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Actualités - CHRONOLOGIE

Toutes les personnes interpellées libérées à l'exception de Atallah Le journaliste d'An-Nahar accusé de contacts avec les agents d'Israël

TOUTES LES PERSONNES INTERPELLÉES
LIBÉRÉES A L’EXCEPTION DE ATALLAH
Deux semaines, jour pour jour, après le déclenchement de la vague d’arrestations opérées à partir du 18 décembre dernier dans les rangs de l’opposition chrétienne — à la suite de l’attentat contre un minibus syrien à Tabarja — toutes les personnes interpellées qui étaient encore en détention ont été libérées hier. Toutes, sauf une: notre confrère du «Nahar» Pierre Atallah, qui a fait l’objet hier d’un mandat d’arrêt émis par le juge d’instruction militaire Riad Talih. L’accusation retenue contre lui est l’établissement de contacts non pas avec Israël, mais avec «les agents» d’Israël (VOIR AUSSI PAGE 2).
Pierre Atallah est accusé d’avoir eu des contacts avec des agents de l’ennemi et, en pratique, d’avoir fait une interview à Etienne Sakr («Abou Arz», «Gardiens du cèdre») condamné pour collaboration avec l’ennemi. Or cette interview s’inscrivait dans le cadre de l’activité professionnelle de notre confrère. En clair, cela signifie que la seule faute de Pierre Atallah a été d’avoir fait son travail de journaliste, d’autant que l’interview d’«Abou Arz» a été publiée avant que celui-ci ne soit condamné pour collaboration avec Israël.
L’arrestation injustifiée de notre confrère a suscité au cours des dernières quarante-huit heures des remous dans les milieux de la presse à l’étranger. Le président du syndicat des rédacteurs, M. Melhem Karam, a ainsi indiqué hier que trois syndicats de journalistes en France, en Allemagne et en Grande-Bretagne tiendront demain, jeudi, à Munich une réunion consacrée à cette affaire. De son côté, la Fédération des journalistes arabes a réclamé la libération immédiate de Pierre Atallah. Le président de la Fédération, Ibrahim Nafeh, est entré en contact à ce propos avec le président du syndicat des rédacteurs pour l’informer du fait que la fédération plaçait tous ses moyens à sa disposition afin d’obtenir la libération de notre confrère.
En tout état de cause, l’avocat de Pierre Atallah, le député Boutros Harb, a indiqué hier que la détention de notre confrère ne devrait pas se prolonger plus de quelques jours en raison du fait que les charges retenues contre lui ne paraissent pas très solides. L’une de ces charges est la distribution de tracts «portant atteinte aux relations du Liban avec des pays amis et frères» (en l’occurrence la Syrie). Cette accusation avait été invoquée pour justifier l’interpellation de dizaines de partisans de l’opposition chrétienne. Or aucune preuve n’a pu être retenue contre ces opposants, ce qui tend à prouver le caractère arbitraire des arrestations opérées à la veille de Noël.
Parmi les personnes libérées hier figurent, notamment, le secrétaire à l’Intérieur du PNL, M. Charles Restom, ainsi que

Michel TOUMA
ATALLAH

SUITE DE LA PAGE 1

l’un des responsables du courant «aouniste», M. Obeid Zouein.
Maintenant que le dossier des interpellations est clos (ou presque) la question qui se pose est de savoir sur quelle base des dizaines d’arrestations ont été effectuées, sans aucune preuve et sans qu’aucune charge sérieuse ne soit retenue contre les personnes interpellées. Cette question se pose avec d’autant plus d’acuité que ces opérations ont semé le désarroi parmi la population et ont créé un climat morose dans le pays juste avant la fête de Noël.
Pierre Atallah aura passé le «réveillon» du Nouvel An dans une cellule au siège de la Police militaire. Reste à espérer que sa détention ne se prolongera pas trop longtemps.

M.T.
TOUTES LES PERSONNES INTERPELLÉES LIBÉRÉES A L’EXCEPTION DE ATALLAHDeux semaines, jour pour jour, après le déclenchement de la vague d’arrestations opérées à partir du 18 décembre dernier dans les rangs de l’opposition chrétienne — à la suite de l’attentat contre un minibus syrien à Tabarja — toutes les personnes interpellées qui étaient encore en détention...