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Moyen-Orient - Repère

Ce que l’on sait de l'opération US contre l’Iran

Washington a mené plusieurs frappes contre trois sites nucléaires de la République islamique durant la nuit de samedi à dimanche.

Ce que l’on sait de l'opération US contre l’Iran

Cette photo montre une vue générale de la centrale nucléaire d'Ispahan (UCF), au sud de Téhéran, le 30 mars 2005. Le président Donald Trump a déclaré le 21 juin 2025 que l'armée américaine avait mené une « attaque très réussie » contre trois sites nucléaires iraniens, dont l'usine souterraine d'enrichissement d'uranium de Fordo. « Nous avons mené à bien notre attaque très réussie contre les trois sites nucléaires iraniens, dont Fordo, Natanz et Ispahan », a déclaré M. Trump dans une publication sur sa plateforme Truth Social. Photo HENGHAMEH FAHIMI / AFP

Les faits

• Dans la nuit de samedi à dimanche, les États-Unis ont mené plusieurs frappes contre trois sites nucléaires en Iran, signifiant l'entrée officielle de Washington dans la guerre entre l’État hébreu et la République islamique, aux côtés de Tel Aviv

• « Tous les avions sont désormais hors de l'espace aérien iranien », a déclaré le président américain Donald Trump sur les réseaux sociaux, ajoutant qu'une charge complète de bombes avait été larguée sur Fordo, l'installation souterraine iranienne hautement sécurisée et cruciale à son programme nucléaire. « Tous les avions sont en route, sains et saufs. »

• Les trois sites qui ont été touchés comprenaient, selon Donald Trump, les deux principaux centres iraniens d'enrichissement d'uranium : l'installation de Fordo, enfouie entre 80 et 110 mètres sous une montagne, une usine d'enrichissement plus importante à Natanz, qu'Israël a frappée il y a quelques jours, et un troisième site, près de la ville antique d'Ispahan - là où l'Iran conserverait son uranium enrichi de qualité quasi explosive - que les inspecteurs ont découvert il y a seulement deux semaines.

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• Donald Trump a prononcé un discours à la nation vers 22h locales (5h à Beyrouth) au cours duquel il a remercié et félicité le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu ». « Nous avons travaillé en équipe comme aucune autre équipe ne l'avait peut-être jamais fait auparavant, et nous avons largement contribué à éradiquer cette terrible menace qui pèse sur Israël », a-t-il déclaré. « Soit la paix sera rétablie, soit l'Iran connaîtra une tragédie bien plus grave que celle que nous avons connue ces huit derniers jours », a-t-il averti. « N'oubliez pas qu'il reste de nombreuses cibles. Celle de ce soir était de loin la plus difficile. Mais si la paix n'est pas rapidement rétablie, nous nous attaquerons à ces autres cibles avec précision, rapidité et habileté. »

• Benjamin Netanyahu a salué « un tournant historique qui peut contribuer à mener le Moyen-Orient et au-delà vers un avenir de prospérité et de paix ». Il a en outre remercie Donald Trump au nom du peuple israélien et déclaré que le président des États-Unis et lui-même partagent le même credo : « La paix passe par la force. D'abord vient la force, ensuite vient la paix. Et ce soir, le président Trump et les États-Unis ont agi avec beaucoup de force. »

- La chaîne publique israélienne Kan a cité un responsable israélien anonyme qui a déclaré qu'Israël était « en pleine coordination avec les États-Unis » lors de ses attaques contre l'Iran.

- L'agence de presse iranienne Tasnim a pour sa part cité un responsable de Qom qui a déclaré qu'une partie du site nucléaire de Fordo avait été attaquée. Plus tard, c’était au tour de l’agence de presse officielle IRNA de confirmer les attaques contre Natanz et Ispahan.

• L'Iran, qui s'est jusqu'ici abstenu d'attaquer directement les troupes et les intérêts américains au Moyen-Orient, avait averti que l'entrée en guerre des États-Unis entraînerait des représailles, suscitant dans la région des craintes d'une extension du conflit.

Contexte

• La décision d'impliquer directement Washington intervient plus d’une semaine après le déclenchement de frappes israéliennes contre l’Iran qui ont pris pour cible les défenses aériennes et l’arsenal de missiles offensifs du pays, tout en endommageant ses installations d'enrichissement nucléaire.

• Des responsables américains et israéliens ont déclaré que les bombardiers furtifs américains et une bombe anti-bunker (GBU-57) de 13 500 kilogrammes offraient la meilleure chance de détruire les sites fortifiés liés au programme nucléaire iranien et enfouis profondément sous terre à Fordo.

• Reuters avait rapporté plus tôt samedi les propos de deux responsables américains selon lesquels les bombardiers B-2 étaient en cours de déplacement vers l'île de Guam, dans le Pacifique. Ces avions sont les seuls capables de transporter des puissantes bombes anti-bunker de type GBU-57.

• Le 13 juin dernier, Israël a lancé des attaques contre l'Iran - ouvrant la voie à un conflit ouvert et direct entre les deux pays - en affirmant vouloir empêcher Téhéran de développer des armes nucléaires.

• L'Iran, qui dément vouloir se doter de l'arme atomique et défend son droit à un programme nucléaire civil, a riposté par des vagues d'attaques de drone set de missiles balistiques sur le territoire israélien, la plupart interceptés par les systèmes de défense.

