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Actualités - COMMUNIQUES ET DECLARATIONS

Israéliens et palestiniens s'en remettent de nouveau à Washington Moubarak et Hussein invitent Israël à respecter les accords conclus (photo)

Alors que Palestiniens et Israéliens, incapables de s’entendre font seuls, ont placé, hier, une nouvelle fois le sort des négociations sur Hébron entre les mains des Etats-Unis, le président Hosni Moubarak et le roi Hussein de Jordanie, tout en reconnaissant, pour leur part, le rôle «primordial» que peuvent jouer les Etats-Unis, ont rappelé à l’Etat hébreu la nécessité de «respecter les accords conclus».
Au terme de trois heures d’entretiens à Assouan (sud de l’Egypte), le Raïs égyptien et le monarque jordanien ont également souligné l’importance du rôle des Etats-Unis dans la recherche de la paix.

Dans un communiqué commun, ils ont «affirmé leur appui à la position positive des Palestiniens demandant l’application minutieuse de tous les engagements découlant de l’accord», signé en 1995 avec Israël. «Tout manquement est susceptible de provoquer une grave crise qui aura des retombées sur l’ensemble de la région», ont-ils averti.

Lors d’une conférence de presse, les deux hommes ont exprimé leur inquiétude quant à l’éventualité d’un report de deux ans, à mai 1999 au lieu de septembre 1997 comme prévu par les accords d’autonomie, du retrait de l’armée israélienne de la majeure partie de Cisjordanie.

«Je ne comprends pas pourquoi (le premier ministre israélien Benjamin Netanyahu) parle d’ajourner le retrait à 1999. Est-ce pour pouvoir quitter le pouvoir, une fois son successeur connu, sans avoir rien fait pour l’autonomie?» s’est interrogé M. Moubarak.
«Nous espérons que M. Netanyahu fera marche arrière, nous pensons qu’il doit le faire
et éprouverons une vive inquiétude s’il ne le fait pas dans un très proche avenir», a déclaré de son côté le roi Hussein.
«Il faut s’engager sur des dates contraignantes pour aboutir à une paix juste sur le volet palestinien et passer ensuite aux volets syrien et libanais», a-t-il poursuivi.
Il a ajouté «possible un règlement sur Jérusalem ou toute autre affaire épineuse, une fois appliqué l’accord sur le retrait de Cisjordanie, qui adoucira le climat» des relations entre Israël et ses voisins.
Evoquant le rôle des Etats-Unis M. Moubarak a estimé que Washington «peut pousser les Israéliens et les Palestiniens vers la bonne voie (...) sans leur imposer quoi que ce soit».
Pour le roi Hussein, les Etats-Unis jouent un rôle «primordial» dans le processus de paix.
Interrogé sur un éventuel sommet arabe pour examiner le piétinement du processus de paix, M. Moubarak a répondu: «Le sommet de juin 1996 constituait un début et si nous constatons que nous sommes dans une impasse, je pense que les dirigeants arabes ne tarderont pas à participer à un sommet».
Le sommet de juin au Caire, le premier depuis six ans, avait menacé Israël d’un gel de la normalisation s’il maintenait sa ligne dure dans le processus de paix.

Le «front»
des négociations

Entre-temps à Jérusalem, le médiateur américain Dennis Ross a de nouveau rencontré le premier ministre israélien Benjamin Netanyahu à Jérusalem après des entretiens infructueux dans la nuit avec le président palestinien Yasser Arafat à Gaza.
Selon les Palestiniens, le blocage vient d’une nouvelle demande de M. Netanyahu visant à reporter à mai 1999, vingt mois après l’échéance prévue de septembre 1997, la fin du retrait des troupes israéliennes de la majeure partie de la Cisjordanie.
«Les Israéliens essayent de s’écarter de l’accord qui a été signé (...) C’est une violation de l’accord et une menace pour l’ensemble du processus de paix», a déclaré le porte-parole de M. Arafat, M. Nabil Abou Roudeina. «C’est une véritable crise», a-t-il affirmé.
Le négociateur en chef palestinien Saëb Erakat a affirmé qu’il revenait maintenant à M. Ross — accusé de partialité pro-israélienne la semaine dernière par les Palestiniens — de convaincre M. Netanyahu de respecter les accords signés.
M. Ross «déploie tous ses efforts pour combler les fossés entre les deux parties», a assuré M. Erakat. «Tous les efforts possibles sont mis en œuvre par les deux parties, avec l’aide des Américains, pour conclure un protocole sur Hébron», a-t-il dit.
«La clé d’un accord est le respect de l’accord intérimaire. Une fois que le gouvernement aura, sans hésitation, réaffirmé son engagement envers l’accord intérimaire, il n’y aura plus aucun obstacle à la signature d’un protocole d’accord», a déclaré M. Erakat.
Les Israéliens ont, de leur côté, accusé les Palestiniens de faire traîner les choses, tout en soulignant eux aussi qu’il incombait aux Etats-Unis de sortir les pourparlers de l’impasse.

Signature du protocole
sur les observateurs

«Tout dépend aujourd’hui des Etats-Unis, car l’accord à proprement dit sur Hébron est bouclé et ce sont les Palestiniens qui en retardent l’application en le liant à des retraits ultérieurs», a déclaré un haut responsable israélien qui a requis l’anonymat.
«Nous sommes parvenus à un accord avec les Etats-Unis sur des garanties qu’ils donneront aux Palestiniens concernant ce sujet, mais le chef de l’Autorité palestinienne ne semble pas pressé de conclure», a ajouté ce fonctionnaire.
Les deux parties ont signé officiellement mercredi un protocole d’accord sur un renforcement considérable du corps des observateurs internationaux à Hébron.
Le nombre des observateurs doit être multiplié par six pour être porté à 180, des contingents venus d’Italie, de Turquie, du Danemark, de Suède et de Suisse venant se joindre aux observateurs norvégiens déjà sur place depuis neuf mois. Mais cet accord ne sera appliqué qu’après un redéploiement militaire israélien.
Alors que Palestiniens et Israéliens, incapables de s’entendre font seuls, ont placé, hier, une nouvelle fois le sort des négociations sur Hébron entre les mains des Etats-Unis, le président Hosni Moubarak et le roi Hussein de Jordanie, tout en reconnaissant, pour leur part, le rôle «primordial» que peuvent jouer les Etats-Unis, ont rappelé à l’Etat hébreu la nécessité...