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« Personne ne peut résoudre la crise des déchets sans l’État », alerte la responsable d’une décharge au Akkar


« Personne ne peut résoudre la crise des déchets sans l’État », alerte la responsable d’une décharge au Akkar

Des déchets s'amoncellent sur une route du Akkar (Liban-Nord), le 2 juin 2025. Photo fournie par notre correspondant dans la région, Michel Hallak.

À Beyrouth, au Mont-Liban... Et toujours au Akkar : la crise des déchets se poursuit. Pour Wajiha Yassine, directrice de l’entreprise al-Amana al-Douwaliya, chargée de la décharge de Srar, la principale du Akkar, au Liban-Nord, «personne ne peut résoudre la crise des déchets sans l’État».

Alors que les déchets continuent de s’entasser sur les routes, dans les vallées, les rivières et jusqu’aux zones agricoles et forestières, Mme Yassine dénonce l’incapacité de l’État à financer les municipalités et l’absence d’un plan national de gestion. « Nous ne sommes pas l’État. Nous ne pouvons pas tout prendre en charge, et cela a un coût », ajoute-t-elle, à l'heure où les municipalités, en première ligne, n'ont plus les moyens d’assurer la collecte.

Depuis 2019, aucune amélioration n’a été constatée dans le Akkar, rapporte notre correspondant dans la région, Michel Hallak. Le spectacle de décharges sauvages, avec son lot de mauvaises odeurs et de pollution, est devenu quotidien. Dans cette région marginalisée, c’est l’entreprise al-Amana al-Douwaliya qui gère, en coordination avec la majorité des municipalités, près de 300 tonnes de déchets par jour.

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Un centre de tri hors service

La décharge de Srar est équipée d’un centre de tri financé par l’Union européenne (UE), conceptualisé en 2004, et achevé en 2019, mais toujours hors service. « Les travaux ont commencé en 2012 et se sont achevés en 2019 », rappelle Wajiha Yassine expliquant avoir planté des arbres pour aménager l'endroit, « une initiative saluée par l'UE ».

La directrice pointe du doigt les crises multidimensionnelles dans le pays depuis 2019 et le manque de moyens des municipalités, pour expliquer que l'usine de tri soit encore hors service. Elle accuse également la « corruption » et les « petits arrangements » dans la région. Selon elle, face à son refus d'accorder des parts sur la décharge du site de Srar à une famille de la région, une décharge sauvage a été ouverte juste en face par le mohafez (gouverneur), officiellement pour « encourager la concurrence et réduire les prix », tandis qu'elle y perçoit une volonté de nuire et un sabotage direct du projet initial.

Cette situation s’inscrit dans un contexte plus large : dix ans après la grande crise des déchets de 2015 - 2016, et malgré l’aggravation de la situation depuis 2019, le Liban peine toujours à adopter une stratégie nationale fondée sur le tri, le recyclage ou la réduction à la source. Un plan avait été élaboré sous le précédent gouvernement, mais il est actuellement en cours de révision par le ministère de l’Environnement. Cette question revêt également une acuité nouvelle après l’élection de nouveaux conseillers municipaux, après les élections du 11 mai au Liban-Nord.

À Beyrouth, au Mont-Liban... Et toujours au Akkar : la crise des déchets se poursuit. Pour Wajiha Yassine, directrice de l’entreprise al-Amana al-Douwaliya, chargée de la décharge de Srar, la principale du Akkar, au Liban-Nord, «personne ne peut résoudre la crise des déchets sans l’État».Alors que les déchets continuent de s’entasser sur les routes, dans les vallées, les rivières et jusqu’aux zones agricoles et forestières, Mme Yassine dénonce l’incapacité de l’État à financer les municipalités et l’absence d’un plan national de gestion. « Nous ne sommes pas l’État. Nous ne pouvons pas tout prendre en charge, et cela a un coût », ajoute-t-elle, à l'heure où les municipalités, en première ligne, n'ont plus les moyens d’assurer la collecte.Depuis 2019, aucune amélioration n’a été...