
Une agence de la Creditbank en 2021 à Dekouané. Photo PHB
Les autorités libanaises ont annoncé avoir arrêté la directrice générale de la Creditbank, Nayla Zeidane, dans le cadre d’une opération « ciblée » lancée sur ordre du procureur général près la Cour de cassation, Jamal Hajjar, selon un communiqué relayé par l’Agence nationale d’information (ANI, officielle).
Mme Zeidane était « introuvable depuis l’arrestation de l’ancien président-directeur général de la banque, Tarek Khalifé, et de l’un de ses conseillers, Ralph Sayyed, mercredi », ajoute le texte.
« Après une surveillance intensive de 24 heures, l’unité en charge de l’opération a investi le lieu où se cachait la directrice générale, à Roumieh. Elle a été arrêtée avec la personne qui l’a aidée à se dissimuler, puis les deux ont été conduits devant le parquet général spécialisé, où ils sont interrogés par le juge Jamal Hajjar. En fonction des résultats de l’enquête, une décision appropriée sera prise à leur égard », précise-t-on de même source.
Selon sa page LinkedIn, Nayla Zeidane a passé au moins trente ans de sa carrière dans la banque, où elle a occupé plusieurs postes. Elle est devenue directrice générale en février 2021, alors que le Liban était déjà plongé dans la crise déclenchée fin 2019.
Tarek Khalifé et son conseiller ont été arrêtés à l’issue d’un interrogatoire dans le cadre d’une affaire portant sur un déficit d’environ 309 millions de dollars bancaires (ou « lollars », au taux de 15 000 livres libanaises pour un dollar) dans les comptes de la Creditbank. L’ancien PDG devait être entendu, selon une source au Palais de justice, « sans statut procédural défini », c’est-à-dire ni accusé, ni mis en cause, ni témoin, mais en tant que « personne concernée par les faits ».
Le banquier est soupçonné de détournement de fonds appartenant à la banque et de falsification de documents présentés à la Commission spéciale d’investigation (CSI) de la Banque du Liban (BDL). Cette arrestation «préventive» peut être prolongée jusqu’à quatre jours.
Il y a un peu plus d’un an, le juge Hajjar avait accordé un délai à M. Khalifé, qui avait alors affirmé être en négociation avec la BDL pour régler les fonds manquants en « dollars frais ».
Avant la crise, la Creditbank était classée parmi les banques Alfa libanaises, c’est-à-dire celles détenant chacune plus de deux milliards de dollars de dépôts.
Ah ! quel plaisir de retrouver son Liban d'antan !
20 h 40, le 08 juillet 2025