Rechercher
Rechercher

Culture - Concert

Le prodigieux talent de Thibault Cauvin

De la rigueur de la musique baroque aux envolées de lyrisme romantique, en passant par un jazz cool et chaloupé, pour terminer sur un air nostalgique inspiré du folklore turc... Thibault Cauvin, à vingt-quatre ans, a un prodigieux talent de guitariste.
Décidément, les jeunes décident de tout... Après la brillante performance de deux jeunes guitaristes russes, il y a à peine deux jours, voilà un autre talent éblouissant dans l'art de pincer les cordes... Il est jeune, il est vrai, mais la valeur n'attend pas le nombre des années, nous avertit déjà l'un des plus célèbres vers cornéliens...
Fort de plus de 500 concerts sur tous les continents, lauréat de plus de 13 prix internationaux, quatre CD à son actif, Thibault Cauvin entame, avec comme première étape Beyrouth, sa tournée au Proche-Orient.
La crypte de l'église Saint-Joseph (USJ) grouillait d'un public impatient de l'applaudir et de rencontrer un talent annoncé comme «l'ambassadeur du renouveau de la guitare classique».
Les cheveux courts, plaqués au front à la Necker, la chemise beige à grands motifs de rose noire ouverte et la guitare amoureusement serrée dans les bras, arrive, tout sourire, Thibault Cauvin. Bohème chic pour un art suprême...
Sens de communiquer avec l'auditoire pour ce jeune guitariste qui annonce, très décontracté, son programme non imprimé (comme il est d'usage) sur les «flyers» de présentation. Stimulante surprise pour prêter des oreilles encore plus attentives...
Ouverture avec deux «sonates» de Scarlatti, initialement écrites pour clavecin, mais transcrites pour la guitare. Équilibre, douceur, élégance et harmonie d'un style italien aux fioritures d'une grande clarté.
Pour prendre le relais, la Grande Sonate de Niccolo Paganini, le magicien du violon, mais qui n'en a pas moins pincé aussi pour la guitare... Pages splendides, d'un lyrisme fougueux où la mélodie, d'une dissolvante tendresse, est à la fois soyeuse et enflammée.
Rupture de ton et d'atmosphère avec trois pièces de jazz, syncopées, chaloupées...Monde sonore vibrant de vie entre les couleurs de la nuit et les rythmes saccadés, marqués parfois avec une douceur de velours teintée d'une certaine sensualité...
Pour conclure, un opus inspiré du folklore turc du compositeur Carlo di Milconi, Gayem Baba (Le berger). Entre vision bucolique et accents élégiaques se déploie cette ballade de la solitude et des verts pâturages...
Un berger, entre rêverie et agitation à garder ses moutons, pour de splendides et lumineux chromatismes où gratter les cordes d'une guitare devient brusquement un art souverain et majeur...
Tonnerre d'applaudissements d'une salle littéralement envoûtée par cette prestation exceptionnelle.
Révérence tout en sourire du jeune guitariste en chaussures rouges, qui a été conquis par le charme de Beyrouth. Il aimerait bien revenir dans la capitale libanaise, a-t-il déclaré en début du concert...Et nous, citoyens du pays du Cèdre, lui ferons, avec plaisir, pour tant de talent et de simplicité, un nouvel accueil, une nouvelle ovation, un nouveau triomphe.
Décidément, les jeunes décident de tout... Après la brillante performance de deux jeunes guitaristes russes, il y a à peine deux jours, voilà un autre talent éblouissant dans l'art de pincer les cordes... Il est jeune, il est vrai, mais la valeur n'attend pas le nombre des années, nous avertit déjà l'un des plus...
commentaires (0)

Commentaires (0)

Retour en haut