël sort affaibli de l’épreuve. Nous n’avons jamais prétendu que l’armée libanaise et la résistance sont plus fortes que l’armée israélienne. Tout le monde sait que les Israéliens sont plus forts que nous et qu’ils peuvent porter atteinte à la population civile», a conclu le premier ministre.