On le pensait terminé. Usé par ses 17 saisons passées sur les parquets NBA. En pleine dégringolade statistique (14,2 points, 7,8 rebonds avec Phoenix, 12,9 points et 10,6 rbds à Phoenix en 2007-2008), Shaquille O'Neal ne semblait plus être la machine à gagner tant redoutée par les défenses de la NBA. Son trade à Phoenix, sa quatrième franchise NBA après le Magic d'Orlando, les Los Angeles Lakers et donc Miami, sonnait comme le début de la fin. Mais l'ancien MVP de la Ligue fait taire tous ses détracteurs depuis le début de la saison.
Avec 18,2 points à 59,9 % aux tirs, 9,1 rebonds et 1,6 contre de moyenne sur ses 36 premiers matches de l'exercice 2008-2009, The Big Fella n'en finit plus d'impressionner. « Je ne sais pas combien de personnes peuvent l'arrêter quand il joue comme ça » , glisse Steve Nash, son coéquipier aux Suns. Lundi face aux Wizards, on a même revu le vrai Shaq avec 29 points à 10 sur 14 aux tirs, 8 rebonds et 3 contres. Le tout assorti d'un improbable 9 sur 10 aux lancers. Hallucinant ? Oui si on regarde ses statistiques en carrière où il tourne à 53 %.
Mais pas si on se penche sur son pourcentage derrière la ligne depuis le 1er décembre. Il reste en effet sur un incroyable 68,3 % aux lancers sur les 20 derniers matches. Une arme de plus dans la belle panoplie du pivot des Suns, habitué au hack-a-shaq par les équipes voulant profiter de sa faiblesse.
En clair, la star de 36 ans, qui avait fustigé le staff médical du Heat coupable selon lui de ses blessures à répétition, est de retour. « J'ai l'impression de pouvoir jouer encore trois ou quatre ans. J'ai un nouveau staff médical qui fait un superboulot. Comme vous pouvez le voir je peux faire tous les mouvements : partir sur la droite, la gauche, sauter, dunker et même m'accrocher au panier pour prendre des techniques..., avoue-t-il avec son humour habituel. Je ne me suis jamais senti aussi bien depuis deux ans. »
Physiquement au top, Shaquille O'Neal s'offre même le luxe de rejouer les back-to-back. Il en était jusque-là dispensé cette saison par son coach Terry Porter pour le préserver. Cerise sur le gâteau : on parle de lui pour retrouver le All Star Game.
La saison passée, il l'avait manqué pour la première fois après 14 participations de suite. « J'ai le niveau pour y aller, avance-t-il. La saison passée, c'était difficile pour moi. J'ai été blessé une grande partie de l'année. Et quand je suis arrivé à Phoenix, je n'avais pas beaucoup de tickets shoots alors que j'étais habitué à prendre 20 ou 25 tirs par match. Tout le monde se disait que j'étais devenu vieux. Mais désormais on revoit le vrai Shaq. »
Un retour au « match des étoiles » qui fera plaisir à plus d'un fan de la NBA. Véritable showman, Big Shaq Daddy les gratifiera peut-être d'un nouveau petit breakdance avec Dwight Howard. Mais s'il compte bien participer à la grande fête de Phoenix, O'Neal, qui va devenir le septième plus grand scoreur de l'histoire de la Ligue en dépassant Hakeem Olajuwon dans les jours à venir, voit plus loin. Il a les crocs. Et veut ajouter une nouvelle bague de champion aux trois remportées avec Kobe et celle avec Dwyane Wade. Son contrat se terminant en 2010 - date à laquelle il a annoncé prendre sa retraite -, il a encore deux saisons pour y parvenir. Dans l'Arizona, on veut y croire. Car avec un Shaq à ce niveau, Phoenix, qui n'a plus goûté aux délices d'une finale NBA depuis 1993 et pointe à la 7e place à l'Ouest, pourrait être difficile à arrêter...