L’une des belles plages préservées de Kfaraabida, que les activistes essayent de protéger. Photo d'archives Angela Khalifé
L’Association Terre-Liban a lancé un appel « urgent » au ministre des Travaux publics et des Transports, Fayez Rassamny, lui demandant d’intervenir pour mettre un terme à la multiplication sans précédent des empiétements sur le domaine public maritime.
« Terre-Liban n'est plus en mesure de traiter le nombre considérable de plaintes reçues quotidiennement de citoyens de diverses régions libanaises au sujet des empiètements sur le domaine public maritime », souligne l’association dans son communiqué jeudi.
« De la plage de Chekka à Hamat, Thoum, Amchit, Jbeil, Rmeilé ou encore Tyr, les violations continuent de dévaster l'environnement marin, de ravager ce qui reste des plages naturelles, de couper la continuité naturelle de la plage, d'en entraver le libre accès et de causer de graves dommages aux habitats marins et côtiers par le remblayage, les constructions, l'installation de clôtures et d'autres actions qui violent la loi sur la protection de l'environnement n°444/2002 », ajoute le texte.
Les empiétements sur le front maritime au Liban ne sont pas nouveaux, mais aucun gouvernement n’a su y mettre un terme, les plages ayant conservé leur environnement naturel et restant ouvertes au public étant rarissimes le long d'une côte parsemée de plages privées fermées, payantes et exclusives.
Dans son communiqué, Terre-Liban rappelle que la loi de protection de l’environnement stipule, dans son article 29, « la protection des côtes contre toute forme de pollution et de violation », et interdit explicitement, dans son article 33, « toute action qui entrave le libre accès aux plages, conduit à leur érosion et à leur dégradation, ou menace leur intégrité environnementale ».
L’association précise qu’elle s’adresse au ministre des Travaux publics en sa qualité de ministre de tutelle de la protection des biens publics maritimes, afin qu’il « prenne des mesures immédiates et strictes, conformément aux conventions internationales et aux lois libanaises en vigueur, en vue d'arrêter ces empiètements en coopération avec les autorités judiciaires compétentes et les ministères concernés ».