Ce que l'on sait de l'USS Nimitz et des avions militaires américains en route pour le Moyen-Orient

Un porte-avions et une vingtaine d'avions ravitailleurs de l'armée américaine se dirigent actuellement vers le Moyen-Orient, selon des données collectées sur des sites de traçage GPS et des sources américaines.

Lundi matin, un porte-avions américain, l'USS Nimitz, a quitté la mer de Chine méridionale en direction de l'ouest, d'après le site de suivi des navires Marine Traffic. Ce navire était censé arrimer dans le port de Danang, au Vietnam, durant la semaine, mais deux sources, dont un diplomate, ont déclaré à Reuters que sa réception prévue le 20 juin avait été annulée. L'une de ces sources a confié que l'ambassade américaine à Hanoï l'avait informée que ce redéploiement a été décidé en raison d'une « exigence opérationnelle urgente ».

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L'appareil vient s'ajouter aux deux porte-avions américains déjà déployés dans la région : l'USS Carl Vinson et l'USS Thomas Hudner. Ce dernier, capable d'intercepter des missiles balistiques, a quitté vendredi la Méditerranée occidentale pour se diriger vers l’est de la Méditerranée, selon un officiel américain cité par le Washington Post. Un navire destroyer pourrait également être envoyé dans la même zone en cas de besoin, ajoute la même source.

La dernière position connue de l'USS Carl Vinson le montre stationné au large de Oman, dans la mer d'Arabie. Ce navire, ainsi que l'USS Harry S. Truman (qui a quitté sa position courant mai pour rentrer à Norfolk en Virginie, selon le site news.usni.org), avaient été mobilisés dans le cadre d'opérations contre les rebelles houthis au Yémen en avril.

Une vingtaine d'avions ravitailleurs ont traversé l'Atlantique

Dans le même temps, un nombre anormalement élevé d'avions ravitailleurs américains ont quitté vers 4h du matin (GMT) diverses bases américaines en direction de l'est, traversant l’océan Atlantique. Estimés dans un premier temps au nombre de 21, ceux-ci pourraient s'élever à 28 au total, selon le Haaretz. Si leur destination reste inconnue à ce stade, certains d'entre eux ont commencé à survoler l'Europe en direction du Moyen-Orient, comme l'ont noté des observateurs militaires sur les réseaux sociaux sur le site de traçage aérien Flightradar. Plusieurs de ces appareils se sont posés en fin de matinée sur la base aérienne d'Aviano, dans le nord-est de l'Italie, avant un nouveau départ prévu pour 17h15, d'après les informations disponibles. 

Ces avions, de type KC‑135 Stratotanker et KC‑46 Pegasus, développés par Boeing, peuvent transporter près d'une centaine de tonnes de carburant et servent à prolonger l’autonomie des avions de combat ou des drones durant leur vol. Ils peuvent notamment ravitailler des avions de type F‑35, de fabrication américaine, dont dispose l'aviation israélienne qui les a utilisés lors de son offensive contre l'Iran.

Dimanche, deux hauts responsables américains ont confié à Middle East Eye que des F-35I Adir de l'armée israélienne ont été modifiés afin d'augmenter leurs capacités de stockage de carburant, sans incidence sur les caractéristiques de ces appareils. L'amélioration de l'autonomie de ces avions de chasse parmi les plus développés au monde vise à faciliter l'attaque d'Israël contre l'Iran, selon ces sources. Dimanche, l'aviation israélienne a mené sa frappe « la plus profonde » sur le sol iranien contre une cible sur le tarmac de l'aéroport de Machhad, dans le nord-est de l'Iran, située à près de 2 300 kilomètres d'Israël.

Dissensions au sein du commandement américain

En 2022, le gouvernement israélien avait passé une commande pour quatre avions ravitailleurs de type Boeing KC-46 pour un montant de 927 millions de dollars, selon Reuters. La livraison des premiers appareils était prévue en 2025. Le mouvement enregistré lundi pourrait ainsi être lié à l'exécution de ce contrat, mais pourrait aussi s’inscrire dans le cadre d'un élargissement du soutien américain à son allié indéfectible.

En effet, cette manœuvre intervient au surlendemain d'une déclaration du chef du Centcom (le commandement central américain au Moyen-Orient), le général Michael Kurilla, qui a demandé une augmentation de l’aide militaire américaine à Israël, rapporte le site américain Semafor. Le média précise toutefois que cette requête n'a pas encore été approuvée par le Pentagone et que les responsables américains restent divisés sur la question.

Le week-end dernier, le président américain Donald Trump a déclaré que l'armée américaine répliquerait avec « toute sa force » en cas d'attaques lancés contre des intérêts ou des bases américaines dans la région, notamment en Irak.

Environ 40 000 soldats américains se trouvent actuellement dans la région, selon de récentes estimations. Ce nombre avait atteint 43 000 en octobre dernier. Dimanche, lors d'une interview donnée à la chaîne américaine Fox News, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a confirmé que des pilotes de l'armée américaine ont participé aux opérations d'interception des missiles balistiques lancés par l'Iran en représailles de l'attaque menée vendredi par Israël contre des sites nucléaires et militaires iraniens, avant que des zones civiles soient ciblées des deux côtés.

La guerre en cours entre l'Iran et Israël a fait 24 morts civils en Israël selon les médias israéliens. En parallèle, au moins 406 morts et 654 blessés ont été recensés en Iran, a indiqué dimanche l'ONG Human Rights Activists, basé à Washington, dont le bilan a été repris par l'agence américaine Associated Press.