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Actualités - CHRONOLOGIE

Encore un carnage à la voiture piégée à Alger : au moins 13 morts et 100 blessés

Au moins treize personnes ont été tuées et une centaine blessées, selon un bilan de sources concordantes, par l’explosion d’une voiture piégée hier au cœur d’Alger, semant la panique dans la capitale et ajoutant à la psychose des attentats islamistes avant le Ramadan.
Le bilan de ce nouvel attentat aveugle, l’un des plus meurtriers commis au cours des derniers mois à Alger, risquait de s’alourdir encore au fil des heures, certains blessés étant grièvement atteints. La radio d’Etat en langue arabe a dénoncé un «vil attentat» et la télévision a annoncé un bilan de 7 morts et 48 blessés.
Cette attaque survient après une série de massacres de civils, qui ont fait au moins 43 morts en deux jours dans des villages proches de la capitale.
Un violent accrochage a également opposé hier des combattants islamistes aux forces de sécurité à Douaouda (30 km à l’ouest d’Alger), lieu d’un terrible massacre la veille.
L’explosion de la voiture piégée s’est produite à 14h10 locales (13h10 GMT) dans la plus grande et la plus célèbre artère d’Alger, la rue Didouche Mourad (ex-rue Michelet), près de la brasserie des Facultés, lieu de passage très fréquenté, et d’un lycée.
Un bus, qui circulait dans la rue, s’est embrasé et plusieurs autres voitures ont été touchées.
Les vitres des immeubles environnants ont été soufflées, une banque endommagée de même qu’une pâtisserie très réputée, «La Parisienne». Des éclats de métal projetés par l’explosion de la voiture — apparemment une Honda Civic — ont volé à plus de cent mètres.
Des centaines d’habitants se sont enfuis dans tous les sens dans les rues adjacentes. Certains craignaient une nouvelle explosion, selon la tactique du «double attentat» — un second engin explosant à l’arrivée des secours — parfois utilisée par les islamistes.
Tous les témoins évoquaient un bilan très lourd, alors que des dizaines d’ambulances et de véhicules de pompiers entamaient la ronde des évacuations.
«Il y a beaucoup de morts, de blessés, c’est la panique», a raconté un habitant. Une femme a été aperçue entrant dans un café, en état de choc, en lançant: «J’ai perdu mes proches».
Un kiosque à bonbons a été détruit. «Son occupant, un petit vendeur de cacahuètes, un gamin distribuant des journaux, et le policier qui faisait la circulation ont été tués sur le coup», a raconté un vieil homme, encore tremblant. «Heureusement, c’est encore les vacances, et le lycée est fermé, sinon il y aurait eu encore plus de morts», a estimé un autre témoin.
De nombreux Algérois craignaient une reprise des attentats, après une dizaine de jours de répit dans la capitale. Une première série d’attaques à l’explosif, visant notamment des cafés, avait fait plus de 15 morts et quelque 200 blessés à Alger, fin décembre.
Ces attentats n’ont pas été revendiqués, mais portent la marque du Groupe islamique armé (GIA) d’Antar Zouabri. Placardés de nuit dans certains quartiers, des tracts islamistes, menaçant de mort les habitants et imposant le port du hidjab (voile), entretiennent la tension.
Le mois de jeûne du Ramadan — qui doit débuter aux alentours du 10 janvier — est jugé propice à l’intensification des opérations par les groupes armés. Depuis quatre ans, cette période a été marquée par une «flambée» des attentats.
Au moment où le centre d’Alger était frappé, un violent accrochage opposait militaires, policiers et gendarmes à des islamistes près de Douaouda.
Au moins deux islamistes auraient été blessés. Des combattants islamistes ont tenté de revenir à Douaouda, où 23 civils — selon un nouveau bilan — avaient été massacrés la veille et devaient être inhumés. Un précédent bilan faisait état de 18 morts dans ce massacre.
Le gouvernement algérien maintient impertubablement que le «terrorisme» a été vaincu et que les groupes armés en sont réduits à s’en prendre à la population par des «actes désespérés».
Mais cette thèse est vivement dénoncée par les partis d’opposition et une partie de la presse privée, qui estiment que la situation s’aggrave dramatiquement après cinq ans de violences qui ont fait plus de 50.000 morts, selon des sources occidentales.
Les derniers massacres de civils dans les villages aux portes d’Alger ont été menés dans des conditions atroces — victimes décapitées, mutilées à l’arme blanche — et ont poussé des centaines de villageois à fuir, ou, pour certains, à prendre les armes données par les autorités pour se défendre face aux «terroristes».



Au moins treize personnes ont été tuées et une centaine blessées, selon un bilan de sources concordantes, par l’explosion d’une voiture piégée hier au cœur d’Alger, semant la panique dans la capitale et ajoutant à la psychose des attentats islamistes avant le Ramadan.Le bilan de ce nouvel attentat aveugle, l’un des plus meurtriers commis au cours des derniers mois à...