Depuis quelques jours, les États-Unis ont envoyé des signaux diffus sur l'Iran, pays avec lequel Washington n'entretient plus de relations diplomatiques depuis 1980 et qu'ils accusent de chercher à se doter de la bombe atomique. Pendant sa campagne électorale, le nouveau président américain Barack Obama avait affirmé être prêt à rencontrer son homologue iranien Mahmoud Ahmadinejad. Il y a quelques jours, M. Obama a dit être prêt à « tendre la main » à l'Iran à condition que Téhéran « desserre le poing ». Et, hier, les États-Unis ont qualifié de « terroriste » le « Parti pour une vie libre au Kurdistan » et a annoncé le gel des avoirs de ce groupe rebelle séparatiste kurde actif en Iran et en Irak, que Téhéran accusait par le passé d'être soutenu par Washington.
Mais mardi, après que Téhéran eut fait une démonstration de ses progrès en matière de fusées en plaçant un satellite sur orbite, la Maison-Blanche a affirmé que les États-Unis utiliseraient « tous (les) éléments de (leur) puissance nationale » pour faire face aux différents défis posés par l'Iran. La secrétaire d'État américaine Hillary Clinton, qui s'est entretenue mardi à Washington avec ses homologues britannique David Miliband et allemand Frank-Walter Steinmeier, s'est engagée à « coopérer étroitement » avec ses alliés sur le dossier iranien. Ce lancement « montre de quelles prouesses techniques l'Iran est désormais capable, mais aussi les menaces » qu'il peut faire peser, a affirmé M. Steinmeier à Washington.
Parallèlement, les cinq membres permanents du Conseil de sécurité des Nations unies - Chine, États-Unis, France, Grande-Bretagne et Russie - et l'Allemagne ont « accueilli favorablement la volonté de l'administration américaine d'engager des discussions avec l'Iran, telle que l'a exprimée le président Obama ». Les représentants des six grandes puissances, réunis hier à huis clos à Wiesbaden, en Allemagne, ont également encouragé l'Iran à coopérer pleinement avec l'Agence internationale de l'énergie atomique.
Le lancement du satellite est « un acquis scientifique et technique, et n'a pas d'objectif militaire », a assuré de son côté le porte-parole du ministère iranien des Affaires étrangères, Hassan Ghashghavi. Interrogé avant la réunion de Wiesbaden, M. Ghashghavi a déclaré que l'Iran « n'arrêtera pas ses activités nucléaires pacifiques » et a demandé au groupe 5+1 d'être « réaliste » en acceptant le programme nucléaire iranien.