
Une pharmacie photographiée en 2021, en pleine crise de pénurie de médicaments au Liban. Photo d'archives Joseph Eid/AFP
Alors qu'un scandale de contrebande de médicaments à grande échelle a éclaté ces dernières semaines au Liban, impliquant présumément l'ex-femme du frère du député Ali Hassan Khalil, le président de l’Ordre des pharmaciens Joe Salloum a rejoint la liste des parties s'offusquant contre ces pratiques au Liban, qui a miné le secteur de la santé durant ces dernières années de crise selon lui.
« Tout ce qui se passe dans le secteur du médicament fait partie d’un plan complet et systématique, ayant commencé par la contrebande des bons médicaments subventionnés hors du pays, ce qui a provoqué des pénuries, pour trouver la justification d’en introduire d’autres, frelatés et non reconnus par les organismes internationaux, notamment dans le cas des traitements contre le cancer, sous prétexte de l’importation d’urgence », a-t-il dénoncé dans un virulent communiqué.
Bien qu'il n'en parle pas explicitement, le communiqué de M. Salloum a été publié au lendemain de l'annonce de l'arrestation du frère du bras droit du président de la Chambre, Nabih Berry, dans une affaire de contrebande notamment de médicaments dont la principale suspecte serait l'ex-femme du détenu, aujourd'hui en fuite. Le secteur de la santé a beaucoup souffert, depuis 2019, de la crise économique et financière dans laquelle était plongé le pays. Malgré le subventionnement de nombre de médicaments durant des années, ceux-ci restaient souvent introuvables sur le marché, et les soupçons de leur passage par contrebande en Syrie au temps de l’ancien régime de Damas étaient récurrents. D’où la mention d’un « plan complet et systématique » pour vider le pays de ses bons médicaments, mentionné par le président de l’Ordre des pharmaciens.
« Tous les pharmaciens qui ont vu leurs officines vidées de médicaments, ainsi que les patients, sont les victimes de cette période », poursuit-il dans son communiqué. M. Salloum évoque une solution qui consiste, selon lui, « à mettre le dossier du médicament entre les mains d’une Agence nationale indépendante ». Cet organisme revendiqué par le secteur durant des années aurait dû être créé depuis longtemps, « mais les décrets exécutifs le concernant dorment dans les tiroirs depuis quatre ans, malgré nos appels répétés », martèle-t-il. Le syndicaliste a néanmoins salué « les positions du président de la République (Joseph Aoun) et du ministre de la Santé (Rakan Nassereddine), qui vont dans le sens d’une accélération de ce processus ».
Lundi, la commission parlementaire de la Santé, du Travail et des Affaires sociales avait tenu une réunion extraordinaire au Parlement sur le sujet, avec la participation du syndicat des importateurs de médicaments et des droguistes au Liban (LPIA), au cours de laquelle elle a appelé à mettre fin à la contrebande de médicaments et à sanctionner les pharmacies contrevenantes.
Et ils viennent nous raconter que les responsables politiques veillent sur la sécurité et la santé des citoyens. Pourquoi tant d’indulgence de la part du peuple qui souffre à tous les niveaux sans que personne ne bouge pour arrêter ses abus de tout bords. Il a accepté de vivre sans eau ni électricité pendant des décennies tout en payant le prix fort pour des services non rendus, il accepte qu’on l’empoisonne avec des produits et des médicaments frelatés sans parler des habitations qui sont détruites, sans aides pour réparer ni sanctions pour les destructeurs. Sans peuple il n’y a pas de natio
13 h 58, le 07 juin 2025