Lors d'une conférence de presse, le ministre de l'Intérieur, Ziyad Baroud, a précisé que « les textes qui seront mis à la portée du grand public ne sont pas nécessairement des textes déjà parus. Il s'agira également de publier les projets de lois envoyés au Conseil d'État ou au gouvernement afin qu'ils puissent susciter un débat et pour que les citoyens en soient informés ».
Le document se termine par une caricature, histoire d'ajouter une touche d'humour au dossier électoral « qui ne doit pas nécessairement être sujet de tensions et de batailles », a indiqué M. Baroud.
À noter que cette nouvelle publication sera distribuée à la presse, « dont le rôle est primordial », rappelle M. Baroud à plusieurs reprises, ainsi qu'aux ministres, députés, présidents de municipalité et mokhtars. Elle sera en outre disponible sur Internet, pour permettre une plus large audience. M. Baroud, qui a certes reconnu que l'accès à Internet reste relativement limité, a espéré pouvoir bénéficier à l'avenir d'un soutien financier supplémentaire pour pouvoir élargir la distribution et toucher par conséquent le plus grand nombre de citoyens. À ce propos, le ministre a tenu à préciser que la production et la mise en circulation de ce document d'informations n'a rien coûté à son département, remerciant au passage le soutien apporté à ce niveau par le PNUD.
La première édition comprend le texte de loi électorale du 8 septembre 2008 avec les amendements qui y ont été apportés, le décret portant sur la mise en place du comité de supervision des élections, le décret de convocation des collèges électoraux et, enfin, la liste des centres qui réceptionnent les demandes des cartes d'identité.
La loi, seule référence
« Ce bulletin aura pour objectif d'apporter au citoyen le minimum requis d'un savoir électoral en vue de garantir son droit à l'information, un droit qui est prioritaire à celui du vote, voire même qui le précède pour mieux le préparer, afin que la consultation électorale devienne bien plus qu'un simple vote dans les urnes », relève le ministre dans l'éditorial du bulletin.
Prié de dire dans quelle mesure le ministère sera à même de marquer un saut qualitatif en matière de supervision des élections, le ministre a répondu en soulignant que la référence principale reste la loi, quand bien même il aurait personnellement espéré avoir entre les mains un texte plus progressif. « Mais nous devons faire avec », a-t-il dit en précisant qu'il vaut mieux voir le verre à moitié plein qu'à moitié vide et tabler sur ce qui est disponible.
« J'espère qu'à l'avenir, les élections seront sous la supervision d'un comité complètement indépendant et non du ministère de l'Intérieur. J'aurai également espéré que les prérogatives du comité de supervision des élections (prévu par la loi en vigueur), soient encore plus larges que ce qu'il en est réellement », a-t-il dit.
À la question de savoir dans quelle mesure le ministère pourra contrôler le phénomène courant consistant à mettre à la disposition des électeurs des avions affrétés par les candidats, pour ramener devant les urnes les Libanais résidant à l'étranger, le ministre a répondu en affirmant que le contrôle des dépenses électorales ne pourra pas se faire à 100 %, d'autant qu'il existe certaines lacunes dans la loi, notamment la difficulté de prouver certaines transgressions du texte de loi.
Et de conclure que le ministère et l'équipe qui le seconde s'engagent à œuvrer dans la mesure du possible en vue d'assurer un minimum de transparence lors des prochaines élections, insistant sur le fait que cette période devra servir de phase transitoire vers une situation meilleure.
Par ailleurs, le chef de l'État, Michel Sleiman, a reçu hier le ministre de l'Intérieur Ziyad Baroud qui l'a mis au courant des préparatifs en cours et des mesures prises par son ministère en vue de la prochaine échéance électorale. Les deux hommes ont notamment évoqué la nécessité de désigner un directeur général au ministère de l'Intérieur, les mohafez et les membres du Conseil constitutionnel dès la fin de la discussion du budget.
Je. J.