Le pétrole finit l'année en hausse grâce au froid

LE PETROLE FINIT L’ANNEE EN
HAUSSE GRACE AU FROID
LONDRES, 31 Décembre (Reuter). — Les cours du pétrole ont progressé mardi pour finir l’année sur une nette hausse, grâce à la vague de froid qui sévit actuellement en Europe et qui a entraîné une forte demande sur le fioul domestique.
Le contrat février sur le Brent de la mer du Nord a ainsi gagné 12 cents pour terminer à 23,80 dollars par baril, ce qui représente une hausse de près de 5,50 dollars par baril par rapport au début de l’année.

«La majeure partie de l’Europe étant en proie à un intense froid hivernal, le gazole mène la hausse», affirme la société de courtage Mees Pierson dans son rapport quotidien.

L’année 1996 finit donc pour le marché mondial du pétrole comme elle a commencé, les négociants ayant les yeux braqués sur les bulletins météorologiques.
Au début de l’année, un froid polaire sévissait dans le nord-est des Etats-Unis, plus grand marché mondial pour le fioul domestique, ce qui a poussé les cours du brut à la hausse jusqu’au printemps.

On a alors parlé d’autoriser l’Irak à reprendre ses ventes de pétrole à des fins humanitaires, ce qui a tiré les cours du brut à la baisse. L’accord «pétrole contre nourriture» supervisé par l’ONU, qui autorise Bagdad à exporter pour deux milliards de dollars de pétrole pour acheter des biens de première nécessité, est finalement entré en vigueur le 17 décembre mais le prix moyen baril de Brent a atteint cette année 20,32 dollars, soit 20% de plus qu’en 1995.
Le marché mondial n’a pour l’instant pas eu de mal à absorber le pétrole irakien, exporté en quantités relativement limitées.

Au détriment du
consommateur

Cette année, de nombreuses sociétés pétrolières occidentales ont appliqué une politique de réduction maximale des stocks, ce qui leur a permis de réduire leurs coûts mais les a davantage exposées aux interruptions de distribution et aux sursauts de la demande. En cas de difficulté imprévue, les cours ont donc eu tendance à augmenter plus qu’à l’oridinaire, au détriment du consommateur.
De loin le plus gros consommateur européen de fioul domestique, l’Allemagne a maintenu ses réserves à un niveau inhabituellement bas cet hiver.
Rendus particulièrement vulnérables par la faiblesse de l’offre, les prix ont ainsi accusé le coup lorsque la sévère vague de froid a provoqué une flambée de la demande.
L’hiver relativement doux dont bénéficie le nord-est des Etats-Unis a modéré les cours ces derniers jours mais si le temps se refroidit au nouvel an, ils pourraient de nouveau augmenter étant donné la faiblesse des réserves.
D’après les chiffres publiés la semaine dernière, le niveau des stocks de brut américain a chuté en moyenne de cinq à six millions de barils par semaine, s’établissant autour de 290 millions de barils.
Les réserves de fioul domestique ont suivi la même tendance, se réduisant de 1,5 à deux millions de barils par semaine, ce qui a poussé les cours à la hausse car les négociants tablaient sur une augmentation des stocks.