Dans la préface qu'il consacre à son livre, Élie Salem écrit : « Assis dans le petit village où je suis né... je me demande quel intérêt aurait mon histoire. Je suis un Libanais du XXe siècle, j'ai assumé des responsabilités nationales à des moments difficiles de crises et de troubles. Mais l'histoire que je raconte est inextricablement liée à celle d'une jeune Américaine devenue plus tard mon épouse. Je crois que cette femme, que j'ai aimée et qui est décédée il y a quelques années, est à l'origine de ce roman et en est l'inspiratrice. Actuellement, je me trouve en dialogue avec moi-même. Et plus ma solitude s'approfondit, plus le dialogue devient intense. »
C'est ainsi qu'Élie Salem présente son livre qui est un mélange d'écritures diverses : mémoire, autobiographie, roman, témoignage anthropologique. Élie Salem part aux États-Unis en 1951 pour poursuivre ses études supérieures. Il y rencontre une jeune Américaine dont il tombe amoureux et avec laquelle il se marie. Plus tard, le couple vient vivre au Liban. Quand bien même elle a vécu en tant qu'Américaine, elle est morte comme Libanaise, aux dires du frère d'Élie Salem. Tout au long de sa carrière professionnelle, comme académicien, politicien et homme d'État, il trouva auprès de son épouse américaine le soutien et l'appui dont il avait besoin.
Élie Salem considère que son livre paraît au moment où les relations entre Arabes et Américains passent par une période difficile où prédominent haine et malentendus. Mais il espère toutefois que son histoire, une histoire d'amour, puisse être d'une certaine utilité dans ces temps malheureux.
Georges DORLIAN