
Des Palestiniens reçoivent des repas chauds distribués dans une cuisine collective dans la zone d’al-Mawasi, à Rafah, dans le sud de la bande de Gaza, le 22 juin 2025. Photo AFP.
Tandis que les yeux sont rivés sur la guerre en cours entre Israël et l'Iran, qui a connu une nouvelle escalade dans la nuit de samedi, le pape Léon XIV a mis en garde dimanche contre le risque d'un oubli de l'urgence humanitaire à Gaza, lors de son allocution précédant la prière de l'Angélus.
« Dans ce contexte dramatique qui inclut Israël et la Palestine, les souffrances quotidiennes des populations risquent d'être oubliées, en particulier à Gaza et dans d'autres territoires, où l'urgence d'une aide humanitaire adéquate se fait de plus en plus pressante », a déclaré le Saint-Père sans cette fois mentionner le retour des otages israéliens.
Trois otages morts récupérés
L'armée israélienne a annoncé dimanche avoir ramené les corps de trois otages. « Le Shin Bet (renseignement intérieur, ndlr) et Tsahal (l'armée israélienne, ndlr) ont rapatrié de Gaza les corps des otages Ofra Keidar, Yonatan Samerano et le Sergent-chef Shai Levinson », a affirmé l'armée en expliquant que l'opération avait eu lieu la veille, samedi, et en précisant que ces trois personnes étaient déjà considérées comme mortes.
Le corps de Yonatan Samerano, 23 ans, a été ramené samedi par l'armée israélienne, a annoncé dimanche le père du jeune homme. « Notre Yonati a été sauvé dans une opération héroïque menée par les courageux soldats de Tsahal et du Shin Bet », a écrit Kobi Samerano dans un message publié sur Instagram.
Sur les 251 personnes enlevées le 7 octobre 2023, 49 sont toujours retenues à Gaza, dont au moins 27 sont mortes, selon les autorités israéliennes. Vingt autres sont présumées en vie, et les autorités israéliennes expriment de vives inquiétudes quant à l’état de deux autres.
Fauchés par les tirs israéliens alors qu'ils attendaient les aides
Six personnes ont été tuées et plusieurs dizaines d’autres blessées dimanche matin par des tirs de l’armée israélienne alors qu’elles attendaient la distribution d’aide humanitaire dans l’ouest de Rafah, rapporte le Times of Israël, qui précise qu'un centre de distribution alimentaire géré par la controversée Gaza Humanitarian Foundation (GHF) est actif dans cette zone. L’armée israélienne a déclaré au site « ne pas avoir connaissance d’un tel incident au cours des dernières heures ».
Le ministère de la Santé du Hamas avait indiqué samedi que 450 personnes ont été tuées alors qu’elles attendaient de l’aide humanitaire depuis la mise en place du nouveau mécanisme de distribution géré par la GHF.
Par ailleurs, l'ONG World Central Kitchen (WCK) a annoncé avoir pu reprendre ses opérations dimanche dans la bande de Gaza pour la première fois depuis douze semaines, après que des camions d’aide alimentaire ont atteint ses équipes sur le terrain, rapporte le Times of Israël. Disposant désormais de vivres, WCK indique avoir recommencé à cuisiner dans plusieurs cuisines communautaires à travers Gaza : près de 10 000 repas ont été préparés le premier jour de la reprise des opérations.
« Cette première livraison d’aide est une étape importante, mais les effets d’une faim prolongée ne disparaissent pas du jour au lendemain. La faim laisse des traces profondes, physiques et psychologiques — et même si les repas reprennent, les conséquences des longues interruptions d’accès continuent d’affecter les familles et les communautés », explique WCK dans son communiqué, qui précise que la « pause (depuis le 7 mai) a marqué un moment dévastateur dans (notre) réponse, coupant une source essentielle de nourriture quotidienne pour des familles déjà confrontées à des difficultés extrêmes ».