• La décision de Trump d'intervenir militairement directement fait suite à deux mois d'efforts infructueux de son administration – à travers notamment des négociations directes de haut niveau avec les Iraniens – visant à persuader Téhéran de limiter son programme nucléaire.

• Pendant des mois, Trump a affirmé sa détermination à mener une action diplomatique pour convaincre l'Iran de renoncer à ses ambitions nucléaires. À deux reprises – en avril et fin mai – il a persuadé Netanyahu de surseoir à toute action militaire contre l'Iran et de laisser plus de temps à la diplomatie.

• Cette guerre prend place après des mois de frappes israéliennes contre les groupes armés alliés de Téhéran dans la région, qui ont notamment abouti à la décapitation du Hezbollah libanais. Elle intervient également alors qu'Israël mène une guerre à Gaza dont l’un des objectifs affichés est le transfert de la population. Alors que les protestations européennes se faisaient de plus en plus vives quant à la situation humanitaire catastrophique dans l’enclave, la guerre contre l’Iran permet à Benjamin Netanyahu de détourner les regards de Gaza vers l’Iran.

Enjeux

• Ces frappes constituent une décision périlleuse pour les États-Unis. L’Iran s’est engagé à riposter si Washington se joignait à l’assaut israélien. Mais difficile pour l’heure de savoir quelle forme prendra exactement cette riposte. Le guide suprême iranien, l'ayatollah Ali Khamenei, avait averti mercredi Washington que des frappes visant la République islamique « leur causeraient des dommages irréparables ». Le porte-parole du ministère iranien des Affaires étrangères, Esmail Baghaei, avait quant à lui déclaré que « toute intervention américaine ouvrirait la voie à une guerre ouverte dans la région ».

• Un haut responsable des rebelles houthis soutenus par l'Iran au Yémen a déclaré dimanche matin sur les réseaux sociaux qu'il tiendrait le président américain pour responsable des frappes aériennes américaines contre les installations nucléaires iraniennes. « Trump doit en assumer les conséquences », a déclaré sur X Hezam al-Assad, membre du bureau politique des Houthis.

• Précédemment, un communiqué des forces armées yéménites contrôlées par les Houthis indiquait que le groupe était prêt à cibler des navires de guerre de la marine américaine en mer Rouge « si l'ennemi américain lance une agression en soutien » à Israël.

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• Téhéran a en outre menacé par le passé de fermer le détroit d’Ormuz en cas d’entrée en guerre de Washington. Il est celui par lequel transitent entre 30 et 40 % des hydrocarbures du monde, notamment celles destinées à l’Asie. Un tel blocage entraînerait un embrasement régional, étant donné la dépendance de l’Arabie saoudite, des Émirats arabes unis, du Koweït, de l’Irak, du Qatar et de Bahreïn.

• Mais une riposte iranienne conséquente est à haut risque pour Téhéran puisqu'elle entraînerait un engagement plus approfondi de Washington dans la guerre et pourrait directement menacer la survie du régime.

• Du coté de Donald Trump, l’attaque contre Téhéran est d’autant plus risquée qu’une partie de son électorat a été séduit par son discours isolationniste et sa volonté affichée de maintenir les États-Unis à l’écart des conflits.

Les faits• Dans la nuit de samedi à dimanche, les États-Unis ont mené plusieurs frappes contre trois sites nucléaires en Iran, signifiant l'entrée officielle de Washington dans la guerre entre l’État hébreu et la République islamique, aux côtés de Tel Aviv• « Tous les avions sont désormais hors de l'espace aérien iranien », a déclaré le président américain Donald Trump sur les réseaux sociaux, ajoutant qu'une charge complète de bombes avait été larguée sur Fordo, l'installation souterraine iranienne hautement sécurisée et cruciale à son programme nucléaire. « Tous les avions sont en route, sains et saufs. »• Les trois sites qui ont été touchés comprenaient, selon Donald Trump, les deux principaux centres iraniens d'enrichissement d'uranium : l'installation de Fordo,...
commentaires (4)

Rien ne pourra plus arrêter le régime des mollahs dans leur folie meurtrière partout et toujours. Il sont tout aussi coupables que Netanyahu de cette escalade irresponsable. Pourtant il ne leur est rien demandé d’autre que de respecter leurs engagements. Mais ce sont des menteurs !!

Lecteur excédé par la censure

13 h 32, le 22 juin 2025

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Commentaires (4)

  • Rien ne pourra plus arrêter le régime des mollahs dans leur folie meurtrière partout et toujours. Il sont tout aussi coupables que Netanyahu de cette escalade irresponsable. Pourtant il ne leur est rien demandé d’autre que de respecter leurs engagements. Mais ce sont des menteurs !!

    Lecteur excédé par la censure

    13 h 32, le 22 juin 2025

  • 80 mètres*

    Sacha

    09 h 35, le 22 juin 2025

  • Rien ne pourra plus arrêter Natanyahou dans sa folie meurtrière partout et toujours !

    Chucri Abboud

    09 h 17, le 22 juin 2025

  • Indépendamment de la gravité de la situation, c'est probablement une excellente nouvelle pour le monde et plus particulièrement pour le Liban, les roquets médiocres, qui tiennent des propos hargneux, mais peu redoutables se lanceront dans les diatribes habituelles avec des drapeaux piétinés ou brulés, mais devront se rendre à l'évidence: le règne des mollahs est révolu et il est temps de libérer ce peuple Iranien de cette prison ouverte qu'est leur pays.

    C…

    08 h 08, le 22 juin 2025

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