Les médias iraniens se déchaînent contre la Syrie

LES MEDIAS IRANIENS SE
DECHAINENT CONTRE LA SYRIE
TEHERAN, 31 Décembre (AFP). — Plusieurs journaux iraniens se sont déchaînés mardi contre la Syrie, accusée d’avoir «poignardé l’Iran dans le dos» après sa «position hostile» à Téhéran lors d’une réunion ministérielle de huit pays arabes le week-end dernier au Caire.
Les ministres des Affaires étrangères de Syrie, d’Egypte,et des six monarchies du Golfe avaient exprimé lors de cette réunion leur «vive inquiétude» face au déploiement par l’Iran de missiles sol-sol sur trois îles du golfe Persique revendiquées par Abou Dhabi.
«Les Iraniens veulent savoir qu’est-ce qui justifie la visite attendue du vice-président syrien Abdel Halim Khaddam à Téhéran alors que son pays a poignardé une nouvelle fois l’Iran dans le dos et nous a vendus aux dirigeants marionnettes des pays du golfe Persique et aux autres valets des Etats-Unis dans la région», écrit le journal Iran News, proche des Affaires étrangères.
Selon des sources iraniennes, M. Khaddam devrait effectuer une visite officielle à Téhéran en janvier.
Pour Iran News, les responsables de la diplomatie iranienne doivent «convoquer» les ambassadeurs de Syrie, du Qatar et d’Oman afin de protester contre leur «attitude inamicale».
«Nous nous attendons à ce qu’au moins une vive protestation et une mise en garde soient adressées à ces pays pour leur faire comprendre que de sérieuses décisions diplomatiques pourraient être prises si leurs attitudes inamicales persistent», a ajouté Iran News.
De son côté, le journal Abrar a exprimé son «étonnement» devant la «position inamicale» de Damas.
«Les responsables syriens doivent fournir une réponse à l’Iran au sujet de sa politique erronée», a ajouté le journal, proche des conservateurs.
L’Iran et la Syrie, son principal allié durant la guerre Iran-Irak (1980-88), entretiennent des relations étroites depuis le début des années 80. L’Iran prône la disparition de l’Etat hébreu et est opposé au processus de paix israélo-arabe auquel participe Damas.
Le ministre iranien des Affaires étrangères Ali Akbar Velayati a rejeté lundi les objections des huit pays arabes au sujet du déploiement de missiles sur les îles d’Abou Moussa, de la Grande Tomb et de la Petite Tomb.
M. Velayati a qualifié de «regrettable et futile» ce communiqué qui, selon lui, «n’aide en rien la coopération régionale» mais vise à «satisfaire les Etats-Unis et le régime sioniste».
Dans leur communiqué, les ministres des huit pays arabes affirment que le déploiement de missiles sur le Golfe constitue une «menace directe» pour les monarchies du Golfe et «leurs sites stratégiques» et demandent à Téhéran de «s’abstenir de toute mesure susceptible de compromette la sécurité et la stabilité de la région».
Les trois îles au centre du conflit sont contrôlées par l’Iran depuis le départ des troupes britanniques en 1971, juste avant l’accession des Emirats arabes unis à l’indépendance.