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Moyen-Orient - Frappes US sur l'Iran

Sept bombardiers B-2, bombes GBU-57, défense aérienne iranienne inactive : le Pentagone donne les détails de son opération

C'est la frappe qui a mis en œuvre le plus grand nombre de ces avions gros porteurs dans l'histoire des États-Unis.

Sept bombardiers B-2, bombes GBU-57, défense aérienne iranienne inactive : le Pentagone donne les détails de son opération

Le secrétaire américain à la Défense Pete Hegseth et le président de l'état-major interarmées, le général de l'armée de l'air Dan Caine, tenant leur réunion d'information au Pentagone, à Arlington en Virginie, le 22 juin 2025. Photo Reuters

« Un succès incroyable et écrasant » : tels ont été les mots du secrétaire américain à la Défense Pete Hegseth, au cours d'une conférence de presse au Pentagone, après les frappes américaines sans précédent sur l'Iran, dans la nuit du samedi 21 au dimanche 22 juin.

Ces attaques ont touché trois sites nucléaires : l'installation de Fordo, enfouie entre 80 et 110 mètres sous une montagne, une usine d'enrichissement plus importante à Natanz qu'Israël a frappée il y a quelques jours, et un troisième site près de la ville antique d'Ispahan. Il a ainsi affirmé que le programme nucléaire iranien avait été « dévasté » et que les ambitions nucléaires de Téhéran avaient été « anéanties ».

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M. Hegseth a précisé que l’opération « Midnight Hammer » (le marteau de minuit) n’avait visé ni des cibles militaires ni la population iranienne, alors que le Croissant-Rouge iranien soutenait que les frappes américaines sur les sites nucléaires n'ont fait aucune victime. Le secrétaire américain à la Défense a aussi déclaré que Donald Trump cherche la paix et que l’Iran devrait suivre cette voie. « Lorsque le président parle, le monde devrait écouter », a-t-il ajouté devant les journalistes.

Selon lui, le plan de ces frappes avait nécessité « des mois de préparation, afin d’être prêt au moment où le président donnerait l’ordre ».

Les trois cibles de l'infrastructure nucléaire iranienne ont été frappées samedi « entre 18H40 (22H40 GMT) et 19H05 (23H05 GMT) », soit environ 02H10 dimanche matin, heure en Iran, a expliqué le général Dan Cain, chef d’état-major interarmées, qui a détaillé à la presse les modalités de cette attaque américaine. L'opération a nécessité le largage de 14 bombes pénétrantes de très grande puissance (Massive Ordnance Penetrators, aussi appelées GBU-57) sur des cibles iraniennes le matin à 2h10, heure locale, avant d'être suivie par des missiles Tomahawk, les derniers à frapper, selon le général Dan Cain. Sept bombardiers furtifs B-2 ont été utilisés pour ces frappes, ce qui en fait l’opération ayant mobilisé le plus grand nombre de ces appareils dans l'histoire du pays (après le 11 septembre).

Au total, quelque 75 armes de précision ont été utilisées par les forces américaines, ainsi que 125 avions militaires. « Aucune autre armée au monde n'aurait pu faire cela », a-t-il poursuivi. Le général Cain a précisé que les États-Unis n’avaient pas connaissance de tirs iraniens visant les avions de guerre américains pendant leur pénétration dans l’espace aérien iranien. L'armée américaine reste en état d'alerte élevée, a-t-il ajouté, estimant que des frappes de riposte seraient « un mauvais choix » pour Téhéran.

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Faisant le récit des frappes, le général Caine a indiqué qu'à minuit, dans la nuit de vendredi à samedi, plusieurs B-2 ont décollé de leur base aux États-Unis prenant des directions différentes. « Conformément au plan visant à maintenir la surprise tactique, une partie de l'ensemble s'est dirigée vers l'ouest et le Pacifique afin de faire diversion », a-t-il dit. Dans le même temps, le groupe de frappe principal, composé de 7 bombardiers B-2 Spirit, chacun avec deux membres d'équipage, s'est dirigé discrètement vers l'Est avec un minimum de communications. Tout au long des 18 heures de vol vers la zone cible, les avions ont effectué de multiples ravitaillements en vol, a-t-il détaillé. Une manœuvre « connue seulement d'un très petit nombre de planificateurs et de dirigeants-clés ici à Washington et à Tampa », le quartier général du Centcom, en charge du Moyen-Orient, a ajouté le général. Les États-Unis ont aussi utilisé un sous-marin américain situé dans la zone de responsabilité du commandement central, qui a lancé plus de deux douzaines de missiles de croisière d'attaque terrestre Tomahawk contre des cibles-clés de l'infrastructure de surface à Ispahan.

