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Culture

« La NRF» fête ses cent ans

La Nouvelle Revue Française a cent ans. Une longévité exceptionnelle pour une revue littéraire majeure, qui a accueilli dans ses colonnes les plus grands écrivains français du XXe siècle.
Cent ans depuis la parution de son premier numéro, le 1er février 1909. Mais la revue a aussi connu des périodes d'interruption, pendant ou après les deux guerres mondiales, en un siècle d'histoire
mouvementée.
Avec ses centaines de pages, de textes inédits, de critiques de livres, et ses collaborateurs prestigieux, la NRF a longtemps été l'âme et l'aiguillon de la littérature française, en France comme à l'étranger.
Née de la volonté d'un groupe d'écrivains, autour d'André Gide, pour qui seules comptaient l'intensité de l'écriture et sa capacité d'émotion, la revue mensuelle célèbre les classiques et accueille les modernes sans parti pris.
Elle exerce rapidement une influence considérable sur les lettres françaises. Au point que l'éditeur Gaston Gallimard crée dès 1911 les Éditions de la NRF, qui publient les auteurs dont la revue se fait l'écho. «C'est pour ça qu'on trouve toujours les trois lettres NRF sur les livres publiés par Gallimard. C'est un symbole assez magique», explique l'écrivain Michel Braudeau, l'actuel rédacteur en chef de la revue.
Après une première interruption de sa parution due à la désorganisation générale lors de la Première Guerre mondiale, la revue refait surface en 1919 et attire les grands noms de la littérature contemporaine. Gide, Proust, Claudel, Valéry, Morand, Aragon, Giono... Mais aussi James Joyce ou William Faulkner, la NRF ouvrant dès le départ les fenêtres au monde extérieur, notamment à la littérature anglo-saxonne.
«Au début, il y a des gens qui seront conduits à des destins différents: Martin du Gard, Sartre, Beauvoir, Camus, Malraux... On a l'impression qu'une grande partie du meilleur du siècle est passée d'une manière ou d'une autre par la NRF», souligne Michel Braudeau.
Sous l'Occupation, la revue paye son indépendance et son autorité morale d'une mise sous tutelle des Allemands. L'écrivain collaborationniste Pierre Drieu La Rochelle succède en 1940 au résistant Jean Paulhan à la tête de la NRF... qui sera ensuite empêchée de paraître, de la Libération à 1953.
La revue, qui se présente comme un livre, retrouve alors son indépendance et atteint même ses plus forts tirages, autour de 25000 exemplaires.
Depuis, les changements des habitudes de lecture et les nouveaux médias ont entraîné une baisse d'audience des revues. Trimestrielle depuis 1999, La Nouvelle Revue Française est aujourd'hui diffusée à 3500 exemplaires, essentiellement par abonnements et dans quelques bonnes librairies.
«Dans chaque numéro, un auteur ou une littérature est à l'honneur, et notre principe reste de ne publier que des inédits», explique Michel Braudeau.
Les auteurs à l'honneur sont généralement décédés. À quelques rares exceptions près, comme... Bob Dylan il y a trois ans - «Il aurait dû avoir le prix Nobel de littérature, il a tant apporté à la poésie américaine», s'enthousiasme Michel Braudeau. Et Claude Lévi-Strauss en 2008, à l'occasion de son centenaire.
Un numéro anniversaire de la revue paraîtra en février, ainsi qu' Une histoire de La NRF (Gallimard). Colloques et expositions sont également au programme.
La Nouvelle Revue Française a cent ans. Une longévité exceptionnelle pour une revue littéraire majeure, qui a accueilli dans ses colonnes les plus grands écrivains français du XXe siècle.Cent ans depuis la parution de son premier numéro, le 1er février 1909. Mais la revue a aussi connu des périodes d'interruption,...

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