PARIS, 7 Janvier (AFP). — Près d’un demi-millier d’hommes politiques, sur cinquante mille élus en France, sont actuellement mis en examen (inculpés) dans des affaires politico-financières, selon un haut dirigeant de la police française.
Mais seul un sur dix «ont péché pour s’enrichir personnellement» a estimé Jacques Guizemanes, patron de la sous-direction des Affaires économiques et financières de la police judiciaire.
Il a considéré, dans un entretien au quotidien populaire le Parisien, que l’immense majorité des délits «relève du financement politique occulte» et s’expliqueraient pour partie par un «effet pervers de la décentralisation» des pouvoirs.
M. Guimezanes assure que son service bénéficie d’une «totale liberté d’enquête» dans le cadre fixé par les magistrats, tant vis-à-vis d’eux que vis-à-vis de sa hiérarchie et du ministre de l’Intérieur et qu’il n’a jamais subi de pression.
Sa sous-direction, précise encore M. Guimezanes, effectue un total de 20.000 à 22.000 enquêtes chaque année.
Depuis 1990, la France est en proie à ces scandales à répétition. Ils avaient d’abord frappé de plein fouet les socialistes sous François Mitterrand et joué un rôle important dans leur écrasement électoral en 1993.
Le parti gaulliste RPR du président Jacques Chirac est désormais éclaboussé à son tour par les scandales avec la détention prolongée de son ex-financière occulte et l’inculpation de Xavière Tiberi, l’épouse du maire de Paris.
Depuis deux ans, au prix d’innombrables difficultés, plusieurs juges anticorruption enquêtent sur les passations de marchés publics à Paris et dans sa région.
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