Duo de guitares à la russe !

Présenté conjointement par le Centre culturel russe au Liban et par le Conservatoire national supérieur de musique, un duo de guitares sous les feux de l'amphithéâtre Aboukhater (USJ).
Ces deux jeunes maîtres dans l'art de pincer les cordes, tout vêtus de noir, s'appellent Victor Shostitsky et Dimitro Zagomoniokov.
Pour le nombreux public venu les applaudir (notamment beaucoup de jeunes guitaristes en herbe), un menu savamment concocté, alliant lyrisme russe, sensualité brésilienne, éclats ibériques, douces rêveries, rythmes et cadences vives.
Un bouquet de partitions incluant, sans exubérance démonstrative mais un réel sens de plaire à l'auditoire, des pages de Petrynko, Piazzolla, Dyens, Cardoso, Pernambuco, Meyrs, Albéniz, Koshkin et un opus du cru des deux jeunes maîtres...
Ouverture, comme les sons d'une caressante balalaïka, avec deux Romances russes... Une promenade fraîche et tonique au bord de la Neva ou de la Volga...
Mesures à trois temps avec La valse de Petrynko, suivie de la sensualité de Piazzolla...Vivacité et mélancolie pour ce Printemps et hiver, et rythmes alertes pour ce tango tout en volutes séduisantes...
Ensoleillée et d'une joie un peu impertinente est cette milonga de Cardoso à qui répond parfaitement l'enchaînement tout en couleurs bariolées de la Danza braziliana de Pernambuco. D'une humeur d'adolescent, c'est-à-dire rêverie et vague aspiration, est cette Solitude, aux effets sciemment travaillés par les deux artistes...
Panache du pays de Cervantès avec ce flamboyant Granada d'Albéniz.
Pour conclure, deux pièces au style moderne et plus répertoire du monde qu'esprit de l'essence slave du compositeur moscovite Koshkin. D'abord une Humoresque aux grandes arches sonores souples et lumineuses, pour terminer avec un Ragtime aux accélérations enjouées et chaloupées.
Tonnerre d'applaudissements, un bis gracieusement accordé et voilà le tour de magie de deux jeunes guitaristes russes dotés déjà d'une belle maturité...