« Les dommages définitifs prendront un certain temps à être analysés, mais les premières évaluations indiquent que les trois sites ont subi des dommages et des destructions extrêmement graves », a détaillé le chef d'état-major américain. L'attaque a ainsi impliqué « plusieurs vols de chasseurs de quatrième et cinquième génération, des dizaines et des dizaines d'avions ravitailleurs, un sous-marin à missiles guidés et une gamme complète d'avions de renseignement, de surveillance et de reconnaissance », a expliqué le général Caine. « Les missiles Tomahawk ont été les derniers à frapper Ispahan, afin de conserver l'élément de surprise tout au long de l'opération », a-t-il dit en évoquant une chorégraphie minutieusement planifiée dans le secret le plus total.

Pendant le point de presse, Pete Hegseth, commentant la riposte iranienne, a reconnu que « tout peut arriver en temps de conflit », mais a précisé que l’ampleur de l’opération avait été volontairement limitée. Il a ajouté qu’il pouvait seulement confirmer l’existence de messages, à la fois publics et privés, transmis directement aux Iraniens.

Aucun lien avec un changement de régime

Le secrétaire américain à la Défense a précisé que la mission n'était pas liée à un changement de régime en Iran. Même son de cloche du côté du vice-président américain J.D. Vance, au cours d'une interview à la chaîne NBC. Washington n'est « pas en guerre contre l’Iran, mais contre son programme nucléaire », a-t-il déclaré, assurant que le programme nucléaire iranien avait été détruit ou repoussé pour une très longue période.

L'État hébreu avait pour sa part menacé d'assassiner le guide suprême iranien Ali Khamenei, mais Donald Trump avait mis son véto.

J.D. Vance a encore affirmé que le programme balistique iranien s’était révélé être un échec. Il a ajouté que les États-Unis avaient reçu certains messages indirects de la part de Téhéran. Selon lui, Donald Trump n’a pas pris la décision de frapper l'Iran « à la légère », mais que celle-ci offrait une opportunité de réinitialiser les relations et les discussions avec ce pays. La « décision finale » concernant les frappes en Iran a été prise juste avant leur exécution, ajoutant que les États-Unis sont prêts en cas de représailles, a-t-il révélé.

« Nous voulons discuter avec l’Iran d’un règlement à long terme », a-t-il poursuivi, soulignant que les États-Unis n’avaient aucun intérêt à déployer des troupes au sol, comme l’avait auparavant déclaré Donald Trump. M. Vance a ajouté qu’il ne craignait pas que le cela devienne « un conflit prolongé », que les renseignements américains ont motivé l’action des États-Unis contre l’Iran, et qu'il était faux de dire que les actions du chef de la Maison Blanche ont outrepassé ses pouvoirs présidentiels. « Nous allons désormais œuvrer à démanteler définitivement le programme nucléaire iranien au cours des prochaines années », a-t-il conclu.

« Un succès incroyable et écrasant » : tels ont été les mots du secrétaire américain à la Défense Pete Hegseth, au cours d'une conférence de presse au Pentagone, après les frappes américaines sans précédent sur l'Iran, dans la nuit du samedi 21 au dimanche 22 juin.Ces attaques ont touché trois sites nucléaires : l'installation de Fordo, enfouie entre 80 et 110 mètres sous une montagne, une usine d'enrichissement plus importante à Natanz qu'Israël a frappée il y a quelques jours, et un troisième site près de la ville antique d'Ispahan. Il a ainsi affirmé que le programme nucléaire iranien avait été « dévasté » et que les ambitions nucléaires de Téhéran avaient été « anéanties ». À lire aussi Ce que l’on sait de l'opération US contre l’Iran M. Hegseth a précisé que...
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