Trois Syriens, issus de la communauté alaouite, ont été tués et plusieurs habitations et véhicules ont été incendiés lors d’une opération menée mercredi soir par les forces de sécurité syriennes dans deux villages de la province de Lattaquié, dans l’ouest de la Syrie, selon une ONG.
Mercredi, huit alaouites ont été tués par balles à un poste de contrôle des forces de sécurité à Hama, après que cinq autres ont été retrouvés morts près de Damas, selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH).
La minorité musulmane alaouite, dont est issu le président déchu Bachar al-Assad, est la cible d'exactions depuis qu'il a été renversé en décembre par une coalition de rebelles islamistes sunnites dirigée par l'actuel président, Ahmad al-Chareh.
"Les membres des forces de l'ordre ont investi le village de Beit Aana mercredi soir et incendié des dizaines de maisons, ainsi qu’une école, un centre commercial et un club sportif lors d'une opération de sécurité", a déclaré l'OSDH.
Selon l'ONG, "deux jeunes hommes du village ont été tués par balle, dont une personne handicapée" lors de l'opération. Elle ajoute que le corps d'un troisième homme, originaire du village voisin de Batmouch, a été retrouvé criblé de balles jeudi.
A Dalia, trois maisons ont été incendiées et plusieurs jeunes hommes ont été arrêtés, a indiqué l'OSDH
De son côté, la province de Lattaquié a fait état d'une opération sécuritaire visant à "traquer les personnes impliquées dans l'attaque qui a visé le centre de télécommunications du village de Dalia" et annoncé l'arrestation de plusieurs personnes "impliquées dans l'attaque".
Un couvre-feu avait été instauré dans le village ainsi qu'a Beit Aana mercredi soir, après l'attaque selon elle.
Mais le directeur de l'OSDH, Rami Abdel Rahmane, a déclaré à l'AFP que selon les habitants de Dalia, aucune attaque n'avait visé le centre de télécommunications, qui était vide.
L'opération a "suscité la colère et l'indignation des habitants" des deux villages, selon l'ONG basée au Royaume-Uni mais qui dispose d'un vaste réseau de sources en Syrie.
En mars dernier, des massacres avaient fait plus de 1.700 morts, essentiellement des alaouites, après des affrontements entre les forces de sécurité et des hommes fidèles à Bachar al-Assad dans l'ouest du pays, selon l'OSDH.
Ahmad al-Chareh a promis de poursuivre les responsables des massacres et formé une commission d'enquête indépendante, mais des exécutions sommaires et actes de vendetta ont régulièrement lieu selon l'OSDH.
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