
Des marchands et des boutiques le long d’une rue dans le centre de Tripoli. Photo Sandrine Frem
Le député de Tripoli Achraf Rifi, membre du groupe parlementaire du Renouveau, a fermement démenti samedi des informations de sources israéliennes sur un accord présumé entre la Syrie et l’État hébreu, selon lesquelles Tripoli serait annexée par la Syrie en contrepartie d’une partie du plateau du Golan occupé.
Ces allégations, rapportées par l'Agence nationale d'information(ANI), proviennent de la chaîne de télévision israélienne i24NEWS qui affirmait, en citant une source syrienne proche du président syrien par intérim Ahmad el-Chareh, qu’un des scénarios actuellement envisagés dans le cadre d’un éventuel règlement politique entre Damas et Tel-Aviv prévoirait le transfert à la Syrie de la deuxième ville du Liban, Tripoli — ainsi que, potentiellement, d’autres régions du Liban-Nord et de la Békaa. En contrepartie, Israël conserverait les deux tiers du Golan occupé, le tiers restant étant restitué à la Syrie, probablement sous forme de bail.
Un prétexte du Hezbollah
Le parlementaire libanais a qualifié ces propos d’« infondés » et de « déconnectés de la réalité ». « Nous savons qui est à l’origine de cette narration et par quels canaux elle est véhiculée. La Syrie ne renoncera pas au Golan et ne procèdera à aucun troc. Al-Fayha (le surnom de la région de Tripoli, ndlr) est libanaise, libanaise, libanaise et Tripoli est libanaise et fière de son identité. Les 10 452 kilomètres carrés - la superficie du Liban - constituent une patrie définitive pour nous et pour tous les habitants. Point final », a-t-il insisté. Et d’ajouter : « Ceux qui cherchent à justifier le maintien de leurs armes en inventant un nouvel ennemi et un nouveau champ de bataille, après avoir échoué à défendre le sud du pays, ne convaincront pas les Libanais », en allusion au Hezbollah dont la question de la remise de l'arsenal à l’État fait l'actualité des derniers mois.
Bien que l'information ait été relayée par i24NEWS, le parlementaire a assuré que « le site qui a initialement diffusé cette histoire est faux et inexistant ». « En référence aux médias impliqués dans cette opération, je me contenterai de dire : Kassem, Rafic et Fadi, en voilà assez ! Les Libanais comprendront », a lancé M. Rifi, une allusion probable aux journalistes et analystes proches du Hezbollah Kassem Kassir, Rafic Nasrallah et Fadi Boudaya, qui se sont montrés dernièrement très virulents vis-à-vis du nouveau régime en Syrie. Le parti chiite, qui était l'allié de Bachar el-Assad et avait combattu en 2017 des groupes jihadistes, notamment du front al-Nosra dans les jurds de Ersal, à la frontière avec la Syrie, voit d'un mauvais œil le changement de régime en Syrie. Le président syrien par intérim, Ahmad el-Chareh, était le leader du groupe rebelle jihadiste Hay'at Tahrir el-Cham, issu du front al-Nosra, la branche syrienne d'el-Qaëda.
Cette polémique intervient alors que la pression s’intensifie sur le Hezbollah pour qu’il remette ses armes à l’État libanais, au moment où Beyrouth s’apprête à répondre à une proposition américaine en ce sens transmise par l’émissaire US pour la Syrie Tom Barrack. Parallèlement, des mises en garde récentes concernant une possible résurgence d’activités jihadistes au Liban font craindre un retour des attentats terroristes. Les détracteurs du Hezbollah estiment cependant que ces alertes sont utilisées pour justifier le maintien de l'arsenal de la formation pro-iranienne.
Le HB n’est pas à son premier essai de semer le trouble dans les esprits des libanais pour les pousser à se diviser. Il a des antécédents et ce serait idiot de prêter la moindre importance à ce qu’il fait circuler comme mensonges, à commencer par la menace d’une guerre civile si ses exigences ne sont pas respectées. Il essaie quand même, cela ne lui coûte rien au final puisque c’est toujours le Liban et ses citoyens qui payent pour leurs conneries et cela ne fait que de les encourager à persévérer. Ils attendent les reconstructions des dégâts qu’ils ont causé? Et bien laissons les attendre
15 h 00, le 07 juillet 2025